Sous les néons de la zone mixte de la Kindarena, Mathieu Grébille (21 ans) et ses 1m98 sont investis par un essaim de journalistes qui se pressent autour de l’arrière de Montpellier, auteur d’un match prometteur face à la Lituanie (4 buts). L’intéressé répond, tout sourire, aux questions. Avec la même décontraction que celle affichée sur le parquet quelques minutes plus tôt. « C’est une immense fierté de jouer dans cette équipe. Mais je n’ai pas ressenti de pression particulière. Nous sommes bien entourés Kentin et moi. Et contrairement au schéma de club où, quand tu n’es pas bon, tu sais que ça ne va pas le faire, avec les Bleus, il y a tellement de rotations, de joueurs de talent, que tu peux essayer de jouer plus relâcher. »
Une décontraction qui a réussi à l’arrière de Montpellier pour sa première sortie sous la tunique nationale. Le bilan comptable est moins favorable à Kentin Mahé, le second cadet de la bande tricolore (21 ans), mais le demi-centre de Gummersbach n’a pas démérité pour autant. Malgré deux échecs au tir, il a tenu son rôle de meneur, ouvrant des couloirs pour les copains et leur distillant quelques pépites avant d’inscrire l’ultime réalisation française. « Ils se sont plutôt très bien débrouillés !« , sourit Daouda Karaboué, lui aussi très en verve dans sa zone de solitude jeudi dernier. « C’est une très bonne chose pour l’avenir.«
ONESTA : « L’équipe pour Rio 2016, voire pour les JO de 2020 ! »
Si les Experts vivent cette semaine au présent avec pour objectif de l’emporter en Turquie dimanche pour tracer petit à petit le chemin jusqu’à l’Euro 2014, l’absence de plusieurs cadres offre au staff d’intégrer demain à aujourd’hui. « On a peut-être vu, par moment face à la Lituanie, l’équipe pour Rio 2016 voire même l’équipe des JO de 2020. C’était expérimental. Ca montre à la fois tout le potentiel et tout le travail qu’il reste à parcourir. » Les promesses formulées ne doivent pas masquer l’apprentissage encore nécessaire ni faire oublier les quelques erreurs de jeunesse toutes compréhensibles. Quoiqu’il en soit, l’équipe de France a de quoi se réjouir.
Depuis 1995, chaque génération a accouché de joueurs d’exception qui ont assuré la pérennisation d’un collectif riche et diversifié. Xavier Barachet fait déjà figure d’ancien dans ce groupe. Pourtant le gaucher de Madrid a débarqué chez les Bleus en janvier 2009, il y a à peine quatre ans. « Je réalise en effet que j’étais à leur place il n’y a pas si longtemps !, s’amuse Barachet. J’ai suivi le parcours de Mathieu depuis Madrid. Il méritait d’être ici. Au sujet de Kentin, il fait un début de saison exceptionnel en Allemagne. Ca fait plaisir de voir de nouvelles têtes même si on aime les anciennes. Et ça prouve surtout que l’avenir se construit déjà aujourd’hui« .
L’avenir, justement, passe déjà par la seconde opposition de la semaine pour les Bleus, programmée dimanche à 18 heures (heure de Paris) face à la Turquie. Un match pour s’approcher de l’Euro 2014. Pour préparer, pas à pas le Mondial en Espagne. Et pour donner, une fois encore, l’opportunité à la jeune garde de s’éprouver dans le grand monde.