GROUPE A
Norvège
L?équipe de Thorir Hergeirsson a perdu de sa superbe ces derniers mois, en s’inclinant à de nombreuses reprises. En grande difficulté aux Jeux Olympiques, les Norvégiennes ont bénéficié d?une bonne part de chance pour ramener la médaille d?or de Londres. Mais elles ont une telle culture de la gagne qu?elles sont toujours capables de s?imposer quand il le faut. Les quadruples championnes d?Europe en titre, qui ont remporté sept des dix derniers grands championnats (!) sont donc évidemment encore parmi les favorites, emmenées par les s?urs Lunde et la meilleure joueuse du monde en 2011, Heidi Løke. Mais l?heure est peut-être venue de passer la main ?
La cote : 9/10
Ukraine
Non qualifiée pour le dernier Mondial, l?Ukraine revient sur la scène internationale après deux ans d?absence et ne pourra guère ambitionner autre chose qu?une qualification pour le deuxième tour. Elle comptera sur son artilleuse Anastasia Pidpalova, très grande par la taille, et surtout sur ses deux jeunes perles Manaharova à l?aile droite et Borshchenko à l?aile opposée. Le collectif ukrainien est toujours dirigé à la baguette par le détestable Leonid Ratner, qui fêtera ses 75 ans à la fin du mois.
La cote : 6/10
Serbie
Le pays hôte n?a jamais remporté la moindre rencontre en trois participations au championnat d?Europe. Il en sera tout autrement cette année. L?équipe est emmenée par une star, Andrea Lekic, qui évolue à Györ, mais compte également d?autres joueuses de premier plan, comme l?arrière gauche de Koprivnica Sanja Damnjanovic, Biljana Filipovic ou la gardienne Katarina Tomasevic. Coachée par Sasa Boskovic, qui dirige également le club phare du pays (Zajecar), la Serbie pourra compter sur un soutien massif de supporters toujours très chauds. Elle sera une prétendante indiscutable au dernier carré, mais son absence d?expérience des grands rendez-vous la prive du statut de favoris pour cet Euro.
La cote : 7/10
République tchèque
Les Tchèques n?étaient plus présentes en grande compétition depuis 2004, et n?ont jamais fait mieux que huitièmes dans le concert international. L?effectif ne compte aucune joueuse majeure, mais il est bien rodé et a développé ces dernières années une qualité de jeu que beaucoup de nations pourraient envier. La République tchèque jouera sans doute sa qualification face à l?Ukraine, et retrouverait alors la France au deuxième tour.
La cote : 5/10
GROUPE B (celui de la France)
Suède
Vice-championne d?Europe en titre, la Suède n?a jamais réussi à confirmer son coup d?éclat de 2010. Renouvelée en bonne partie depuis les JO, elle compte encore dans ses rangs des joueuses de très grand talent, comme Isabelle Gulldén et Linnea Torstenson. Mais avec un nouvel entraîneur et un certain manque de rotations, le collectif suédois semble insuffisamment rodé pour pouvoir prétendre à jouer les premiers rôles sur cet Euro.
La cote : 6/10
Danemark
Feu de paille ou véritable renaissance ? Le Danemark a remporté cinq de ses six matches de Golden League cet automne, avec une base arrière largement renouvelée et une défense en deux lignes (2-4) révolutionnaire au pays de la sacro-sainte défense alignée. Toutes les anciennes sont parties après des JO calamiteux, et l?indéboulonnable Jan Pytlick en a profité pour laisser à la maison les nouveaux cadres Troelsen et Dalby. La mayonnaise a pris tout de suite, la rage de vaincre si typique des Danoises est revenue. Mais avec si peu d?expérience dans le collectif, surtout sur le poste de gardienne, ce resterait une surprise de voir le Danemark confirmer sa forme actuelle en atteignant le dernier carré.
La cote : 7/10
Macédoine
Emmenées par leur demi-centre Julja Nikolic (ex-Portjanko), qui a choisi de reprendre du service après avoir décidé d?arrêter la sélection cet été et qui brille aujourd?hui sous les couleurs de Zvezda après celles de l?Arvor, les Macédoniennes ne peuvent guère prétendre à autre chose qu?une qualification pour le deuxième tour. Elle seront soutenues par leur public, la frontière n?étant qu?à 200 km de Nis. Il ne faudra donc pas les sous-estimer, les Françaises le savent bien pour avoir perdu à Skopje ce printemps en qualifications de l?Euro (27-30, avant de prendre leur revanche 40-20 trois jours plus tard en France).
La cote : 5/10
GROUPE C
Croatie
Dans ce qui apparaît comme le groupe de la mort du premier tour, la Croatie doit faire face à une série de blessures qui la mette dans une position bien inconfortable en vue d?une qualification pour le tour principal. Avec Penezic, Tatari et Horvat absentes, c?est la base arrière titulaire qui disparaît. Le talent ne manque pas, mais l?effectif risque d?être un peu juste pour continuer sur la lancée de leurs deux quarts de finale disputés ces douze derniers mois (au Mondial et aux JO).
