Retenus dans la short-list pour le Mondial masculin 2019
Sur et en dehors du terrain, les frères Gasmi sont discrets mais pas timides. Leurs uniformes tombés, les lèvres libérées de leur indéfectible sifflet, ils seraient presque bavards derrière une zénitude précieuse. Karim et Raouf Gasmi sifflent en chœur sur les terrains de LidlStar Ligue. À l’instar des joueurs, ils ont achevé leur saison nationale dans l’ambiance joyeuse de Paul Chonchon et de Didier Dinart, les salles éponymes de Pointe-à-Pitre et de Basse-Terre. France – Danemark ou deux affiches de prestige à siffler et dépourvues d’enjeu. Avant de traverser l’Atlantique, le binôme avait reçu une convocation qui nécessitera de franchir le Rhin. « Nous sommes présélectionnés parmi 19 paires pour le stage de préparation en vue du Mondial 2019 en Allemagne et au Danemark », sourit le cadet, Raouf Gasmi (30 ans). Seize paires siffleront le Mondial masculin et trois binômes seront en réserve. À l’issue de stage qui se déroulera à Francfort en octobre prochain, les 16 lauréats seront annoncés. « Nous allons nous préparer pour cette échéance. Notre objectif est évidemment de gagner notre place et de représenter dignement la fédération », abonde Raouf qui sourit, à l’instar de son aîné, lorsqu’il est question de se positionner comme supporter. « S’il faut choisir entre un titre de champion du monde ou de siffler une finale, je signe pour le titre. » Karim lâche un « allez les Bleus » avant de se raviser : « nous sommes supporters mais nous avons un devoir de neutralité et de réserve sur les compétitions. Alors on souhaite simplement être soutenus par la fédération et que l’équipe de France aille le plus loin possible. » Une ambiguïté qui se présentera pour les Gasmi cet été encore lorsqu’ils officieront sur le Mondial U18 féminin en Pologne.
Des interactions avec le staff et les joueurs
Exceptionnellement logés dans le même établissement hôtelier que les Tricolores, les arbitres n’ont pas été marginalisés après les polémiques nées dans le money-time d’une saison de LidlStar Ligue merveilleusement indécise. « On essaie de relativiser, prévient Karim, l’aîné du binôme (32 ans). Beaucoup de gens parlent de tension mais en réalité cela ouvre la voie aux questionnements et à trouver les opportunités pour que les joueurs, les entraîneurs et les arbitres travaillent ensemble. » En Guadeloupe, Karim et Raouf ont apprécié les interactions avec les autres acteurs du jeu. « Rencontrer les joueurs et le staff était agréable. C’est plus facile d’échanger dans un tel cadre. C’était sympathique. Et d’ajouter : nous sommes tous Handballeurs et nous partageons la même passion. Notre rôle est de protéger les joueurs et le jeu. »
Alain Dessertenne : « aller vers des formations qualifiantes. »
En parallèle de la venue exceptionnelle des équipes de France et du Danemark, la CCA (Commission Centrale d’Arbitrage) avait dépêché son responsable de la Commission Nationale des Jeunes Arbitres. Avec le président de la CTA de Guadeloupe, Pierre Alphonse, Alain Dessertenne avait mis en place trois modules de formation à destination des arbitres et jeunes arbitres (18-19 ans) du Territoire guadeloupéen. Les frères Gasmi ont naturellement été mis à contribution pour partager leur expérience et transmettre. « Il faut régulièrement redonner des connaissances c’est pourquoi nous avons profité de l’opportunité de cette semaine internationale », témoigne Alain Dessertenne. Nous avons effectué une séance sur le terrain puis une autre à partir de la vidéo du premier France – Danemark. » Le thème était la protection du jeu, des joueurs et des sanctions.
Une expérience concluante qu’il conviendra de renouveler dans un cadre plus formel. Le souhait fédéral est d’impliquer les 14 clubs de l’Île invités à proposer un jeune ou un binôme d’arbitres dès le début de la prochaine saison. « Notre souhait est également de rassembler les entraîneurs des clubs. L’objectif est d’aller vers des formations qualifiantes et certifiantes. »