Allison, où es-tu et que fais-tu ?
Je suis à l?Insep (Paris) pendant deux semaines afin de poursuivre la rééducation et me préparer pour une reprise du handball. Je suis entourée d?un staff avec notamment un préparateur physique et un kinésithérapeute. Comme je suis Parisienne d?origine, je rentre chaque soir en famille.
Peux-tu nous en dire plus sur la nature de ta blessure et pourquoi as-tu subi une opération le mois dernier ?
Lors du rassemblement de l?équipe de France pour préparer la première étape de la Golden League début octobre, je me suis rendue à Deauville. J?ai dit au staff que j?avais quelques soucis avec un genou : il gonflait et il chauffait. J?ai été arrêtée et après une expertise plus poussée, un problème de cartilage au genou a été détecté. Le 10 octobre dernier, j?ai subi une arthroscopie afin que je puisse continuer à jouer sans risques. Je suis le protocole de soins. Après quinze jours d?arrêt, je suis en reprise progressive avec des soins.
Au cours de cet arrêt, tu as changé de club. Quelles sont les raisons qui t?ont poussée à quitter le Vardar Skopje ?
C?est la fin d?une histoire et je ne souhaite pas m?étendre sur les détails. C?est dommage que cela se termine de cette manière. Simplement, j?ai un goût d?inachevé d?autant que le club m?avait proposé la saison dernière de signer pour deux années supplémentaires. Deux ans, c?était en parfaite cohérence avec mes objectifs et j?étais venue pour gagner la Ligue des Champions.
Tu t?es engagée avec Krim Ljubljana mais avais-tu reçu d?autres propositions ?
J?ai eu plusieurs options intéressantes et mon souci principal était de rester en Ligue des Champions. De fait cela éliminait plusieurs clubs et du coup j?ai choisi le Krim Ljubljana. Je sais qu?auparavant le club a rencontré des problèmes économiques mais désormais les bases sont saines avec de nouveaux dirigeants : le président et le manager. Je me suis expatriée car j?ai un rêve à assouvir : gagner la Ligue des Champions et à l?heure actuelle, les conditions ne sont pas sans doute pas toutes réunies dans un club français. Mais c?est certain que j?aimerais bien que cela se passe dans mon pays.
La présence d?Amélie GOUDJO a t?elle compté dans ton choix ?
Je ne peux pas dire que c?était le point décisif mais plutôt un argument supplémentaire car elle est à Ljubljana depuis le début de la saison. Nous sommes toujours restées en contact, c?est une amie et je suis ravie de la revoir.
Quand vas-tu découvrir les installations de ton nouveau club et rencontrer tes partenaires ?
J?irai à Ljubljana du 20 au 23 novembre, juste avant le rassemblement pour la 2e étape de la Golden League. Je ne jouerai pas mais cela me permettra de rencontrer les dirigeants, de faire connaissance avec mes coéquipières. Une conférence de presse sera organisée par le club.
As-tu suivi le parcours de l?équipe de France lors de la première étape de la Golden League, avec ses hauts et ses bas ?
C?est compliqué de dire ce que j?ai ressenti car je n?étais pas présente et on en saura un peu plus sur la 2e étape en Norvège. Quelques joueuses blessées manquaient à l?appel. Je note qu?après la défaite sur la Norvège, il y a eu une belle réaction contre le Brésil.
Quel est ton rapport avec le sélectionneur Alain PORTES ?
Il aime communiquer avec les joueuses cadres et c?est normal le coach s?appuie sur nos expériences. Quant à moi, je considère que mon rôle est aussi de conseiller les jeunes.
Avec quel objectif allez-vous attaquer l?Euro 2014 ?
Notre poule n?est pas insurmontable. OK le Monténégro est champion d?Europe en titre mais nous l?avons battu au Mondial l?an passé. La Serbie ne sera pas la même car elle n?évoluera pas à domicile. Si on n?est pas capable de battre la Slovaquie alors ce sera compliqué face aux deux autres équipes. On sait que les matches seront très serrés et que cela se jouera à rien du tout. C?est impossible de dire aujourd?hui quel sera le classement de notre groupe.
Quel regard portes-tu aujourd?hui sur ta désignation de meilleure joueuse du monde 2009 ?
Je me rends de plus en plus compte de ce que cela représente et c?est une fierté. Je n?avais pas le même regard au moment de l?annonce car je n?étais pas préparée à cet honneur et j?étais si jeune… Aujourd?hui cela me donne de la force et j?ai l?intention de faire le maximum, en club et en équipe nationale, pour essayer de le remporter à nouveau.
En devenant manager de la Stella Saint-Maur Handball (D2 féminine), prépares-tu déjà ta reconversion ?
Cela ne s?inscrit pas forcément dans un plan de reconversion, c?est surtout que j?avais envie d?apporter mon aide et mon expérience à un club qui en avait besoin et qui recherchait cela. J?ai été intronisée par le coach et le président a validé. Cela peut surprendre mais c?est quelque chose qui me tient vraiment à c?ur.
En quoi cela consiste ?
Je traite l?aspect sportif. Il y aura bientôt une restructuration car le projet va évoluer vers une semi-professionnalisation en vue de rejoindre la LFH.
Suis-tu les compétitions où sont engagées les autres équipes féminines françaises de sport-co ?
C?est amusant de m?interroger là-dessus car je viens de déjeuner avec une basketteuse, une braqueuse de l?équipe de France ! Il y a une nouvelle dynamique et je suis une supportrice acharnée des autres équipes de France, féminines et masculines. C?est un plaisir de voir que les femmes sont mises en avant dans plusieurs sports.