En Hongrie, le confinement est prononcé depuis ce samedi 28 mars mais Kentin Mahé, depuis sa résidence de Veszprem, observe depuis deux semaines déjà un isolement qui ne l’a pas empêché de réaliser de l’exercice.

Il y a précisément quatre mois, Kentin Mahé subissait une opération à Paris, pour une tendinopathie de la rotule du genou gauche. Après une période de convalescence, il a bien entamé la phase de rééducation. L’annulation de tous les événements sportifs des prochaines semaines change la donne pour tous les sportifs et offre aussi des opportunités. « Lorsque la décision de l’opération avait été prise, avec le chirurgien Yoann Bohu et le médecin Pierre Sébastien, on s’était dit que c’était jouable pour participer aux J.O., rapporte Kentin Mahé. Pour être tout à fait honnête, le report des J.O. est bénéfique pour moi. J’ai ainsi moins de pression sur la rééducation. Ce n’est pas le tout de revenir à la compétition, il faudra réaliser des matches de référence, être performant afin de gagner ma place en sélection. » Brillant lors du Mondial 2019 où il a décroché la médaille de bronze avec les Bleus, Kentin Mahé met tous les atouts de son côté pour redevenir compétitif. La situation sanitaire n’autorise pas beaucoup d’hypothèses pour la reprise des différents championnats européens. Ainsi, il se murmure que le championnat hongrois pourrait connaître son épilogue avec une finale (aller-retour) entre les deux gros bras de la ligue magyare : Veszprem et Szeged. « En Hongrie, le confinement a débuté ce samedi 28 mars mais depuis deux semaines, nous avions décidé avec ma compagne de nous confiner, à 95 %, sans croiser personne et en respectant les gestes barrières. Nous avons la chance de bénéficier d’une grande maison avec un jardin et c’est pourquoi nous avons décidé de rester en Hongrie d’autant que le climat est de plus en plus favorable. » Ce confinent auto-appliqué depuis deux semaines a pour conséquences de priver le demi-centre de soins et de la précieuse salle de musculation. « Je fais ce que je peux : je limite la casse et je ne me plains pas. Mais je n’ai plus accès aux massages, ni de soins par Técar, Game-Ready et des ultra-sons. »

Olivier Maurelli : « Kentin travaille bien »
« Suite à la réunion du staff mi-février, je m’étais engagé à faire le tour des joueurs. Depuis, nous avons adressé un message aux joueurs rapport au confinement afin de les aider »,
rapporte Olivier Maurelli qui a récemment intégré le staff de l’équipe de France. Le nouveau préparateur physique suit en particulier Kentin. « Il m’envoie régulièrement des vidéos de ses exercices et nous échangeons tous les 2-3 jours environ. Il travaille très bien sous l’égide de la préparatrice physique du club. Avec mon expérience, je procède à des ajustements. Par exemple, Kentin manquait de force sur une cuisse et nous avons réorienté le travail. » Olivier Maurelli est bien conscient que la situation n’est pas idéale. « Avec la charge de travail importante après blessure, forcément des petites douleurs reviennent. Ne pas avoir accès aux soins prodigués par les kinés, c’est le gros bémol du confinement. Mais Kentin n’a plus l’urgence des J.O. et encore moins du TQO. »

Kentin Mahé : « jamais facile d’être entraîneur d’une équipe nationale. »
Après un Mondial 2019 où il a brillé, Kentin Mahé a dû suivre l’Euro 2020 devant son téléviseur. « Cela faisait longtemps que je n’avais pas manqué de compétition. J’avais un sentiment d’impuissance mais j’ai vu les gars se battre même si, à la fin, tu vois des difficultés sur le plan tactique. » À son retour en bleu, peut-être à l’occasion d’un rassemblement qui n’est pas encore programmé, crise sanitaire oblige, le sociétaire de Veszprem découvrira un nouveau staff technique. « En équipe nationale, on ne dispose pas de beaucoup de temps. J’ai du respect pour les entraîneurs de sélection car c’est compliqué de former un groupe et de bien travailler tactiquement en seulement quelques jours. Ce n’est jamais facile d’être entraîneur d’une équipe nationale. » Et de conclure : « Avec le nouveau staff, il y aura du nouveau, c’est évident. C’est un fait, pas un jugement. Des échanges auront lieu et il faudra faire cela intelligemment. »

HGu