Au relais du Mondial U21M, c’est au tour de l’EHF Euro U19F (9 – 20 juillet) d’ouvrir ses portes cette semaine. Désormais en équipe de France U20F, la génération 2006-2007, encore championne continentale en titre dans la catégorie inférieure, est forcément ambitieuse. Même si elle doit grandir et composer sans quelques forces vives. Premiers éléments de réponse en ce milieu de semaine, mercredi (19h30) face au Portugal, puis jeudi (même heure) à l’épreuve de la Norvège.

 On en saura plus à partir de là sur les chances et le potentiel de cette sélection tricolore dans son rendez-vous continental. Championne d’Europe U17 en 2023, la nouvelle vague U20 a échoué au pied du podium mondial U18 l’été passé. Elle a connu un début de saison compliqué et une acclimatation difficile à l’échelon supérieure. En dépit de nombreuses absences, elle avait rassuré au printemps lors du tournoi de France et affiché un nouvel état d’esprit, confirmé tout récemment à l’occasion des 4 Nations en Espagne. Une montée en puissance certes dans le jeu et l’état d’esprit, mais qui cachait cependant encore certains déficits. « L’état physique de l’équipe ne me paraît pas optimal, prévient en effet le sélectionneur de la catégorie. On rentre dans cet Euro avec, comme beaucoup de nations, l’espoir de bien figurer. Mais nous sommes au milieu du gué et avons encore de nombreuses fragilités. L’équipe va être capable de produire des séquences très intéressantes à certains moments, et en même temps, nous n’avons pas de vraies garanties sur notre niveau plancher. C’est ce qui peut être embêtant sur une compétition où il n’y aura pas beaucoup de match facile. Sur cette fin de préparation, nous avons essayé de prendre jour après jour de la consistance. »

Car malgré tout, selon le discours et l’ambition bien rôdés d’une équipe de France jeunes filles : « Dès que nous partons en compétition, nous avons l’ambition de rentrer dans le dernier carré, pour leur faire vivre cette expérience. Ce n’est pas gagné d’avance aujourd’hui face à la densité du plateau qui nous est proposé. Il va nous falloir progresser jusqu’au bout, derrière les Scandinaves, la Hongrie, l’Espagne, l’Allemagne, la Serbie, la Roumanie, les Pays-Bas… » Seuls ces derniers pourraient croiser la route des Françaises au tour principal. Mais dès jeudi, en deuxième match du tour préliminaire, elles passeront un test important au-devant de la Norvège.
« Je vois un groupe qui a pris conscience et essaye d’avancer, en dépit de son immaturité pointée initialement »
, se rassure le formateur. « Mais qui reste cependant instable dans sa capacité de production, lié également aux incertitudes sur le plan physique. » Ce qui a déjà contraint le coach à revoir sa copie dans la réorganisation de l’équipe.

Deux premiers matchs pour savoir

« Nous avons travaillé à la carte le matin sur ces derniers jours, confie Éric Baradat avant le départ pour le Monténégro, où l’équipe est désormais installée dans la capitale depuis lundi midi. En plus d’une séance collective chaque après-midi et de séances vidéos tactiques afin de préparer le Portugal et la Norvège, nos deux premiers adversaires. Le bloc initial doit nous mener jusqu’au jeudi 10 au soir, et l’espoir, dans un schéma idéal, de compter deux victoires et se retrouver en position idéale pour le tour intermédiaire. »
Sachant qu’une des caractéristiques de cette équipe-là, justement, c’est sa difficulté à se mobiliser deux jours de suite. « Cela fait partie des critères de leur immaturité. Je n’ai pas vraiment de doute qu’elles seront pleinement mobilisées sur le match d’ouverture, mais il faudra être capable d’enchaîner le lendemain contre la Norvège. Nous avons donc axé notre préparation sur un bloc complet de deux matchs. On ne sait pas ce qu’il en sera du troisième match. » Car avant la Slovénie (samedi 12, 12h), en cas de succès sur le Portugal et la Norvège, l’équipe de France serait dans une position idéale, contrairement à tout autre résultat. « Ensuite, j’imagine, il faudra battre la Croatie et les Pays-Bas pour rentrer en phase finale. »

