Victorieuses de la Lituanie en match de qualification pour l’Euro 2012, les Bleues vont savourer leurs deux semaines de vacances bien méritées avant d’enchaîner sur la préparation olympique. Audrey Bruneau et Julie Goïorani, les deux joueuses les moins expérimentées du groupe, ont profité du match d’hier pour marquer des points dans l’optique des JO, où les places seront très chères.
Cela peut paraître étrange, mais les Femmes de défis ont disputé hier leur dernière rencontre avant que leur entraîneur Olivier Krumbholz ne livre la liste des quatorze sélectionnées pour les Jeux Olympiques. L’impératif de faire reposer (deux semaines) les organismes après une saison éprouvante, conjugué à l’obligation d’envoyer une liste définitive au CIO trois semaines avant les Jeux Olympiques, font que l’équipe de France ne rejouera plus avant l’heure des grandes décisions. Le match d’hier, face à la Lituanie, avait donc valeur de test pour certaines joueuses. « On a été très clair avec les filles en début de semaine, confirme l’entraîneur des Bleues. On leur a fait comprendre que ces deux derniers matches en Turquie et contre la Lituanie allaient évidemment servir d’évaluation. »
Particulièrement concernées par cet enjeu, Audrey Bruneau et Julie Goïorani ont plutôt bien répondu aux attentes hier. Toutes les deux ont passé les deux dernières semaines dans le groupe France, à l’occasion du TQO et des qualifications pour l’Euro, et ont été utilisées avec parcimonie, tantôt sur la feuille de match, tantôt dans les tribunes. Toutes les deux n’ont disputé qu’une seule compétition avec l’équipe de France jusqu’à présent : le Mondial 2011 pour la grande arrière gauche de 19 ans (en remplacement de Mariama Signaté après le premier tour), et l’Euro 2008 pour la pivot de 24 ans. La Bisontine et la Brestoise sont bien conscientes que la concurrence sera rude pour les JO, où seulement 14 places seront délivrées (une 15e joueuse aura le statut de remplaçante), contre 16 d’habitude.
Goïorani : « Je me mets la pression »
Impeccable en attaque hier (5/5), Audrey Bruneau n’a pas laissé passer l’occasion de se mettre en valeur : « J’ai réussi à être présente, à donner de ma personne. Ma prestation a été imparfaite, mais satisfaisante. Je sais que ça va être difficile d’aller aux Jeux, mais au fond de moi j’ai un petit espoir. Cela se jouera sur les premiers stages de préparation. L’entraîneur peut toujours changer d’avis, je vais me préparer pour être prête s’il fait appel à moi. » Julie Goïorani, deux buts hier, est dans le même état d’esprit par rapport à l’échéance qui se profile : « Tout le monde rêve de disputer les Jeux Olympiques. Ce sera très difficile pour moi, mais je vais donner le maximum et continuer à travailler avec le groupe et le staff pour m’améliorer dans les secteurs où je ne suis pas assez performante, notamment en défense. Contre la Lituanie je suis un peu déçue de mon match, je fais deux poteaux en première mi-temps et je me suis fait passer en défense. »
La grandeur du défi olympique ne laisse pas les deux Françaises insensibles. Elle les motive et les incite à redoubler d’efforts. « Je me mets la pression, j’ai envie de travailler et de m’améliorer », confie Julie. « Il y a effectivement une pression particulière. J’ai une petite boule au ventre car j’ai très envie d’aller aux Jeux, mais j’essaie de me libérer », renchérit Audrey. Olivier Krumbholz est évidemment le personnage central de l’histoire, puisque c’est lui seul qui sera amené à trancher. « L’équipe des JO est déjà composée dans les grandes lignes, mais un entraîneur est toujours à la merci des blessures et il doit composer avec ce risque-là, explique-t-il. Je ne sais pas comment les joueuses seront début juillet. Certaines sont en progression, les unes sont plus opérationnelles en attaques, les autres en défense… Julie est une bonne joueuse, nettement en avance sur le plan offensif, où elle a déjà le niveau international. Elle a des progrès à faire en défense et dans l’adaptation à notre système de jeu, c’est son grand défi. Quant à Audrey, c’est un vrai potentiel, des deux côtés du terrain. Elle apporte de la menace, elle est dangereuse, mais son jeu n’est pas encore très sûr, elle doit gagner en sécurité pour être plus rentable. »
Quoiqu’il arrive début juillet lors de l’annonce des heureuses élues, l’entraîneur français compte beaucoup sur Audrey Bruneau et Julie Goïorani dans les années qui viennent : « Il est évident pour moi qu’elles auront un rôle en équipe de France après les Jeux Olympiques, si elles n’en ont pas déjà un avant. » Assurément, la France tient là deux joueuses d’avenir. A court ou à moyen terme !