De retour sur le parquet de l’AccorHotels Arena, trois ans après leur premier sacre, les filles du Lattes HB ont récidivé au détriment cette fois d’Illkirch Graffenstaden. Au bout d’une finale départementale à sens unique remportée par 34 à 17 (15-6).

LATTES – ILLKIRCH GRAFFENSTADEN : 34-17 (15-6)
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Au moment d’ouvrir le bal du dixième anniversaire de la nouvelle formule de cette coupe de France de handball, aucun club féminin amateur n’était encore parvenu à doubler la mise. C’est désormais chose faite avec les Héraultaises de Lattes, de retour dans l’arène parisienne après leur sacre de 2016. Les partenaires de Laure Mahouy-Proux imitent ainsi Guilherand-Granges et Rueil, les deux collectifs masculins régionaux, respectivement vainqueurs en 2015 et 2016, puis en 2017 et 2018. L’honneur des heureux récidivistes est donc revenu aux filles de Jean-Jacques Perez. Fortes de leur expérience précédente, et en souvenir de son show de 2016, les Lattoises et leur gardienne Elodie Navarro-Vialla (21 arrêts !) ont aussitôt donné le ton de cette première finale de la journée. Au grand dam des inédites représentantes alsaciennes d’Illkirch Graffenstaden.

Il fallait attendre cinq minutes pour voir Léa Herrmann ouvrir le compteur bas-rhinois. Mais les Roses adverses avaient déjà pris les devants (3-0, 5e) dans le sillage de Navarro donc, mais aussi l’arrière gauche Mylène Bossa (10/12 au final). Et si les Alsaciennes reprenaient leurs esprits et recollaient un temps au score (6-4, 11e), ce n’était qu’un timide sursaut sans suite. Les joueuses de l’Hérault repartaient de plus belle à l’instar de la gauchère Manon Chacon (7/14). Juste avant le gong et le retour aux vestiaires, Mylène Bossa parachevait idéalement ce premier acte. En souvenir de leur première finale contre Agen et des frayeurs de la seconde période, malgré un pécule initial conséquent (15-8 déjà à la mi-temps à l’époque), le mot d’ordre était clair au retour sur le parquet : se concentrer sur le jeu et ne rien lâcher jusqu’au bout. Plus rien ne pouvait entraver la marche en avant de capitaine Mahouy-Prioux et compagnie. Même les efforts des sœurs Léa et Marion Herrmann (10 buts sur les 17 de leur équipe) pour maintenir Illkirch hors de l’eau. Lattes était résolument trop fort pour le néophyte alsacien. Jeanne Masseboeuf et ses copines s’en donnaient à cœur joie pour gonfler la note au fil des minutes (18-8, 36e ; 23-12, 45e ; 31-13, 54e). Même le changement de couleur, du bleu traditionnel au rose désormais, n’avait altéré l’enthousiasme des futures promues enfin aux joutes régionales. Avant d’en découdre à l’étage supérieur, elles avaient parfaitement rempli leur mission et signé ce magnifique doublé. Les habituées s’étaient promises de revenir avec leurs nouvelles copines. La suite de leurs aventures n’en sera que plus belle !

Déclarations :
Jean-Jacques Perez (entraîneur Lattes) :
Au début, nous avons monté cette équipe avec des étudiantes qui n’avaient pas le temps de faire du haut niveau. Nous avons pris goût à tout cela. D’autres joueuses et anciennes sont arrivées, parmi des championnes de France -18 il y a quelques années. On surfe sur une superbe dynamique. Nous avions perdu de deux buts l’an dernier en demi-finale. Nous sommes revenus encore plus forts. La montée en région était acquise et il ne manquait plus que la cerise sur le gâteau. La fête est complète.

Élodie Navarro (gardienne Lattes) : On y prend goût forcément. Depuis la finale il y a trois ans, que l’on avait abordé sur la pointe des pieds, presque sur un coup de chance, notre seul objectif était de revenir. C’est magnifique. Il y avait plein de filles qui n’avaient pas vécu 2016. On leur en parle inlassablement depuis. On les faisait rêver avec. Désormais elles savent ce que c’est. Je suis tellement fière de notre équipe, nos coaches, nos supporters. L’émotion était vraiment différente aujourd’hui. Nous avons juste un peu plus profité de l’instant et savouré chaque moment. On savait que cela allait passer vite. Le handball reste un plaisir avant tout !

Johanna Leibel (joueuse Illkirch Graffenstaden) : Oui nous avons été certainement impressionnées par la grandeur de Bercy et emportées par l’événement. C’est certain que vous n’avez pas vu notre vrai visage aujourd’hui. Nous n’avons pas pratiqué le handball que l’on sait faire. Alors qu’elles avaient l’expérience des lieux, et ce n’est pas négligeable dans un tel contexte. Je suis forcément déçue à titre personnel. Mais nous avons malgré tout fait honneur au handball alsacien. Le parcours a été superbe pour en arriver là. Leur gardienne nous a fait très mal dès le début de match. C’est ce que l’on craignait. Nous avons été rattrapées par la pression. Même si Lattes est une équipe impressionnante. J’espère que nous allons pleinement profiter de cette journée handball maintenant.

Cédric Amour (entraîneur Illkirch Graffenstaden) : On savait avant le match que notre mission était compliquée. Nous avions regardé les résultats de Lattes et compris que nous n’avions pas l’avantage des pronostics. Cela s’est vérifié sur le terrain. A l’instar de leur excellente gardienne. Le poids de l’événement était en plus certainement un peu moins lourd sur leurs épaules. Je pensais que l’on arriverait peut-être à se rebeller un peu plus. Nous avons lâché dans la tête, même si nous n’avions pas les armes pour les battre. Mon groupe tout neuf cette saison a été dépassé par l’environnement. Il n’y a pas de regret à avoir. Cette première n’était pas du tout attendue, surtout pour un groupe reconstruit au pied levé en août dernier. Nous sommes fiers et cela donne envie d’y revenir. Nous avons montré la voie du handball alsacien.


HC