Vincent Griveau : « utiliser nos compétences et nos savoir-faire humains »
Il ne sera pas celui de Sauron, pas plus que celui de Moscou, pour autant Yohann Delattre devrait porter un œil… de maître sur les destinées des Bleus lors des prochains jours, en liaison avec le travail foisonnant déjà effectué par Vincent Griveau, l’analyste vidéo de l’équipe de France. En effet, soucieux d’aller toujours plus loin dans la performance, le staff tricolore s’est interrogé, depuis quelques temps, sur des pistes permettant d’améliorer encore l’approche du jeu développé par Valentin Porte et les siens, mais aussi pour guetter les évolutions adverses. « Avant les Jeux olympiques, on s’était dit, avec Guillaume Gille et Érick Mathé, que si l’on voulait continuer d’avoir un coup d’avance sur les autres nations, outre le fait de disposer d’outils technologiques de pointe – mais qui sont déjà de l’existant et ne donnent plus vraiment de gros plus – on devait utiliser nos compétences et nos savoir-faire humains », avance Griveau. « Et dans ce secteur, on a des arguments à faire valoir. Ainsi on avait déjà sollicité quelques collègues CTS, qui font déjà de l’analyse vidéo, pour me prêter main-forte sur le plan du séquençage des matchs afin que je sois seulement concentré sur mon rôle d’analyste. Mais on voulait aller encore plus loin. Et on s’est dit que l’on pourrait solliciter Yohann qui, via son parcours général, sa présence sur les U21 et le fait qu’il avait déjà fréquenté le groupe lors de récents rassemblements, pouvait vraiment nous renforcer. Ainsi plutôt que de rajouter quelqu’un qui aurait été intégré au staff et qui aurait partagé nos idées et nos contraintes au quotidien, l’idée initiale était d’avoir une personne qui soit, par principe, en dehors de la vie du groupe, afin d’amener un regard extérieur, peut-être en contradiction ou au moins de manière complémentaire de ce que l’on vit nous, quand on a la tête dans le guidon. »

Yohann Delattre : « apporter une perception de l’extérieur du jeu »
C’est donc via les retransmissions télé et équipé de ses outils informatiques que le technicien suivra, en France, l’évolution des Bleus et apportera sa touche. D’abord avec un debrief immédiat suivant les rencontres, mais aussi avec un travail en profondeur sur le jeu maison et celui des adversaires. Yohann Delattre poursuit : « On a une plateforme qui permet les échanges de fichiers, c’est hyper facile. J’y reçois les séquençages déjà effectués et ensuite je travaille dessus comme Vincent pourrait le faire. Ensuite, on a tous les moyens d’aujourd’hui pour être en liaison, échanger. C’est quasi instantané. L’objectif est que j’apporte une perception de l’extérieur du jeu de l’équipe de France et de ses adversaires. Cela dans le but d’alimenter le débat. L’idée n’est pas d’amener des bouleversements ou des complications, mais un enrichissement. Le fait d’être à distance permet de rester très factuel, sans interprétation, sans influence. Et ce même si, parfois, le parfum de comment vit un groupe peut apporter certaines explications. Être neutre peut enrichir leur travail. Ensuite, ce sont Guillaume et Érick qui doivent rassembler tout ça. Ils peuvent prendre ou non ce que je propose, peu importe, car même si cela apporte 1% de plus à la performance, ce sera toujours ce 1% de gagné. On est encore en phase de test et on pourra faire un premier vrai bilan à la fin de l’Euro. Mais sur un plan personnel et professionnel, je suis vraiment content de pouvoir me mettre au service de l’équipe de France A. D’abord parce que j’ai toujours aimé ce travail d’analyse et puis je trouve vraiment intéressante cette capacité d’ouverture, de remise en question, dont fait preuve le staff. C’est précieux pour toute la filière. » Et si la caresse d’un chab’ bien dosé par Nikola Karabatic semblera toujours provenir de son pur génie, la petite faille défensive trouvée par la figure de proue des Bleus portera peut-être la marque de ce nouvel homme de l’ombre. Vincent Griveau de conclure : « Pour le moment, c’est très intéressant. On s’est essayé sur nos entraînements et le match de préparation face à l’Allemagne et Yohann nous a bien alimentés en petits messages, nous incitant à regarder des choses que l’on n’avait pas vues. »

Antoine Bréard

LES 20 JOUEURS SÉLECTIONNÉS
Gardiens : Rémi DESBONNET (Usam Nîmes Gard) – Vincent GÉRARD (Paris SG HB) – Wesley PARDIN (Pays d’Aix Université Club)
Ailiers gauches : Hugo DESCAT (Montpellier HB) – Dylan NAHI (Kielce)
Arrières gauches : Thibaud BRIET (HBC Nantes) – Nikola KARABATIC (Paris SG HB) – Karl KONAN (Pays d’Aix Université Club) – Romain LAGARDE (Pays d’Aix Université Club)
Demi-centres : Kentin MAHÉ (Telekom Veszprem HC) – Aymeric MINNE (HBC Nantes)
Pivots : Ludovic FABREGAS (FC Barcelone) – Théo MONAR (HBC Nantes) – Nicolas TOURNAT (PGE Vive Kielce)
Arrières droits : Julien BOS (Montpellier HB) – Dika MEM (FC Barcelone) – Melvyn RICHARDSON (FC Barcelone)
Ailiers droits : Benoît KOUNKOUD (Paris SG HB) – Yanis LENNE (Montpellier HB) – Valentin PORTE (Montpellier HB – Cap)

LE STAFF :
Entraîneur : Guillaume GILLE
Entraîneur-adjoint : Érick MATHÉ
Entraîneur gardiens : Jean-Luc KIEFFER
Préparateur physique : Olivier MAURELLI
Analyste vidéo : Vincent GRIVEAU
Médecin : Emmanuel BIDET
Kinésithérapeutes : Sébastien GAUTIER, Jean-Christophe MABIRE et Jacques MIQUEL
Manager de la filière masculine : Emmanuelle MOUSSET
Relation médias : Hubert GUÉRIAU
Directeur Technique National : Pascal BOURGEAIS
Chef de délégation : Bertrand GILLE

EHF EURO 2022 EN HONGRIE ET EN SLOVAQUIE : à suivre en intégralité sur beIN SPORTS
Tour préliminaire à Szeged (Hongrie) : 13 au 17 janvier
13 janvier à 20h30 : Croatie – France (et sur TFX)
15 janvier à 18h00 : France – Ukraine
17 janvier à 20h30 : France – Serbie

Tour principal (2 groupes de 6 équipes) : 20 au 26 janvier
Groupe I : Budapest
Groupe II : Bratislava

Demi-finales & places 5-6 à Budapest : 28 janvier
Finales à Budapest : 30 janvier