Luc Abalo rêvait de boucler sa formidable carrière à Tokyo avec pourquoi pas une médaille brillante autour du cou. La crise du Covid-19 est passée par là et a bouleversé le scénario espéré. Au terme de cette longue trêve, il prendra bientôt le chemin du meilleur club norvégien d’Elverum, pour s’offrir une dernière escapade olympique.
C’est à 140 kilomètres au nord d’Oslo que s’écrira bientôt le nouvel épisode de la riche carrière de Luc Abalo. Formé à l’US Ivry où il fit ses premières armes six années durant avant de gagner Ciudad Real et l’Atlético Madrid (4 années en Liga espagnole), il vient de boucler sa 8e saison avec le Paris SG HB sur un 7e titre de champion de France. À Elverum, l’ailier droit intègre une formation qui visera un 10e titre consécutif car aucun autre club ne s’est mis en travers de sa route depuis la saison 2011-2012, une éternité. L’équipe coachée par Berde Lund, l’adjoint de Christian Berge en équipe nationale, accueille une légende du handball mondial au sein d’un effectif qui comprend seulement trois autres ressortissants étrangers, deux voisins suédois (Christopher Hedberg et Josef Pujol) et un Autrichien (Dominik Mathé). Avant de bientôt rejoindre la Scandinavie, Luc a-t-il pris quelques informations auprès de son ex-partenaire, la star Sander Sagosen ? « Franchement, je n’ai pas besoin de poser 15000 questions. Nous avons échangé avec le coach et beaucoup parlé handball. C’est vrai que je ne connais personne mais humainement je n’ai pas de doute que cela va bien se passer, sourit le double champion olympique. J’ai pu voir comment ils fonctionnent et c’est motivant car ils sont enthousiastes. Ils sont fiers de leur pays et de leur club. Ils m’accueillent en tant qu’international français et je vais essayer de répondre à leurs attentes. »
Une culture différente
Au moment où s’achevait son contrat avec le Paris SG HB et l’instabilité liée à la crise du Coronavirus, trouver un joli point de chute n’avait rien d’évident. « Mais je n’ai pas du tout douté. La difficulté résidait dans la difficulté de trouver un club compétitif afin de rester en forme pour l’équipe de France, poursuit Luc Abalo. L’opportunité d’Elverum s’est présentée au bon moment, comme plein de choses qui m’arrivent en ce moment. J’ai toujours voulu découvrir un pays nordique, à la fois pour sa culture et pour le Handball. » Comme tous ses partenaires de l’équipe de France, il est impatient de renfiler la tunique tricolore. « Je suis excité et motivé comme jamais. Quoiqu’il arrive, ce sera ma dernière saison en équipe de France. » La 14e place à l’EHF EURO 2020 lui a-t-elle laissé un goût amer ? « Il y a de la frustration et un sentiment d’insatisfaction. Parfois, les choses se passent mal mais cela permet de se recentrer. Depuis quelques années, nous n’avons pas accompli nos objectifs et j’ai envie que nous les réalisions. Il ne faut pas voir les choses négativement : un échec peut permettre de rebondir plus fort. »