Comment te sens-tu au lendemain de cette couronne européenne ?
Je me sens fatiguée (rire). On a bien profité de la victoire. Je suis vraiment très contente. J?ai un sourire aux lèvres permanent.
Cette victoire en Coupe d?Europe a-t-elle élargi le champ des possibles ?
J?avais tellement envie de gagner cette Coupe d?Europe? C?est mon premier titre et j?espère qu?il s?agit du premier d?une future longue liste, notamment avec l?équipe de France où je vise une médaille sur une grande compétition.
Comment cette victoire a-t-elle été accueillie localement ?
Tous les supporters étaient dingues. Ils étaient à fond et certains ont même pleuré. C?est vraiment trop bon de vivre cela. Ce n?est certes pas une victoire en Ligue des Champions mais c?est un titre européen qui fait beaucoup de bien car notre saison est vraiment difficile.
Avec sept buts d?avance à la mi-temps, le titre vous semblait promis et finalement vous avez du cravacher. Cette finale n?est-elle pas le reflet de votre saison ?
Après ce 17-10 à la mi-temps, nous avons eu un énorme manque de concentration lié sûrement à l?euphorie de l?événement. On s?est relâché et nos adversaires ont su exploiter ce moment de moins bien. L?équipe est en progrès car nous avons appris de nos erreurs, notamment avec la finale de la Coupe de la Ligue que nous avons perdue. Depuis quelques temps, lorsque l?équipe plonge, une ou deux joueuses, et pas toujours les mêmes, nous aident à ressortir la tête de l?eau. Depuis notre victoire au Havre en demi-finale de la Coupe d?Europe, nous avons aussi pris conscience que si nous étions toutes concentrées en même temps nous pouvions faire de grandes choses.
Comment transcender cette victoire dans les play-downs de la LFH ? En particulier en vue du prochain match à Dijon vendredi ?
Nous avons déjà laissé passer plusieurs fois notre chance et une nouvelle opportunité nous est offerte avec les play-downs. C?est donc une chance de pouvoir encore viser le maintien. Dijon est notre adversaire direct et en quelque sorte il s?agira d?une finale aller.
Tu quitteras bientôt l?UMB-B. Dans quel état d?esprit abordes-tu cette dernière ligne droite ?
Avant tout agir en joueuse professionnelle, je sais tout ce que le club m?a apporté et je n?ai pas du tout envie de partir en le laissant en D2. J?ai de l?amour pour l?UMB-B et je veux lui rendre tout ce qu?il m?a apporté.
C?est à dire ?
Au cours de ces deux saisons, j?ai beaucoup appris sur moi-même. Grâce à des entraînements différents et plus de travail physique si bien que j?ai progressé à la fois dans mon jeu et physiquement. J?ai aussi rencontré des bénévoles formidables et des dirigeants qui font que l?âme du club perdure. Cet état d?esprit est véhiculé par Emmanuel Mayonnade. Pour ma part, je suis bien plus une guerrière qu?auparavant.
Lors de la dernière étape de la Golden League à Dijon et à Besançon, Alain Portes a vanté ton travail d?athlétisation. Peux-tu nous en dire plus ?
J?ai décidé de m?alimenter autrement avec l?aide d?un nutritionniste. J?ai à la fois adapté le contenu de mon alimentation ainsi que le timing. Si j?ai perdu un peu de poids, je me suis surtout renforcée au niveau musculaire. Pour schématiser, j?utilise mieux ce que j?ingurgite. Du coup, je me sens mieux dans mon corps, je suis moins fatiguée et plus enclin à bosser.
Quelles sont les raisons de ton transfert vers Metz dès la saison prochaine ?
Le projet de haut niveau du club est attirant et excitant avec au moins une Coupe des Coupes à disputer et peut-être une Ligue des Champions. Metz HB est un club hyper structuré avec une salle superbe et son public. De plus, je ne serai plus très loin de ma famille qui est installée à Masevaux près de Mulhouse.
En quoi le fait d?avoir obtenu ton diplôme de kinésithérapeute t?a libérée ?
J?ai obtenu ce diplôme il y a deux ans et je peux donc exercer à tout moment. J?ai l?esprit libre car je dois dire que ce n?était pas simple de préparer des examens pendant des compétitions. Il y aussi un bénéfice physique car je suis beaucoup moins fatiguée.
Quel regard portes-tu sur ta coéquipière championne du monde, Myriam Borg-Korfanty ?
Je ne sais pas si j?aurai le courage de jouer jusqu?à 37 ans. Ce qu?elle réalise force l?admiration. En plus, elle abat un travail énorme sur le terrain et elle est toujours très efficace au shoot.
Crains-tu le double rendez-vous de l?équipe de France face à la Slovénie (qualification pour le Mondial 2015) ?
Je ne sais pas encore si je serai sélectionnée mais il est certain que nous allons faire le maximum. Non il n?y a pas de sentiment de crainte et les Slovènes auront autant à perdre que nous. Lors de notre stage en avril, nous avons découvert la superbe salle de Brest et nous aurons le soutien des supporters. Depuis janvier, le groupe a un peu évolué et nous devons saisir cette opportunité pour nous jauger dans le prolongement de la 3e étape de la Golden League.