Achever une compétition par un succès est régulièrement synonyme d?une récompense. Les Femmes de Défis ont bouclé leur Euro sur une victoire et une cinquième place plus qu’honorable. Les Bleues peuvent se réjouir d?avoir relevé leurs têtes encore pleines d?illusions perdues à Zagreb. La finale opposera demain la Norvège, tombeuse de la Suède et l’Espagne qui a sorti le tenant du titre, le Monténégro.

Un succès face à la Hongrie, à Budapest, ou le 7e match disputé en douze jours par une troupe de filles groupées mais arrivées dans des formes disparates. Alain PORTES pourra tirer profit de ce sursaut d?orgueil de ses joueuses agrémenté d?une rage de vaincre éprouvée dans un contexte difficile : jamais les Françaises n?avaient battu la Hongrie dans un Championnat d?Europe. Elles ont brisé cette série en terre magyare. Et l?escouade tricolore compte un talent supplémentaire dans ses rangs : Estelle NZE MINKO a su remarquablement bonifier son temps de jeu et posé ses jalons pour l?avenir.

À chaque compétition, l?analyse de son verre à moitié plein ou à moitié vide. Les joueuses de l?équipe de France avaient clamé haut et fort leur volonté de terminer dans le Top 5. Et ils étaient peu à les en croire capable. « Moralement c?est une belle victoire qui nous met dans les clous pour avoir une place dans un TQO, si jamais cela se passait mal au Danemark, apprécie Alain PORTES qui peinait à cacher son dépit : je suis déçu car notre place était en demies. Nous avons connu un trou dans la compétition et certains nous le font payer trop cher, je n?ai pas peur de le dire. Beaucoup de nations ont détecté cette injustice et j?ai demandé aux filles de ne pas s?effondrer, de montrer de la dignité. » Un arbitrage partial ? Sûrement pas un arbitrage de grande qualité. Mais hier soir, face à la Hongrie, l?intervention de la déléguée a offert une double supériorité numérique aux Femmes de Défis dans le money-time et peut-être changé favorablement l?issue de cette finale pour la 5e place. Difficile de dresser le constat d?une théorie du complot alors que l?équipe de France, face à la Suède et l?Allemagne, avait largement les moyens de s?imposer sans s?exposer aux erreurs humaines et sans être suspendue aux résultats de ses adversaires. Cinq victoires, un nul et une défaite rédhibitoire qui ont fermé l’accès au dernier carré.

La perspective d?un barrage moins compliqué pour le prochain Mondial danois de décembre prochain devrait être un bonus (tirage au sort des qualifications dimanche à 13h). Cette 5e place prendra encore plus de relief si elles ne parviennent pas à accrocher le Top 7 de ce Mondial qui leur garantira de disputer un fameux Tournoi de Qualification Olympique. Pour donner plus de relief à leur parcours, les Femmes de Défis ont aussi distancé quelques autres grandes nations du handball féminin : le Danemark, la Roumanie, la Russie et la Serbie.

Depuis la 2e étape de la Golden League disputée en Norvège et le stage en Hongrie avant l?Euro, les Bleues ont un vécu supplémentaire de quatre semaines et son total de onze matches achevé par cette victoire. « C?est la fin d?un mois de vie commune avec ses joies et ses déceptions. Et c?est souvent la dernière impression que l?on retient », conclut Alain PORTES qui a tenu la barre avec beaucoup de force alors qu?il a eu l’immense douleur de perdre son père ? Maurice, international A ? la semaine passée.

Forte de prestations remarquables, d?errements puis de sursauts su précieux, l?équipe de France a quitté ce matin Budapest avec quelques certitudes : sa défense est une assurance tous risques. Qui nécessite une condition physique hors du commun et implique un travail quotidien, en salle de musculation et sur la piste. Les enclenchements d?attaque sont aussi en nets progrès. Mais cette fluidité et la variété déployées avec brio par les Tricolores, n?ont pas masqué l?infinie difficulté à marquer des? immanquables ! Ce n?est pas forcément la dimension collective dont il est question ici mais d?une prise de conscience individuelle que le coach des Bleues attend. Pour concrétiser, avant la fin de l?olympiade, le chantier de rénovation entamé depuis 18 mois par Alain PORTES