Un point de mire et une fixation, mais pas une fin en soi dans la perspective de la formation de la joueuse. « L’objectif de ces compétitions est d’acquérir de l’expérience. Il ne faut pas oublier que la finalité de tout ce que l’on fait, c’est France A. »

Avec un collectif qui a ménagé ses forces vives, déjà amputé en amont de deux cadres au moins, sans négliger de monter en puissance et affûter ses forces. Reste à savoir quelles seront les seize élues (voire seulement quinze) à l’entame de la compétition, selon un protocole différent du Mondial. « Nous avons le droit à deux changements seulement à chaque tour, c’est-à-dire six en tout, et toutes les stratégies sont envisageables par rapport à cela. J’ai forcément en tête l’ossature, les autres hypothèses sont ouvertes, il faut gérer toutes ces équations. Nous n’arrivons pas avec un chemin d’une clarté absolue, une équipe stable à plein régime, mais plutôt en mouvement, cours de construction et forcément instable. Même capable de produire par moment des choses très intéressantes. » Le temps que tout le monde apporte sa pierre à l’édifice et mène le collectif vers les plus hauts sommets de la suite de ce championnat d’Europe. On en saura très vite plus, à la sortie de ce tour préliminaire dès la fin de cette semaine !

pROGRAMME

EHF Euro U19F à Podgorica au Monténégro : du mercredi 9 au dimanche 20 juillet

Le programme du tour préliminaire :
Mercredi 9 juillet, 19h30 : France – Portugal ; Norvège – Slovénie (14h30)
Jeudi 10, 19h30 : France – Norvège ; Portugal – Slovénie (14h30)
Samedi 12, 12h : Slovénie – France ; Norvège – Portugal (17h)

Le groupe

Gardiennes : Romane GINDRO (28/02/07, Besançon N1, Bourgogne Franche-Comté) ; Léane GONZALEZ (06/07/07, Strasbourg Achenheim TH LBE/N1, Grand Est) ; Lisa JOYET-BONDU (20/01/06, Roz Hand’Du 29 N1, Bretagne)
Ailières gauches : Liyah NAAL (27/03/07, Noisy-le-Grand N1, Île-de-France) ; Corentine SENANT (08/02/06, Dijon LBE/N1, Bretagne) ; Mara VAMA (24/03/07, Fleury-les-Aubrais N1, Nouvelle Calédonie/Centre-Val de Loire)
Arrières gauches : Léane ALCEE (24/07/06, Chambray N2, Île-de-France / Hauts de France) ; Prunelle KINGUE (19/03/06, Besançon LBE, Occitanie)

Arrière : Yvana ATANGANA (17/09/06, Metz N1, Grand Est, non qualifiée)
Demi-centres : Mathilde AMELOT (06/10/07, Saint-Sébastien/Loire N2, Pays de la Loire) ; Mélissa CHANTELLY (21/03/06, Mérignac LBE/N1, Nouvelle Aquitaine); Claire KOESTNER (10/02/06, Metz N1, Grand Est)
Pivots : Eléa FERDILUS (01/06/07, Metz N1, Grand Est) ; Sheryl HOFFNER ROUCOLLE (19/01/07, Côte Basque N1, Nouvelle Aquitaine) ; Lyson SAMAÏ (03/08/07, Mérignac N1, Auvergne Rhône Alpes)
Arrières droites : Emma BUREU-CRUZ (17/05/07, Saint Loubes N1, Nouvelle Aquitaine, aussi ailière droite) ; Zeina INJAI (10/09/07, Stella Saint-Maur LBE, Ile de France)
Ailières droites : Dawlya ABDOU (03/05/06, Chambray LBE, Occitanie) ; Blandine GROS (31/03/06, Pessac D2, Nouvelle Aquitaine)

LE STAFF

Entraîneur : Éric BARADAT / Adjoints : Éric CALCAGNINI – Camille AYGLON-SAURINA – Fayssal SOUHIR (Vidéo) / Médecin : Philippe PAULIN / Kinésithérapeute : Loïc LAUZIS / Accompagnement PPF : Françoise NICOLE / Cheffe de délégation : Gina SAINT PHOR / Préparateur physique : Romain ROUGIER