Élu en charge des pôles territorial et BeachHandball, le président de la Ligue de Normandie multiplie les temps d’échange avec les Ligues et Comités afin d’aborder toutes les problématiques contenues dans le projet fédéral Handball 2028.
Tu as réuni la semaine passée à la Maison du handball les présidents et présidentes des Ligues de Métropole, accompagnés de leur directeur ou directrice, ainsi que les responsables pédagogiques ITFE. Quel était le but de ces rencontres ?
En fait, depuis les élections fédérales, Philippe Bana m’a confié la responsabilité des Pôles territorial et BeachHandball et nous avons souhaité organiser très tôt des rendez-vous afin d’aborder les problématiques contenues dans notre projet Handball 2028. Avant même ces réunions de la semaine passée, nous avons ainsi proposé des séminaires de zones réunissant les présidents et présidentes de ligues et de comités à la Maison du handball, ce qui a d’ailleurs facilité la participation des services de la Fédération, et c’était une excellente chose.
Comment as-tu organisé ces séminaires ?
Nous avons identifié quatre territoires et donc proposé quatre sessions différentes. Les séminaires des trois premières zones ont eu lieu, celui de la zone 4, avec les quatre dernières ligues (Grand Est, Pays de la Loire, Hauts de France, Provence-Alpes-Côte d’Azur) ainsi que leurs 26 comités est programmée à la fin du mois.
Et quels sont les thèmes abordés ?
Ils sont nombreux et variés, ça va de la présentation du projet fédéral Handball 2028 et sa déclinaison dans les territoires, à celle de la campagne des labels 2024/2025 ou des appels à projets, en passant par la mise en place de formations de dirigeants de Ligues et de Comités, ou d’accompagnement à la professionnalisation de nos clubs. En fait, nous avons abordé toutes les thématiques susceptibles d’aider nos dirigeants dans leur quotidien. Nous avons ainsi tiré le bilan de la campagne ANS, présenté l’organisation des Comités de pilotage territoriaux, échangé sur les évolutions de Gest’Hand ou de la feuille de match électronique, et évoqué, bien sûr, le « toilettage règlementaire » auquel Marie-José Gaudefroy est très attachée, ainsi que la refonte de la Contribution Mutualisée des Clubs au Développement (CMCD).
Les territoires ont-ils joué le jeu et apprécié la démarche ?
Évidemment, et leur retour sur l’ensemble des thématiques est essentiel pour alimenter le projet fédéral. Je crois à cette idée d’associer les présidents et présidentes de Ligues et de Comités à nos travaux, de décliner ce projet dans les territoires, de le nourrir de différentes initiatives. La situation générale en France, aux plans politique et économique, est compliquée, mais le handball doit continuer de montrer qu’il est un sport fort, un sport de battants, à l’image de son président qui se démène auprès des institutions pour un budget consolidé et un handball toujours plus fort.
Venons-en à ces deux journées de la semaine dernière…
Elles se sont déroulées à la Maison du handball mercredi et jeudi. L’objectif était d’échanger sur différentes thématiques, notamment le déploiement du PPF en région avec les sites d’excellence et d’accession. Nous avons par exemple abordé le coût dans les différents territoires en relation avec la baisse des subventions régionales. Nous avons également fait le point sur la mise en place du système ORION dans les Ligues, la facturation d’abonnement à HandballTV, du nouveau cahier des charges pour l’organisation des rencontres des équipes de France, ou la mise en place de l’outil Teams.
Il a également été question du déploiement de la nouvelle architecture des formations ITFE…
Oui, et les échanges avec des responsables et élus sur ce thème ont été d’une grande richesse. Nous avons évoqué les difficultés, les réussites, proposé la mutualisation de certaines formations avec plusieurs territoires. Une synthèse de tous ces travaux sera présentée au CA des 21 et 22 juin.
As-tu été surpris, séduit, par certaines des propositions ?
Ce qui est vraiment riche, c’est que chaque région a sa singularité, et qu’il faut tenir compte de cette singularité. Il y a de très grandes régions comme l’Occitanie, Aura, Nouvelle-Aquitaine, d’autres plus petites, mais toutes proposent des projets innovants, encouragent des actions dynamiques sur la formation, le PPF, les service aux clubs. L’idée, parfois, est de les mettre en commun afin de les déployer ailleurs.
Peux-tu citer quelques exemples de ces actions ?
On a un travail exceptionnel dans la région Grand Est sur l’arbitrage. Ou la mise en place d’actions pour la qualité de la détection en Bretagne. Il y a aussi un travail remarquable en Occitanie pour participer activement à la récolte de la taxe d’apprentissage au profit de notre CFA.
L’animation des territoires est plus que jamais au cœur de la politique fédérale…
J’y suis très attaché. Si l’on veut que le projet fédéral soit bien mené, il faut en amont le partager avec les territoires. Mieux il sera réussi et décliné à tous les niveaux, plus il sera efficace.
C’était important de débuter l’année et cette mandature par ces temps d’échange ?
Fondamental. Tout le monde est déjà au travail pour être très tôt dans la dynamique et impliquer tout le monde. Je suis très attaché à une gouvernance territoriale avec ces présidents et présidentes de Ligues, de Comités, pour que le projet fonctionne et que l’adhésion soit totale.
Tu es président de la Ligue de Normandie. Quelles sont, par exemple, tes attentes ?
Il y a un enjeu majeur : la mise en place de secteurs pour renforcer la proximité et créer un groupement d’employeurs afin d’accompagner les clubs vers la professionnalisation. Dans le Calvados, ce groupement d’employeurs dispose de 5 salariés qui interviennent dans 8 clubs. On poursuit le travail de diagnostic. Nous nous sommes appuyés pour cela sur le travail initié par Michael Boutines en Occitanie.
La Normandie accueillera au mois de mai l’équipe de France pour une rencontre face à la Norvège à la Kindarena de Rouen. Est-ce une manière, justement, d’animer un territoire ?
Avec nos infrastructures, à Caen ou Rouen, nous avons cette capacité d’accueillir les équipes de France. C’est une étape essentielle pour faire rayonner et médiatiser le handball, créer du lien avec le monde institutionnel, attirer de nouveaux partenaires et licenciés.
Les équipes de France semblent très demandées par les territoires…
Oui et Philippe Bana est très attaché à ce qu’elles puissent s’afficher dans tous les territoires. Il a même évoqué l’idée d’une rencontre en Outremer. Nous n’oublions pas non plus nos équipes jeunes qui peuvent elles aussi animer les territoires qui ne disposent pas des infrastructures pour accueillir les équipes de France A.
Tu es également responsable du Pôle BeachHandball. La saison dernière a été plutôt riche avec les premières médailles européennes des équipes de France à Varna. Quelles sont les échéances qui retiennent désormais ton attention ?
Je suis vraiment très fier d’avoir des staff compétent et impliqués, chez les adultes comme chez les jeunes. Ces médailles nous ont fait le plus grand bien. Nous espérons, désormais être dans la continuité de ces performances, et tout est évidemment mis en œuvre pour qu’une dynamique s’installe. Le Mondial jeunes en Tunisie comme l’Euro en Turquie devront la valider. Le BeachHandball a pris pleinement sa place. La progression de nos jeunes depuis trois ans est fulgurante. Le niveau des intercomités impressionnant. Nous avons des espaces dédiés de très haut niveau, le CSN d’Houlgate, chez nous en Normandie, la Plaine des sports de Châteauroux, la MDH, et je pense que nos joueuses et nos joueurs ont pleinement conscience de l’intérêt à s’impliquer à fond dans la pratique. »