Vingt ans après le 1er titre mondial, l?équipe de France accueille son premier rejeton. Kentin MAHÉ, fils de Pascal capitaine de l?équipe sacrée en Islande, est le premier descendant de la génération Barjots à rejoindre l?équipe de France A. À 23 ans, sa polyvalence et son talent ont séduit le sélectionneur qui l?a lancé vendredi soir dans le grand bain mondial, face à la République tchèque.

« À un moment donné, il faut arrêter de dire qu?on est jeune et prendre les responsabilités qui sont offertes, estime Kentin MAHÉ. C?est certainement ma polyvalence qui a compté dans ma sélection et aussi le bémol physique de certains joueurs. » Pour débuter ce Mondial, Claude ONESTA a choisi de se passer des services de Samuel HONRUBIA renforçant ainsi le rôle dévolu à Kentin MAHÉ sur l?aile gauche. « Je ne cache pas que ma préférence va au poste de demi-centre qui est une grande responsabilité et qui nécessite beaucoup de précision. C?est mon poste à Hambourg. Jouer en position d?ailier, plus finisseur et créateur, est aussi une grande fierté et j?y prends du plaisir. »

Kentin MAHÉ, à l?instar de Michael GUIGOU, n?a pas le morphotype (1m85, 81 kg) du handballeur fort en muscle qui doit se plier en quatre dans les avions. « Chaque joueur joue avec ses qualités. Si tous les joueurs faisaient 2 m et 105 kg, le jeu serait peut-être moins attractif. Chacun avec son gabarit fait de son mieux. Je joue avec mes atouts et c?est vrai que je suis souvent comparé à mon père. J?aurais sûrement voulu être plus grand mais c?est mon frère qui a hérité des gênes de mon père. Et d?ajouter : travailler toujours un peu plus finit par payer, c?est mon leitmotiv. »

S?il ne possède pas le physique de son géniteur, premier grand défenseur de l?histoire du handball français (tout de même 739 buts inscrits en 297 sélections), le patronyme rayonne sur sa tunique tricolore. « Je n?ai jamais perçu cela comme un poids. Au contraire, depuis tout petit cela m?a permis de faire des rencontres particulières dans le handball. Et mon nom n?est pas en concurrence avec mon père. Je suis fier d?être en équipe de France et mon papa doit l?être aussi. » Pascal MAHÉ confie évidemment son sentiment : « Il n?y a pas que moi, toute la famille est fière. Kentin a toujours voulu endosser la carrière de sportif de haut niveau. Jusqu?à aujourd?hui, il est imprégné de cette culture et sa passion est intacte. On échange beaucoup moins depuis qu?il est professionnel mais à chaque fois c?est très fort. Il s?est aussi construit tout seul. Il a été nourri à l?histoire des Barjots, au sandball avec Éric Quintin. Il y a aussi son vécu en Allemagne, ses retours pour des stages ou des compétitions officielles avec les équipes de France. » L?entraîneur de Chartres a tenté de bâtir un planning qui lui permettra de suivre les matchs de l?équipe de France. « Je suis dans une phase de préparation et je ne peux pas toujours tout contrôler. Lundi passé, je n?ai pas pu aller à Créteil mais heureusement ma femme a pu s?y rendre. Ce sera douloureux par moments. »

Si naturellement Pascal MAHÉ ne commente pas les performances de son fils, il avoue que « ce joueur me plait. Sa polyvalence est un atout. Il peut offrir des alternatives intéressantes dans une compétition. En plus de Nikola KARABATIC et Daniel NARCISSE, il peut offrir des alternatives intéressantes et permettre à l?équipe d?utiliser plusieurs stratégies. »