La cote : 6/10
Allemagne
Non qualifiées pour les Jeux Olympiques de Londres, les Allemandes devront se passer de quelques joueuses majeures blessées de dernière minute (Susann Müller, la capitaine Isabell Klein et peut-être Nadja Nadgornaja). Elles ont en outre perdu définitivement Grit Jurack, désormais retraitée. Mais le groupe allemand, dont le dernier résultat remonte à l?Euro 2008 (4e), a soif de revanche et peut prétendre au dernier carré, à condition de retrouver son meilleur niveau. Connues pour leur jeu assez stéréotypé, construit autour de grandes arrières tireuses, les Allemandes sont dirigées depuis près de deux ans par le Danois Heine Jenssen.
La cote : 7/10
Hongrie
Privées du dernier Mondial et des JO, les Magyares font leur grand retour en compétition. Elles seront redoutables en attaque, avec des artificières en pleine forme cet automne en Ligue des Champions et qui font le bonheur des deux clubs phares du pays, Györ et Ferencvaros (Tomori, Szucsanski, et la toujours diabolique Anita Görbicz). Elles devraient être bien plus en difficulté en défense, ainsi que dans les buts depuis la retraite de leur gardienne emblématique, Katalin Palinger. Le collectif est dirigé par le Norvégien Karl-Erik Bøhn, ancien entraîneur de Larvik. Il sera soutenu par des milliers de supporters venus de la Hongrie voisine, et sans doute affamé après deux ans d?absence.
La cote : 8/10
Espagne
L?un des grands favoris de l?Euro. Dans le dernier carré lors de quatre des cinq derniers grands championnats, l?Espagne a maintenant l?expérience, en plus du talent d?un effectif très complet et homogène. Tous les postes sont (bien) doublés, la défense étagée pose des problèmes à n?importe qui, et la base arrière est composée de joueuses redoutables dans le jeu au près et les un contre un, à l?image de la géniale demi-centre Macarena Aguilar. Le retour de blessure de Nerea Pena et la naturalisation d?Alexandrina Barbosa, l?ancienne Portugaise aux appuis phénoménaux et très précise au tir à distance, offrent à l?Espagne toutes les armes pour aller au bout du tournoi.
La cote : 9/10
GROUPE D
Roumanie
Malgré un potentiel toujours aussi énorme, la Roumanie tarde à confirmer. Les médaillées de bronze du dernier Euro enregistrent le retour de Paula Ungureanu dans les buts et de leur star Christina Neagu, meilleur joueuse du monde en 2010 mais blessée depuis près de deux ans, et pas encore revenue à son meilleur niveau cet automne en Ligue des Champions. La Roumanie a rappelé son entraîneur caractériel Gheorghe Tadici, qui a renouvelé en partie l?effectif. Elle a évidemment les moyens d?accéder au dernier carré, mais sa préparation en dents de scie donne peu d?indices sur son niveau actuel.
La cote : 7/10
Monténégro
Les Bleues peuvent témoigner du fait que le Monténégro est dorénavant une grande nation de handball féminin. Les retraites de l?icône Bojana Popovic et de Maja Savic sont certes des handicaps par rapport aux JO, mais pour le reste, les joueuses majeures seront bien là, notamment la gauchère Katarina Bulatovic et la jeune droitière Milena Knezevic, exceptionnelle cet automne en Ligue des Champions avec une moyenne de neuf buts par match. Le groupe surfe sur une vague euphorique en cette année 2012, après la victoire de Buducnost en Ligue des Champions et la médaille d?argent olympique, et Dragan Adzic parvient à tirer le meilleur de ses joueuses hyper-talentueuses.
La cote : 8/10
Russie
La plus grande inconnue de ce championnat d?Europe. La Russie se présente pour la première fois depuis treize ans sans son emblématique entraîneur quadruple champion du monde, Evgueny Trefilov, limogé après les JO. Son successeur, et ancien adjoint, Vitaly Krokhin, a décidé de renouveler une bonne partie de l?effectif. Avec plusieurs débutantes, les Russes font malgré tout partie des favorites, de par la présence de plusieurs joueuses cadres (Postnova, Sidorova, Turey, Khmyrova), et de par leur réservoir presque inépuisable de joueuses de haut niveau. A noter la présence de la Messine Ekaterina Andryushina dans l?effectif.
La cote : 8/10
Islande
Sur le papier, c?est le petit poucet de la compétition, qui doit sa présence au forfait des Pays-Bas, qui devait être le pays organisateur de cet Euro avant son retrait il y a seulement six mois. Mais les Islandaises sont une nation qui monte dans le handball féminin, avec un jeu rapide typiquement scandinave. Qualifiées pour le dernier Mondial au Brésil, elles ont battu l?Espagne en qualifications de cet Euro, et devraient beaucoup progresser dans l?olympiade à venir, puisque la majorité de leurs titulaires sont à peine âgées de vingt ans.
La cote : 5/10