Pour le quatrième match du jour la Case Cressonnière, champion de France ultramarin faisait face à l’armada rouge et noire de l’Amiens Picardie Hand pour décrocher le titre de champion de France de Nationale 2 et imiter leurs compatriotes de Château-Morange couronnés par le passé. Dans un match qui aura tenu toutes ses promesses, les Picards se sont imposés aux tirs aux buts et finissent leur saison de la plus belle des manières.

Sur le papier l’équipe du Amiens Picardie Hand a fière allure en alignant de nombreux noms connus de LNH, comme Yuriy PETRENKO, ou de Handball ProD2, à l’instar de l’ancien billèrois Marcel TCHINDA ou de l’ancien bordelais Grégory THÉVENOT. Les Réunionnais de la Case Cressonnière avaient donc fort à faire pour aller décrocher un titre national à une équipe qui n’avait connu la défaite qu’à une seule et maigre reprise durant l’ensemble de la saison lors de la 3e journée de championnat.

Dès le début du match le ton est donné. Contrairement au match précédent, les défenses sont bien en place et il faut redoubler d’engagement et d’ingéniosité pour percer des lignes aux forts pouvoirs imperméabilisants. Celui qui y parvient le mieux c’est Karyl CALICHARANE le capitaine de la Case Cressonnière qui lance parfaitement ses coéquipiers dans la rencontre (4-2 ; 8e). En face le bras de Marcel TCHINDA perce les filets adverses et le match est lancé sur des bases de très haut niveau. Du côté de la Réunion les grands gabarits ouvrent les espaces et les relations intérieures fonctionnent à la perfection. Nicolas NABUCHODONOSOR (4 buts) le pivot réunionnais finit le travail et le Case Cressonnière fait toujours la course en tête (6-5 ; 14e).

Plus rien ne sera marqué pendant presque 5 minutes la faute à un Loïc SAM CAW FREVE fidèle à lui-même et à un Grégory THÉVENOT lui rendant l’appareil. C’est Bertrand BOURSAULT, profitant d’un jeu avec chasuble tenté par Amiens, qui va débrider le tableau d’affichage en marquant dans le but vide. Les joueurs d’Amiens ne trouvent quant à eux pas le remède à leur maux du jour et un nouveau penalty du capitaine Karyl CALICHARANE porte le score à 9-5 et oblige Tarik HAYATOUNE, le coach amiénois, à poser son temps-mort et à réajuster un plan de jeu mis à mal pour le collectif de la Cressonnière.

C’est Simon VANNIHUSE (2 buts) sur penalty qui relance le compteur picard à trois minutes de la pause (9-6 ; 27e). Mais même en infériorité numérique, Karyl LARICHARANE, en capitaine exemplaire, montre la marche à suivre en inscrivant deux buts consécutifs qui ne doivent rien à personne (12-6 ; 29e). Un dernier but de Yuriy PETRENKO (6 buts) et un dernier arrêt de Grégory THÉVENOT permettent à Amiens de stopper l’hémorragie et de rentrer au vestiaire avec cinq unités de retard (12-7).

L’entame de seconde mi-temps est tout autre. Amiens est revenu avec d’autres intentions et le public venu en nombre en profite pour se faire entendre. Impressionnants de solidarité et d’engagement en défense, les coéquipiers de Skander BOUCHKARA récupèrent les ballons et trouvent la parade face au portier réunionnais qui lui s’en retrouve dépourvu (13-12 ; 36e). Yuriy PETRENKO égalise même quelques secondes plus tard contraignant Laurent-Hamid VINCENTE à réunir ses joueurs devant son banc pour retrouver une confiance égarée. Habitué des finales nationales en tant qu’entraîneur de l’équipe féminine de la Case Cressonnière présente à Paris les années précédentes, Karyl CALICHARANE (8 buts) encore lui, maintient la tête de son équipe hors de l’eau. Mais la vague amiénoise se fait de plus en plus grosse (15-14 ; 40e).

Après avoir d’abord égalise Marcel TCHINDA (4 buts) se charge de faire passer Amiens en tête pour la première fois de la partie (15-16 ; 43e). Le coup est rude à encaisser pour les Réunionnais dépassés par l’énergie et l’agressivité affichées par les joueurs d’Amiens dans cette deuxième mi-temps. Mais encore une fois au prix d’un courage et d’une abnégation remarquable Karyl CALICHARANE remet les deux équipes à égalité à l’entame des dix dernières minutes (17-17 ; 49e).

Qui aura la fraîcheur mentale et physique suffisante pour faire la différence dans une Halle Carpentier qui fait de plus en plus de bruit. Alors que le suspense est à son comble chaque erreur sera désormais payée cash. Omniprésent jusqu’alors Karyl CALICHARANE manque le pénalty égalisateur mais Amiens en infériorité ne parvient pas à marquer et Laurent GONTHIER lui ne manque pas une deuxième occasion de rétablir la parité au compteur (19-19 ; 54e). Loïc SAM CAW FREVE réalise une double parade magistrale sur un sept mètre de Simon VANNIHUSE et Grégory THÉVENOT l’imite dans la foulée. Les gardiens ont décidé que cette fin de match serait la leur.

Bertrand BOURSAULT (2 buts) d’une magnifique roucoulette au poste de pivot redonne l’avantage à la Case Cressonnière alors qu’il reste 3 minutes à jouer mais Yuriy PETRENKO égalise dans la foulée (20-20 ; 57e). Les équipes ne veulent pas se départager et l’atmosphère devient irrespirable. Tour à tour les deux équipes manquent leurs balles de match et les deux équipes se quittent sur une égalité (20-20 ; 60e). C’est donc les jets de sept mètres qui départageront les deux équipes en course pour le titre de champion de France de Nationale 2.

Et l’exercice cruel des tirs au but aura mis en lumière un héros, Grégory THÉVENOT auteur de 2 arrêts qui permet aux Amiénois de remporter la séance de tirs au but 3 à 1. Les joueurs picards courent alors vers leurs supporters et la communion envahit toute la Halle Carpentier. Une rencontre magnifique qui donne tout son sens à ces finales des championnats de France de Handball 2015.

Retrouvez l’album photo de la rencontre sur la page Facebook officielle de la Fédération Française de Handball.