Président de la Commission d’Organisation des Compétitions à la FFHandball, Pascal Bouchet va quitter ses fonctions pour briguer la présidence de la Ligue Région Sud. Après avoir, bien sûr, assisté à la toute nouvelle mouture de la Coupe de France, le 18 mai à l’adidas arena…

Tu as dit, samedi à Lille lors de la 97e assemblée générale de la FFHandball, que c’était ta « dernière surprise party ». Tu as donc décidé de quitter tes fonctions à la Fédération ?

Non, je ne tire pas un trait sur mes fonctions à la Fédération, mais la fonction de président de la COC nationale ne sera pas compatible avec les missions vers lesquelles je souhaite me diriger désormais, et qui sont des missions de travail territorial. Il y a une incompatibilité des textes qui ne permet pas de mener les deux missions dans un futur très proche puisque les élections dans mon territoire auront lieu le 22 juin.

Ce travail à la COC ne va-t-il pas te manquer ?

J’ai terminé mon petit discours à Lille par un remerciement au vice-président de la Commission, Fabrice Arcas, qui va sûrement me succéder. On a construit tous les deux une véritable collaboration. Je suis persuadé qu’au regard du temps qui va m’être disponible, on continuera de collaborer.  Il est plus jeune que moi, c’est aussi ce qui m’a intéressé dans son profil, parce qu’il faut qu’à la commission on travaille pour accueillir de jeunes dirigeants. J’ai appris à connaître Fabrice petit à petit, nous nous appelons presque tous les jours. J’apprécie échanger, débattre avec lui. On a des convictions très proches sur l’équité, sur certaines valeurs.

Un peu de nostalgie, peut-être ?

Non, le sentiment du devoir accompli et le plaisir de faire autre chose. Mais j’ai plus de vingt ans de COC nationale, je pense que je resterai dans son environnement. Ça dépendra, bien sûr, des choix du futur président, mais j’aspire à continuer à apporter ma pierre à l’édifice en la matière, mes compétences et l’amour que j’ai pour cette mission.

L’amour du contact ? De l’échange ? Au moment de t’engager au côté du président Philippe Bana, tu disais que tu avais l’ambition d’opérer la mutation de la FFHandball en plaçant l’humain au centre de ses préoccupations. C’est ce que tu t’es évertué à faire ?

Lorsque l’on travaille à la COC, on est obligatoirement dans l’humain. La quantité de contacts humains que cette fonction génère est très importante. Les COC, qu’elles soient territoriales ou fédérales sont parmi les commissions les plus au contact avec le terrain. J’ai ainsi eu l’occasion d’être au contact de tous les handballs, et quand on ajoute à ça l’implication au niveau du territoire, alors oui, j’ai le sentiment de m’être enrichi de ces échanges avec les acteurs de terrain.

Ce dialogue permanent avec ces acteurs était-il une évidence ? Tu as consacré beaucoup de temps à ces échanges…

Ça prend un temps fou, oui, mais mon métier me permet de m’organiser pour consacrer beaucoup de temps à ces échanges. C’est un véritable plaisir, c’est aussi la notion du service, tel que je l’imagine, qu’une instance, qu’elle soit territoriale ou nationale, doit à ses licenciés et à ses clubs.

Quels sont les chantiers que tu as menés qui te procurent le plus de satisfactions ?

C’est difficile d’établir un palmarès. Si je devais n’en choisir qu’un, et il ne s’écrit pas uniquement sur le mandat, il est plus long que ça, c’est celui de la réussite de la coupe de France ou plutôt des coupes de France. Je disais, lors de cette assemblée générale, que l’on avait réussi à mettre toute la famille autour de la table, et je pense que c’est l’une des très grandes fiertés de ceux qui ont travaillé avec moi et avant moi, sur cette organisation. C’est une spécificité qui était très difficile à mettre en place il y a quelques années. Non seulement c’est une fierté, mais c’est un véritable plaisir. J’ai la chance de pouvoir participer à la remise des récompenses lors des finalités, que ce soit à l’Accor Arena à Bercy ou dès le 18 mai à l’adidas Arena, et voir la lumière dans les yeux des joueuses, des joueurs, ça reste un moment très à part et une sorte de récompense pour tout ce travail mis en place.

Le 18 mai, lorsque tu regarderas aussi en arrière, il y aura aussi cette terrible parenthèse Covid. As-tu eu peur de ne pas s’avoir t’adapter ?

Non, pas peur. La COC s’est toujours positionnée sur le jour d’après. Ça a même créé quelques heurts avec certains élus fédéraux lors de la reprise parce que nous avons voulu aller très vite. Philippe Bana a suivi mes préconisations sur le sujet parce que nous avions la même vision. La question était de savoir comment nous allions retrouver l’énergie d’avant, parce qu’à la COC, on est quelque part dans le domaine sportif et que c’était notre moteur premier.

Tu es donc candidat à la succession de Jean-Luc Baudet à la tête de la Ligue Région Sud. Pourquoi le Sud d’ailleurs ?

Je suis descendu dans le Sud peu avant le Covid et j’ai été très bien accueilli par des gens forts sympathiques. Ils m’ont ouvert les bras, et ça a compté dans le fait que je me dirige aujourd’hui vers des missions territoriales. J’ai quelque peu diminué mes missions au sein du Conseil d’Administration du PAUC, et c’est le travail la Ligue qui va être mon moteur. Quand je suis descendu, je ne m’attendais pas du tout à prendre des fonctions dans le handball. J’avais même plutôt dit à mon épouse que je prendrais du recul. Et puis…

Aix c’est un peu le club de Philippe Bana…

Et lui est à Villiers-sur-Marne, un club que j’ai dirigé pendant de très longues années. On va chacun prendre soin de son ancien club…

Y a-t-il des choses que tu aimerais faire à la Fédération ?

J’ai des envies. Je verrais avec mes camarades en quoi je peux apporter mes compétences, parce que ça reste ma famille. Je suis très axé sur ce que l’on peut appeler le Pôle territorial. J’ai déjà dirigé une Ligue quand l’Ile-de-France était séparée en deux, et déjà, à l’époque, nous avions mis en place un Pôle territorial. Nous étions un petit peu en avance, et il fonctionnait très bien. C’est un crédo, un travail en commun Fédération, Ligues, Comités. La capacité à organiser le travail de toutes les strates du handball, du jeune licencié du club jusqu’à la Fédération, c’est l’un des thèmes que j’aime bien.

Un mot, pour finir, sur ton prédécesseur ?

Pascal Baude a été mon mentor. J’ai passé trois mandats avec lui, presque quatre. Il m’a appris le métier. Il n’est pas le seul, mais il fait partie des gens auprès desquels je me suis construit. J’ai une très forte estime pour lui.