Avec les tournois de préparation et les matches chaque week-end depuis la reprise des championnats de LFH et de Handball ProD2, Élodie Tournant et Anne-Laure Paradis n’ont pas cessé de siffler depuis deux mois. Du coup, elles vont souffler lors du week-end à venir. « Nous faisons relâche après une dizaine de week-end de compétition, acquiesce Anne-Laure Paradis qui fait équipe avec son amie Élodie Tournant. Nous avons joué ensemble plusieurs années jusqu’en N2. Puis le club nous sollicité pour arbitrer et nous avons suivi le cursus avec des stages avec le Comité puis avec la Ligue. Nous sommes complices et nous passons du temps ensemble avec des amis communs en dehors du handball. » Avec les sœurs Bonventura, Anne-Laure et Élodie forment aujourd’hui le 2e binôme féminin de l’élite de l’arbitrage français. « On prend les choses comme elles viennent. Tout arbitre qui siffle à un certain niveau aspire à aller plus haut. On fait nos armes à ce niveau et on profite, indique Anne-Laure qui est assistante haut-niveau au Creps de Reims tandis qu’Élodie est Clerc de notaire. « J’ai l’opportunité de prendre des RTT et de bénéficier de la compréhension de ma direction. En revanche Élodie entame largement ses jours de vacances pour répondre aux désignations. »
Lors des deux saisons précédentes, Anne-Laure Paradis et Élodie Tournant ont terminé aux deux premières places du Groupe G2, l’antichambre de l’élite. « La marche est très haute pour accéder au G1 mais elles ont confirmé leur expertise : elles sifflent désormais en Handball ProD2 et en LFH. Nous suivons leur évolution pour leur proposer à terme des rencontres de LNH, rapporte François Garcia, le président de la CCA (Commission Centrale d’Arbitrage). Les deux Champenoises ont progressé et ont accédé, en début de saison, au Groupe G1, alors qu’elles n’ont pas encore fêté leurs 30 ans. « On ne rencontre pas de difficultés d’autant qu’en Groupe G2 nous avions fait déjà quelques piges en ProD2. Nous n’avançons pas dans l’inconnu », fait remarquer Anne-Laure Paradis.
Sylvie Borrotti (co-responsable du Groupe G2) et ex-arbitre internationale avec sa comparse Odile Dubus, a couvé et conseillé ce jeune binôme. « Elle nous suit au niveau national et nous avons beaucoup d’échanges avec elle. C’est important d’avoir ce soutien dans un milieu encore très masculin dans les clubs, souligne Anne-Laure Paradis qui prend plaisir à siffler tous les week-ends et à faire de nouvelles rencontres. « Lors du match Issy-Paris – Besançon, c’était très agréable d’officier devant un duo d’entraineurs féminins, Raphaëlle Tervel et Sandrine Mariot. Les matches de Handball ProD2 proposent aussi un niveau de jeu très intéressant et des matches très accrochés. C’est super agréable d’évoluer dans un tel environnement. » Et de ne pas faire cas de leur condition féminine. « Avec les garçons cela peut-être un atout ou bien l’inverse. Franchement, cela se passe très bien mais nous devons forcer notre nature et être plus fermes car nous sommes des filles plutôt gentilles. Nous allons essayer de se nous durcir », promet Anne-Laure Paradis qui ne ressent pas de traitement particulier : « On fait la part des choses. Les arbitres masculins sont aussi soumis à la pression du public. On entend de tout mais on ne se prend pas la tête. Je le répète mais après 3-4 années dans le Groupe G2, nous avons découvert un nouvel univers et nous prenons encore plus de plaisir. » De quoi susciter des vocations au moment où s’ouvre la 14e édition des journées de l’Arbitrage. « Cette une belle opération de promotion », apprécie Anne-Laure Paradis.