Par rapport à l?Euro 2014, qu?est ce qui pourrait permettre à l?équipe de France de franchir un cap ?
Nous avons quitté les deux épreuves précédentes au même stade, juste avant les demi-finales, et pour les mêmes raisons. J?ai évolué dans ma façon d?être avec les filles. Je suis beaucoup plus distant et moins paternaliste. Je crois que les filles ont besoin de se sentir en danger. Chez elles, l?incertitude est un moteur. Personnellement, j?ai très envie d?aller loin. C?est bien d?avoir la reconnaissance de ses pairs, c?est mieux de l?avoir officiellement par quelque chose de marquant. En gagnant les matches couperets.

Dans quel état d?esprit le groupe aborde t-il la compétition ?
Je voudrais qu?on montre notre meilleur visage. Les joueuses ont envie de vivre un grand truc. Camille Ayglon-Saurina a eu peur de ne pas venir. Elle a dit (cela m?a été rapporté) : « il faut absolument que je sois au Danemark car sinon je vais rater quelque chose. »

Cinq joueuses vont disputer leur première compétition internationale, c?est un renouvellement important?
On a en effet changé quelques joueuses avec par exemple des aillières plus adroites au tir, avec une qualité technique que d?autres n?avaient pas. C?est une question de dosage mais je crois qu?elles peuvent apporter, une fois passé le petit moment de stress au début du Mondial, apporter de la fraîcheur et leur insouciance. Le Mondial est une fête et une scène idéale pour montrer son savoir-faire.

Comment se présente le premier adversaire demain : l?Allemagne ?
Ce n?est pas une équipe géniale mais elle veut montrer qu?elle fait partie du gratin mondial. Elle est issue du pays du handball ! Par rapport à l?an passé, cette équipe a peu changé. En fait cette formation allemande présente des qualités que l?on a pas et vice-versa. Devant une gardienne atypique, elle aligne une défense 0-6 avec des grands gabarits.

Comptes-tu te servir du contexte du match nul subi l?an passé face aux Allemandes lors de l?Euro 2014 ?
Je l?ai déjà fait auprès des filles. Nous n?avions pas montré notre vrai visage, avec notamment un mauvais début de match et nous avions fait la course derrière. En plus il y avait eu un fait de jeu douloureux avec ce but litigieux.

L?an passé en Hongrie, après un départ idéal au Tour préliminaire, l?équipe s?était peu à peu émoussée lors du Tour principal. Quelle est votre stratégie pour ne pas revivre une baisse de régime ?
Depuis 15 jours, nous avons mis en place une organisation du travail différente. Nous n?avons pas fait que gérer les organismes mais beaucoup travaillé physiquement, notamment avec de la musculation. Nous allons poursuivre ce travail lors du 1er tour. Nous avons d?ailleurs affronté la Roumanie à Roanne avec de la fatigue. Tout ceci est un investissement pour le 13 décembre (huitièmes de finale) car vu les forces en présence dans l?autre groupe, être bien classées ne nous garantit rien. On veut gagner tous les matches mais pas n?importe comment : il est hors de question de les jouer à sept. Même si nous avons des filles, comme Béatrice Edwige, capables de répéter les performances. Depuis son arrivée en Roumanie, Laurisa est aussi plus puissante et plus forte. Globalement, les filles sont plus athlétiques.

Si le secteur défensif apparaît sécurisé, comment se présente le jeu d?attaque ?
Il est mieux maîtrisé et plus riche, parfois spectaculaire avec de la variété. L?objectif est de concrétiser nos progrès lors de ce Mondial. Toutes les joueuses sont concernées par les enclenchements et les leurres. Nous disposons d?une vingtaine d?enclenchements qui demandent beaucoup de répétition. Pour commander les enclenchements ? Je suis le plus souvent le meneur de jeu. Mais les filles s?intéressent désormais beaucoup plus à la lecture de la défense et elles s?approprient de plus en plus les enclenchements.

Quelles sont les équipes à suivre ?
Il y a une incroyable densité et ce Mondial est très ouvert. Plusieurs équipes peuvent prétendre au titre. Les Espagnoles et les Hongroises ont annoncé leur objectif : le titre. Le Monténégro, le Danemark, la Norvège, à juste raison, ont la même ambition. Dans un état d?euphorie, la Suède peut aussi y prétendre. Cette densité incite à l?humilité.

Les quatre groupes :
Groupe A (Herning) : Danemark, Monténégro, Hongrie, Japon, Tunisie, Serbie
Groupe B (Naestved) : Cuba, Suède, Pays-Bas, Pologne, Chine, Angola
Groupe C (Kolding) : Brésil, France, Argentine, Corée du Sud, Congo, Allemagne
Groupe D (Frederikshavn) : Norvège, Espagne, Roumanie, Russie, Porto-Rico, Kazakhstan

1er tour :
À Kolding tous les matches seront en direct sur BeIN Sports 3 (commentaires de Xavier Hamel et de Valérie Nicolas)
Samedi 5 décembre à 18h15 : France– Allemagne
Lundi 7 décembre à 18h15 : Corée du Sud – France
Mardi 8 décembre à 18h15 : France – Argentine
Jeudi 10 décembre à 18h15 : France – République démocratique du Congo
Vendredi 11 décembre à 18h15 : Brésil – France

LA SÉLECTION : Gardiennes de but : Julie FOGGEA (Fleury Loiret HB), Amandine LEYNAUD (Vardar Skopje), Laura GLAUSER (Metz HB) / Ailières gauches : Manon HOUETTE (Fleury Loiret HB), Siraba DEMBÉLÉ (Vardar Skopje), Coralie LASSOURCE (Issy Paris Hand) / Ailières droites : Marie PROUVENSIER (Cercle Dijon Bourgogne), Chloé BULLEUX (Handball Cercle Nîmes) / Pivots : Nina Kanto (Metz HB), Laurisa LANDRE (Craiova), Béatrice EDWIGE (OGC Nice Côte d?Azur Handball) / Arrières gauches : Alice LÉVÊQUE (Metez HB), Gnonsiane NIOMBLA (Fleury Loiret HB) / Arrières droites : Camille AYGLON-SAURINA (Handball Cercle Nîmes), Alexandra LACRABÈRE (OGC Nice Côte d?Azur Handball) / Demi-Centres : Allison PINEAU (Baia Mare), Grâce ZAADI (Metz HB), Estelle NZE-MINKO (Fleury Loiret HB)

LA DÉLÉGATION : Odile DUBUS (Chef de délégation) ? Alain PORTES (Entraîneur principal) ? Philippe CARRARA (Entraîneur adjoint) ? Johann LANGLOYS (Entraîneur vidéo) ? Frédéric PEREZ (Entraîneur gardiennes) ? Gérard JUIN (Médecin) ? Annick LE NAOUR et Franck LAGNIAUX (Kinésithérapeutes) ? Édina BORSOS (Manager) ? Annabelle CHABANEL (Préparatrice physique) ? Emmanuelle DIAZ (Attachée de presse)