Il faut lorgner sur son CV pour prendre conscience que le jeune homme qui vous fait face, celui qui virevolte avec toujours autant d?aisance sur son aile, va atteindre samedi l?âge canonique de 35 ans. Pourtant le temps ne semble pas avoir de prise sur Michaël Guigou et sa bouille de poupon : il était déjà présent à Bercy en 2001 pour assister à la conquête du 2e titre mondial? Rendez-vous ce mardi soir à 19h sur beIN SPORTS 1 et sur TF1 pour suivre le quart de finale entre la France et la Suède

France – Suède, une dernière minute mémorable
À 18 secondes du terme Bruno Martini, qui a déjà été sacré champion du monde en Islande, encaisse un but de ce diable de Lovgren : 22-21 pour la Suède dans un Bercy en fusion. « Je savais qu?il restait peu de temps mais pas précisément. Je renvoie au centre puis je vois Grégory, qui était très rapide sur quelques appuis. Il fixe Vranjes et part vers l?extérieur, raconte l?actuel directeur sportif du Paris SG HB. Greg faisait souvent cela. Je suis en suspens, pour moi il n?y a plus de bruit malgré les 15000 spectateurs. Ce but, il est allé se le chercher tout seul. Sur le moment, je ne l?apprécie pas à sa juste valeur. Je reste très concentré car ce n?est pas tout à fait fini. » Face à une équipe suédoise favorite, les Tricolores se détachent finalement en prolongations pour remporter le 2e titre mondial avec Thierry Omeyer et Daniel Narcisse. Déjà. « Cette finale est unique parce que tous les ingrédients sont réunis et que nous avons tous nos familles dans les tribunes de Bercy. Pendant les prolongations, le soutien du public et l?intensité dramatique ont décuplé les émotions. »

Michaël Guigou : « Avec ses feintes de tirs, Jackson faisait tomber les gardiens »
Dans les tribunes Kentin Mahé n?a pas encore 10 ans et Michaël Guigou n?est plus un enfant : il vient de souffler ses 19 bougies (il fêtera ce samedi 28 janvier ses 35 ans) et s?émerveille pour les exploits de ses aînés. « En 2001 j?ai la chance d?être à Bercy pour assister à la demie et la finale. Trois mois plus tard, je deviens titulaire à Montpellier aux côtés de 9 champions du monde et 18 mois après j?arrive en équipe de France. Même si tu le mérites, que tu as un peu de talent, tout va très vite et tu essaies ensuite de faire aussi bien que tes prédécesseurs. » Le garçon d?Apt a fait ses classes dans le club local et passé des heures dans le jardin de la maison familiale à parfaire sa technique qui fera de lui l?un des joueurs les plus habiles de la planète. « Je fais partie des gamins qui jouaient face à un mur et qui se prenaient pour le joueur qui a la dernière balle pour faire gagner la coupe du monde, comme les jeunes qui jouent au foot dans la rue. » Son modèle ? Un certain Jackson Richardson. « Jackson, c?était fou. C?était nouveau, frais et spectaculaire. Il avait tout, il faisait tout et il avait le sourire sur le terrain. Les gens ont oublié mais c?était génial de voir ses interceptions. Avec ses feintes de tirs, il faisait tomber les gardiens, poursuit, émerveillé, le capitaine du MHB. Même si ce n?est pas le même poste, Luc Abalo a autant de talent et aime faire le spectacle. Jack et Luc ont des caractères semblables et sont très détachés du monde médiatique. Ils sont là pour se faire plaisir. » Du plaisir, les spectateurs de ce Mondial en raffolent : les salles sont pleines et pas seulement pour encourager la meilleure équipe du monde. « C?est fou il y avait près de 20000 personnes pour le match entre la Suède et la Biélorussie, s?exclame Mika Guigou. On ne peut que remercier tous les anciens joueurs et tous ceux qui ont permis que le hand soit reconnu : les bénévoles, les instances… C?est une très grande récompense que gens se passionnent pour le Handball car on fait un beau sport. »