Les Experts disputent ce dimanche le dernier match de leur préparation olympique, à Dunkerque face à la Hongrie. L?occasion pour Guillaume Gille de passer le cap des 300 sélections avant d?embarquer pour Londres, où il a bien l?intention d?étoffer encore un peu plus son immense palmarès avec un deuxième titre olympique d?affilée?


Ils sont si peu nombreux à pouvoir brandir un CV avec 300 sélections en équipe de France? Tellement peu qu?une seule main suffit à les dénombrer. Derrière Jackson Richardson et son inaccessible record (417 sélections), Didier Dinart fera aujourd?hui sa 360e apparition sous le maillot bleu, et Jérôme Fernandez sa 336e? Et puis c?est tout. C?est tout, et c?est déjà énorme, tant le chiffre laisse rêveur. Guillaume Gille sera le quatrième handballeur français à rejoindre le club des tricentenaires, ce dimanche face aux Hongrois. Et s?il y a bien quelqu?un que ça laisse indifférent, c?est Gino lui-même : « C?est un truc de journaliste qui ne m?intéresse pas. Un sportif de haut niveau vit dans le quotidien et n?est pas toujours en train de se retourner pour regarder le chemin écoulé. Le seul sens que ce grand chiffre peut avoir, c?est que ça fait un moment que je traîne ma caisse en équipe de France. Mais je le prends plutôt comme une chance d?avoir été là si longtemps. »
L?aîné des frères Gille a connu sa première sélection à 20 ans, le 26 novembre 1996 face à ce qu?on appelait encore la Yougoslavie. A cette date, aucun des Experts encore en activité n?avait déjà revêtu le maillot tricolore. Seize années plus tard, il s?apprête à disputer ses quatrièmes Jeux Olympiques de rang, sans doute les derniers, mais presque comme si c?était les premiers : « Dans quatre ans, je ne serai plus à ce niveau, mais ça ne me traverse même pas l?esprit. Je vis les choses au présent, je suis terre à terre. Nous allons défendre notre titre à Londres, nous y allons pour vivre une belle aventure. Tout le reste, c?est de la littérature. »

« Mon seul objectif, c?est celui de l?équipe »
Toujours aussi fringuant sur le terrain, alors qu?il vient de fêter ses 36 printemps, Guillaume Gille reste un joueur moderne qui se bonifie avec les années. Polyvalent, à même d?évoluer partout sur la base arrière, défenseur acharné capable de prendre le relais de Didier Dinart pour guider l?ensemble de ses partenaires dans ce secteur, il a aussi une âme de capitaine. Son temps de jeu n?est plus ce qu?il a été. Mais au plus haut niveau, la qualité est tellement plus importante que la quantité? « Mon seul objectif sur ces Jeux, c?est celui de l?équipe, explique-t-il. Mon rôle, comme celui des autres, dépendra des circonstances de matches, de la réussite ou de la méforme de chacun. Mais sur une quinzaine, on aura besoin de tout le monde. Moi, je suis à disposition pour aider l?équipe, c?est mon seul état d?esprit. »

De retour à Chambéry après les Jeux, en compagnie de Bertrand avec qui il a passé dix saisons en Bundesliga à Hambourg, Guillaume cumulera les fonctions de joueur et d?entraîneur-adjoint, aux côtés de Mario Cavalli. Mais pas question de penser à ce début de reconversion. Gino a l?esprit entièrement tourné vers les Jeux de Londres, vers ces réglages et ces stratégies qu?il reste encore à peaufiner avant de monter dans l?Eurostar : « Je n?avais aucune garantie de faire partie de la sélection des quatorze pour les JO, tant la concurrence est forte dans ce groupe. C?est une remise en cause permanente, il faut sans cesse prouver qu?on a sa place. La préparation a été intéressante. Les deux matches contre la Tunisie et l?Espagne nous ont donné des motifs de satisfaction. Maintenant, on va faire en sorte d?être prêts pour la compétition. » Prêts pour la compétition, dans la langue des Experts, signifie prêts pour aller chercher l?or. Est-il encore nécessaire de le préciser ?