Elles lui ont réservée une petite fête-surprise, à la veille du départ pour la Serbie. On ne sait jamais comment et quand un grand championnat se termine, il fallait donc prendre les devants? A Nice, en présence de quelques anciennes joueuses de l’équipe de France, les Femmes de Défis avaient préparé cadeaux et petits discours pour leur manager général, dont l’Euro en Serbie sera la dernière compétition après douze années de service unanimement appréciées. « Quand elle est arrivée près du salon où nous étions réunies, on s’est mises à applaudir, raconte Nina Kanto. Elle s’est tout de suite placée en retrait et a applaudi aussi, croyant que c’était pour quelqu’un d’autre, sans savoir qui. Ca, c’est tout Edina ! »
Edina Borsos, Hongroise de nationalité, est en charge de toute l’intendance de l’équipe de France. Transports, hôtels, maillots, matériel, planning de chaque journée : elle est celle qui fait fonctionner l’équipe nationale en dehors des parquets. « Elle est toujours au service des autres, apprécie Blandine Dancette. Et toujours avec le sourire ! Elle ne rechigne jamais. Chaque fois qu’on a besoin de quelque chose, c’est Edina. Elle est importante pour l’équipe car elle nous permet d’être plus sereines et de nous concentrer uniquement sur le handball. Elles est discrète, et en même temps présente dans les moments où il faut. Elles nous aide parfois à relativiser certaines choses, rien que son sourire nous fait déjà du bien. »
Nina Kanto : « Ce qu’elle m’a dit avait vraiment du sens »
Ancienne joueuse de handball, actuelle entraîneur à plein temps d’une équipe de D1 hongroise, Erd, qui était à deux doigts de renverser Metz en Coupe d’Europe il y a trois semaines, Edina Borsos a longtemps partagé son temps entre Budapest et les stages de l’équipe de France, sans même parler de son activité de consultante pour la télévision hongroise. « Le fait qu’elle s’y connaisse en handball est un avantage, reconnaît Siraba Dembélé. Elle est comme une maman avec nous, c’est quelqu’un à qui l’on peut parler. Elle s’occupe bien de nous, y compris pour des choses qui ne concernent pas directement son travail, des trucs de filles, disons ! Sa bonne humeur est aussi importante, c’est toujours agréable de voir quelqu’un de dynamique à nos côtés. » Mère d’un petit Noa depuis bientôt trois ans, Nina Kanto est heureuse d’avoir pu compter sur elle : « Elle m’a apporté énormément. Quand j’avais des coups de blues en stage, par rapport à mon fils, elle a su trouver les mots. Elle aussi a des enfants qui vivent loin, et ce qu’elle m’a dit avait vraiment du sens. C’est bien d’avoir une maman pour aider une autre maman en équipe de France ! Elle m’a aussi appuyée sur mes demandes d’avoir ma famille auprès de moi sur certains stages. Je ne peux que lui dire merci pour tout ça. Elle est partie prenante de l’équipe, c’est comme si elle était la dix-septième joueuse. Elle fait un boulot dans l’ombre, mais un boulot énorme ! »
L’ancienne gardienne de buts des Bleues, Valérie Nicolas, a évidemment côtoyé elle aussi Edina pendant de longues années. « C’est une femme extraordinaire, pleine de vie, toujours disponible et à l’écoute des filles. Elle a une sensibilité que j’adore. C’est important d’avoir une femme dans le staff, surtout pour un groupe de filles. A certains moments, heureusement qu’elle était là. Je me souviens du Mondial 2007 en France, quand je n’étais pas bien. J’étais en train de péter les plombs, et on est parties se balader et discuter toutes les deux. » La taulière se souvient également de cette fameuse finale mondiale entre la France et la Hongrie. Ce 14 décembre 2003, Edina Borsos fut bien la seule Hongroise à triompher dans la Dom Sportova de Zagreb : « Je garde une image d’elle sur cette finale, c’est quand je reviens sur le terrain en seconde période. On était largement menées, c’était pratiquement foutu, mais elle y croyait toujours, elle m’a dit de ne pas lâcher, de me battre, que ça pouvait le faire. Elle était super contente pour nous, car elle nous connaissait très bien, mais ça devait être dur pour elle, car c’était la Hongrie en face. » Ce professionnalisme impressionne également Nina Kanto : « Malgré cette ambivalence, du fait qu’elle est hongroise, on n’a jamais douté de son soutien sur tous les France/Hongrie. C’est très fort de savoir faire ainsi la part des choses. » Mais attention, la manager général sait aussi se montrer exigeante. Lors de ses remerciements adressés aux Femmes de Défis, la semaine dernière à Nice, Edina Borsos leur a rappelé que leur plus cadeau serait? une médaille ramenée de Belgrade.