Les poils se sont dressés sur tous les bras des quelques centaines d’âmes qui peuplaient le Stade Pierre de Coubertin aux alentours de 16h30. Lorsque les lumières se sont éteintes et que, une à une, les seize artisanes du sacre Mondial de 2003 sont entrées. Stéphanie Cano, Valérie Nicolas, Joanne Dudziak, Isabelle Cendier, Estelle Vogein, Leïla Lejeune, Sandrine Delerce, Melinda Jacques, Nodjialem Myaro, Véronique Pecqueux-Rolland, Myriame Saïd Mohamed, Isabelle Wendling, Myriam Korfanty, Stéphanie Ludwig, Sophie Herbrecht et Raphaëlle Tervel. Toutes aux côtés d’Olivier Krumbholz pour revivre l’émotion unique du 14 décembre 2003. Le jour du premier – et seul jusqu’à ce jour – sacre mondial du handball féminin français. Dix ans après, elles étaient toutes là à l’initiative de la Fédération qui voulait leur rendre le plus beau des hommages. Celui d’un titre qui restera à jamais graver dans les mémoires. Pas seulement parce que c’est le premier – et encore le seul – du handball féminin français. Mais également en raison du scénario qui a précédé l’immense bonheur de la consécration. Cette remontée fantastique. Sept buts en sept minutes. Sept buts pour couronner une troupe qui avait alors séduit tout l’Hexagone.

« La chair de poule »
Dimanche, certaines n’ont pu dissimuler leurs émotions. Véronique Pecqueux-Rolland et Nodjialem Myaro, fraîchement désignée Présidente de la Ligue féminine, ont laissé échapper une larme en partageant les dernières images de cette finale épique avec le public de Coubertin. Stéphanie Cano, capitaine courage des Bleues de l’époque a convié que le bonheur d’être réunies était intense et que revivre ces instants magiques donnait « la chair de poule ». Sous les yeux de la nouvelle génération qui s’apprêtait à affronter la Roumanie en finale du Tournoi Razel-Bec, Olivier Krumbholz a été ovationné et c’est avec « ses » filles et son staff qu’il est monté sur le podium et a reçu, des mains de Guillaume et Tony Saurina, fils et père de Patricia, disparue en octobre et qui avait elle aussi pris part à l’épopée croate en tant que chef de délégation, le trophée de championnes du Monde.