Dans le sillage de son étendard Brest, détenteur national, l’entente Rennes-Chantepie a défloré le palmarès régional breton. Même l’imposant Saint-Julien DG n’a pu s’y opposer.

SAINT-JULIEN DENICÉ CLEIZÉ HB – EPCB RENNES-CHANTEPIE : 23-30 (15-17)
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L’affiche était prometteuse pour cette troisième finale de la journée entre prétendantes régionales. En effet, les Violettes de Saint-Julien Denicé Gleizé, invaincues en Auvergne Rhône-Alpes depuis le début de saison, faisaient face aux Noires et Vertes de Rennes-Chantepie, épouvantail du handball breton depuis la rentrée 2018. Autrement dit un choc d’invincibles entre deux nouveaux fleurons des Ligues en question. Qui allait donc baisser pavillon au plus mauvais des moments. En point d’orgue d’une saison à l’issue de laquelle Beaujolaises et Rennaises étaient de toute façon conviées à la Nationale 2. Restait à y mettre la touche finale. Dans l’antre d’une AccoHotels Arena de plus en plus chauffée à blanc par les supporters des deux camps. Le début de match était à la hauteur des espoirs. Les deux formations se rendaient coups pour coups et ne se lâchaient pas au tableau d’affichage (1-1, 2e ; 4-4, 8e ; 5-5, 9e). A la puissance et l’expérience des anciennes Vaudaises Laëtitia Benouamer et Jessika Catalan, l’entente Rennes-Chantepie répondait par un collectif séduisant et homogène. La force d’un groupe breton qui allait d’ailleurs peu à peu prendre le pas sur son adversaire. Au gré notamment de l’opportunisme de l’arrière gauche Léa Menou (4/4), et de l’efficacité aux sept mètres de l’ailière droite Eva Amendola (3/3). Mais au prix d’un ultime effort, les filles de Dragos Mocanu recollaient au score (13-17, 28e puis 15-17) dans le sillage de l’incontournable Jessika Catalan.

Le coach lyonnais a certainement cherché à remonter ses troupes durant la pause. Lui, l’ancien pivot de Villefranche jusqu’en LNH et encore sur le banc de touche en Calade la saison dernière. Mais les invectives du technicien n’y feront rien tout au long d’un second acte en partie maîtrisé par les jeunes filles d’Alan Gauvineau. Autour de Menou et Troudet, avec Amendola et la pivot Royer à la pointe de l’attaque ou la défense, les Rennaises creusaient inexorablement l’écart (15-19, 35e ; 17-22, 40e ; 18-24, 44e ; 22-29, 56e). Malgré l’activité au centre de Catalan, les percussions de Morel et le finish de Laëtitia Benouamer. L’entente Rennes-Chantepie tenait son trophée et l’émotion gagnait ses rangs avant même le coup de sifflet final. Les partenaires de Fanny Simon pouvaient laisser éclater leur joie. Ce sont elles les patronnes des joutes régionales. Après les succès de Brest au plus haut niveau féminin, en 2016 et 2018, la Bretagne était également à l’honneur parmi les amateurs. Une première coupe qui en appelle d’autres au sein d’une des Ligues les plus fournies de la Fédération !

Déclarations :
Léa Menou (joueuse Rennes-Chantepie) : Nous sommes parfaitement rentrées dans le match et notamment en terme d’intensité défensive. On ne savait pas à quoi s’attendre faute de vidéo sur notre adversaire. Mais nous avons compensé par notre force collective. Et une certaine insouciance par rapport à l’événement. On voulait juste jouer comme d’habitude et le mieux que l’on pouvait. Notre bonne défense nous a mises en confiance pour attaquer. C’est l’aboutissement d’une magnifique année. Elle restera gravée à jamais dans nos mémoires. L’environnement est quand même impressionnant, heureusement que l’on est resté concentré dans notre bulle. Cette saison est le début d’une aventure pour notre groupe j’espère.

Alan Gauvineau (entraîneur Ent Rennes-Chantepie) : Je ne m’attendais à ce qu’elles défendent étagé et cela nous a plutôt arrangés je vous avoue. C’était mieux pour nous de chercher des duels et provoquer des sanctions en face. Nous n’avions pas trop parlé entre nous de la gestion de cette finale. Nous avons abordé cette finale comme une fête, pas un match à enjeu. Notre saison était déjà pleinement réussie. Les filles ont extrêmement bien géré l’événement, avec le détachement nécessaire. Tout le monde a joué son rôle dans le match. C’est la preuve d’un groupe qui vit bien. Ce premier titre est énorme. Et surtout le fruit de nombreuses années de travail, sur la filière féminine, entre le CPB Rennes et l’AS Chantepie. Cela récompense aussi tous les éducateurs qui ont amené ces filles à la discipline. Nous avons beaucoup de joueuses entre 16 et 20 ans, elles ont encore du temps devant elles et vont se souvenir longtemps de cette épopée.

Dragos Mocanu (entraîneur Saint-Julien DG) : Une finale ça ne se joue pas, cela se gagne. Alors forcément nous avons rendu une mauvaise copie ce soir. Pourtant, on s’attendait à ce scénario, nous avions décortiqué leur jeu et donné des solutions aux filles. Mais nous n’avons jamais été dans le rythme, surtout en première période. On s’est fait marcher dessus en défense. Avec un style d’arbitrage qui ne nous a pas aidé non plus. Nous avons tout essayé pour gripper le système en face. Ils avaient du jus en face. Nous avons manqué d’énergie à l’image de notre fin de saison. On fait parfois du handball par correspondance, et cela ne marche pas à tous les coups. Je voulais que l’on sorte du terrain sans avoir de regrets. Ce n’est pas forcément le cas.

Jessika Catalan (joueuse Saint-Julien DG) : Cette expérience va rester malgré tout mémorable. Même si oui nous pouvions faire mieux aujourd’hui. Nous avons beaucoup donné sur le terrain. A défaut d’avoir eu dès le début l’impact nécessaire en défense. Oui nous avons peut-être craqué dans la tête à un moment donné. C’était un sacré bras de fer. Nous sommes tombées sur une très belle équipe. On va se souvenir toute notre vie d’avoir joué dans une salle aussi grandiose. C’est vraiment un endroit magique pour notre discipline.

HC