La gauchère de Nîmes et de l’équipe de France a été la révélation du mondial. Un an après sa première sélection, elle occupe l’espace et quittera, dans quelques semaines, le Gard pour Metz.


Elle a tout de suite mis un terme à l’histoire. Celle qu’on lui ressert depuis que l’on sait que la France doit jouer la Côte d’Ivoire, à Nîmes. Il faut dire qu’en novembre dernier, alors que Camille Ayglon apparaissait sous le maillot tricolore pour la première fois sur ses terres, elle était passée au travers de son match. Alors hier, c’est elle qui a inscrit le premier but des Bleues.

« C’est vrai que ce match, avant le mondial, j’avais eu du mal à en gérer le contexte. Jouer devant mes proches. J’avais voulu trop bien faire ». Hier, elle a juste fait ce qu’il fallait : son travail, en mettant les Bleues sur la bonne voie. Un an après sa première sélection, Ayglon s’assume, prend de plus en plus et de mieux en mieux sa place. Le mondial disputé en décembre n’y est pas étranger.

« Je n’aurais jamais imaginé y participer. C’était un championnat du monde hors-norme. Je suis consciente de la chance qui m’était donnée. Et j’ai beaucoup appris ». La native d’Avignon a grandi. S’est enrichie. A mesuré, aussi, le potentiel qui l’habite. « Olivier me dit souvent qu’ils m’ont récupérée en chantier, à 21 ans », sourit-elle.

Direction Metz.

La gauchère est, en effet, arrivée sur le tard dans les salles de handball. Leur préférant, dans sa prime jeunesse, la gymnastique ou le patinage. Alors, on imagine qu’elle ne s’attendait pas à porter le maillot tricolore sept ans plus tard, lors d’une rencontre amicale face à la Chine à Toulouse. Elle ne pensait pas, non plus, que de grands clubs européens la contacteraient. Et encore moins qu’elle serait la révélation du championnat du monde. Alors, elle profite. Et ne veut pas gaspiller. Contactée par les Danois d’Ikast et les Hongrois de Györ, elle a finalement penché pour Metz. « Je ne veux pas brûler les étapes, confie Camille. Mais au contraire, faire les choses en leurs temps. »

L’arrière droite tricolore n’est pas dupe. Elle se sait désormais attendue par ses adversaires. « Sur le mondial, on me découvrait. Aujourd’hui, on me connaît. C’est une chose à laquelle je vais devoir m’habituer, m’adapter ». En quittant le nid qui l’a vue naître, Ayglon se lance aussi un défi : « Aller m’imposer ailleurs ». Découvrir la Ligue des champions notamment. Avant de rêver peut-être à d’autres horizons. « On discute parfois du Danemark avec Val (Valérie Nicolas, ndlr). Ça fait rêver, bien sûr. Mais j’ai signé deux ans à Metz, je ne me projette pas encore si loin. D’ici là, il y a ce TQO. Et les Jeux. » Autant d’occasions de faire parler son indéniable talent.