Membre du bureau directeur de la FFHandball, Jean-Luc Baudet est en charge de la relation avec les territoires. Il décrypte pour nous le record historique des 591 324 licenciés recensés en 2024.
La FFHandball a annoncé en ce début de mois de juin que 591 324 licences, hors licences événementielles, avaient été délivrées en 2024. Est-ce un record ?
Oui. C’est un record absolu. Nous compilons les chiffres depuis 2007, et ils étaient évidemment très inférieurs avant cette date-là.
Comment expliquer cette hausse ?
C’est une hausse, grosso-modo, de 30% sur deux ans, et elle s’explique par le plan de relance mis en place par la FFHandball, et le retour à la pratique post-Covid, ainsi que par les résultats des équipes de France ces dernières années, et l’image renvoyée.
La part des licenciés compétitifs est notamment en perpétuelle augmentation de l’ordre de 6%, et dépasse pour la première fois la barre des 400 000…
401 724 très exactement. C’est +15% en deux ans. Si l’on compare avec toujours cette même période Covid, où ce chiffre était descendu à 302 241, c’est une augmentation de 33%.
Que faut-il d’abord retenir de ces chiffres ?
La chose vraiment notoire est que nous atteignons le chiffre de 251 622 pour les masculins, sans pour autant battre le record de la saison 2016/2017 qui était de 254 448. Pour les féminines, en revanche, nous sommes passés de 133 000 à 150 102, ce qui constitue la plus forte progression de l’histoire.
Toutes les catégories d’âge sont-elles concernées ?
Absolument toutes, oui. Autant nous rencontrons quelques difficultés d’augmentation et de stabilisation avec le secteur masculin, autant le féminin se développe, chez les -12 ans, de près de 40% chez les 12-16, et atteint aussi des records chez les +16.
Cette tendance existe-t-elle également chez les dirigeants ?
Oui. Dans un contexte où tout le monde se plaint d’un manque de bénévoles ou de dirigeants, nous atteignons là aussi un chiffre record de 39 523 dirigeants avec une part de 38% de femmes.
Qu’en est-il dans les pratiques non compétitives ?
Nous avons, d’une manière générale, une progression régulière mais modérée. Elle est très forte dans le baby-hand puisque nous avons doublé les effectifs en l’espace de trois ans, et très forte aussi pour la pratique loisir qui a progressé de 33% en deux ans.
Et les licences événementielles ?
4600 évènements ont été organisés dans les territoires avec, là aussi, soit dit en passant, un record de 47% de licences féminines. Il y a également les événements fédéraux et notamment l’incroyable tournée qui portent le total de licences événementielles à 189 600, avec certains écarts dans les contributions puisque la Ligue Grand Est, par exemple, avec 19 000 licences, occupe 10,51% du total. La Ligue Occitanie pointe à 19% contre seulement 8% en non événementiel et la Ligue PACA 15% contre 6,40%.
On peut imaginer que la barrière des 600 000 sera facilement dépassée après les Jeux olympiques…
La FFHandball se préoccupe déjà de la prochaine rentrée post-olympique. On sait que la visibilité et les résultats permettent une augmentation entre 8 et 10% des licenciés. Le calcul est assez facile à faire.
La FFHandball est-elle prête à accueillir 600 000 handballeurs ?
On a pu atteindre ce chiffre de 591 324 parce que l’on a œuvré tous ensemble, et c’est évidemment ainsi qu’il va falloir continuer pour accueillir au mieux les nouveaux licenciés. Recenser les structures d’accueil, réfléchir à la mutualisation, promouvoir les terrains extérieurs et amovibles, accompagner au mieux les nouveaux dirigeants sont des enjeux prioritaires.
Comment se situe le handball dans le paysage du sport collectif de salle ?
Toutes les pratiques ont de bonnes progressions, mais on reste deuxième derrière le basket. Ces chiffres que nous venons d’évoquer constituent une première victoire, mais si l’on souhaite réellement devenir le premier sport collectif de salle en France, il faudra bien accueillir et bien programmer les actions pour la période 2024/2028.
Lesquelles notamment ?
A partir du moment où tu veux battre des records, il faut mettre les bons ingrédients. Le travail transversal de l’ensemble des Pôles de la FFHandball est primordial. Je pense à tous les enjeux sociaux, à l’aide à la création et la structuration des clubs, aux labels, aux services communication et marketing qui ont mis en place des outils pour appuyer les opérations qui viennent alimenter les territoires et les clubs. Il faudra aussi des moyens financiers et humains pour le développement de l’ensemble des pratiques. Un très bon travail est effectué sur l’ensemble des territoires, et il faut l’accompagner.
Quel bilan tires-tu de l’outil « observatoire du handball » ?
Il est impossible de manager sans outil de pilotage. « L’observatoire du handball » est, je le répète, un outil ouvert à tout le monde, accessible à tout le monde, très pratique, très utile. En zoomant sur la carte, il y a la possibilité de découvrir un panorama assez complet d’une zone précise, de trouver, peut-être, des lycées, des collèges avec lesquels envisager des plans de développement, de créer des antennes ou pourquoi pas de nouveaux clubs, des parrainages. Parfois, je regrette qu’il ne soit pas plus utilisé. J’invite d’ailleurs tout le monde à cliquer sur le lien, à apprécier le service.