C’est désormais une habitude et peut-être une nécessité pour parvenir à ce niveau de compétition. Les candidats à la consécration régionale masculine disposent dans leur rang de nombreux joueurs ayant évolué à l’étage supérieur et même très haut dans la hiérarchie nationale. Un casting en adéquation avec les ambitions de collectifs qui aspirent le plus souvent à évoluer rapidement en Nationale 3 à terme. Annecy, Beaujolais Val de Saône et Chalon/Saône notamment ne vont pas nous contredire, eux qui figurent au palmarès de la compétition régionale lors des trois précédents exercices.
Et les qualifiés de 2015, invités à en découdre ce samedi en seconde partie de programme, n’ont pas dérogé à la règle. Guilherand Granges et Arras en effet sont installés aux premières loges de leur championnat prénational respectif, en Dauphiné Savoie et Nord-Pas-de-Calais.
Mais si les Arrageois sont en bonne voie de retrouver la Nationale 3, le collectif ardéchois s’est résolu lui à jouer les seconds rôles derrière Loriol. Le temps nécessaire sans doute à l’incorporation de ses six nouvelles recrues, même non des moindres, à l’instar de Julien Segond, l’un des tous meilleurs arrières gauches de la division 2 il n’y a pas si longtemps que cela, du côté d’Aix-en-Provence et Valence. Le nouveau bras ardéchois a même tâté de la D1, durant deux ans avec Nîmes. Il ne fût pas de trop, en demi-finale, pour écarter justement Loriol de la route de Coubertin. Au même titre que l’entraîneur joueur David Noalhyt, l’artisan de ce nouvel élan ardéchois. Et les autres recrues estivales, le pivot Lionel Héritier (ex Valence), comme les gauchers Loïc Mourier (Montélimar, Rhône Eyrieux), Benoît Crumiere et Simon Clémençon (Chambéry, Valence et Montélimar). Que du beau monde donc pour partir à l’assaut de cette ultime marche vers le Graal. Une expérience qui va rapidement permettre aux ardéchois de prendre les commandes de la partie pour ne plus jamais les lâchées (7-4 ; 14e).
Pourtant Arras n’était pas en reste non plus. Autour par exemple d’un « club des cinq » de nouveau réuni. L’entraîneur Clément Rollet et ses joueurs Jonathan Havez, Arnaud Bastard, Pierre-Marie Naux et Jean-Michel Carlier, ont en effet évolué conjointement en -18 ans au Racing. Ils se sont retrouvés de nouveau au début de saison sous les mêmes couleurs. Ils ne pensaient pas forcément vivre une si belle aventure. Sans jamais se résigner, ils vont se jeter corps et âmes dans la bataille et tenter en vain de combler un écart qui ne se réduit pas (15-9 ; 27e).
Malgré cette cohésion, les gars du Nord n’ont jamais pu contenir cette fois-là la hargne de leurs rivaux ardéchois. Jean-Rémy Barbieux s’est pourtant démené en dernier lieu pour repousser les assauts de Segond (12/22), Clémencon et compagnie (19-16 ; 38e).
Mais la vista de Noalhyt (6/9) et l’efficacité défensive des Jaune et Vert qui vont faire la différence et ruiner les velléités des hommes du capitaine Arnaud Bastard (25-20 ; 47e). À défaut de trophée, Arras espère se consoler avec un retour en N3.
Une fin d’aventure frustrante pour les Barbus du Nord. Julien Segond clôturant en personne le succès ardéchois. Pour le plus grand plaisir à contrario des Zèbrés du HBGG, venus en nombre dans les travées du complexe parisien.
RÉACTIONS
Clément Rollet (entraineur Arras) : « Nous ne sommes pas trop mal rentrés dans le match. Mais c’est sur la durée, face à la dimension physique et l’expérience de l’équipe adverse, que nous avons flanché. Leur qualité de jeu tout simplement nous a mis dans la difficulté. Ils étaient un cran au-dessus sur cette finale. Il faut l’accepter. C’est notre première défaite de la saison. J’espère que ce sera la seule, pour que l’on puisse rester en tête de notre championnat jusqu’au bout, remonter en Nationale 3, et remercier comme il se doit notre fabuleux public. »
Julien Segond (joueur Guilherand Granges) : « Nous voulions aller à Paris. Cela s’est décidé autour d’un apéro. Nous sommes allés au bout de notre idée. Nous avons décidé de reprendre entre potes pour s’offrir une dernière belle aventure. Cela a fonctionné. C’est d’autant plus magique. D’autant que je n’avais jamais joué avec mon frère Benjamin, alors qu’il m’a beaucoup soutenu tout au long de ma carrière. C’était le moment de lui offrir de tels moments. Ce n’est pas forcément la même émotion que par le passé, mais c’est tout aussi fort et plaisant. Il n’y a pas de petite victoire. Mais celle-là est vraiment grandiose ! »
Guilherand Granges – Arras 30-23 (15-11)
HBGG
Gardiens : Marcel (1/6 arrêt), Dayet (8/26 arrêts)
Joueurs de champ : Cervero (4/6), Lesage (2/2), Chantepy, Mourier (1/4), Braune, B. Segond (0/2), Crumiere (0/2), Clemencon (3/14), J. Segond (12/22 dont 4/4), Heritier (2/2), Noalhyt (6/9 dont 1/2), Derradji.
ARRAS
Gardiens : Barbieux (16/38 arrêts), Sansonetti (1/9 arrêt)
Joueurs de champ : Naux (3/7), Courtois, Ruinet, Bendekhti (2/2), Beudin (1/3), Wiart, Havez (6/12 dont 1/2), Bastard (4/8), Boitelle (1/1), Carlier (2/4 dont 1/1), Van Assche (1/4), Suel (3/5).