Vendredi soir, la Serbie, hôte de ce 21ème championnat du Monde, ouvrira la parade mondiale à Nis face au Japon. Coup d’envoi d’une compétition ouverte tant l’élite du handball féminin est en mutation permanente ces dernières années. Favoris, outsiders, novices ? Tour d’horizon des 24 nations candidates au titre suprême.

GROUPE A (Celui de la France)
Monténégro

Vice-championne olympique à Londres, championne d’Europe il y a un an à Belgrade, l’escouade monténégrine est indéniablement la nation émergente de ces dernières années. Il y a deux ans, au Brésil, Andrea Bulatovic et ses coéquipières participaient pour la première fois au championnat du Monde qu’elles avaient achevé à la dixième place. Depuis, peu de choses leur résistent. Dans le sillage de l’ossature du club national de Buducnost et de joueuses de classe mondiale expatriées à Györ (Hongrie) ou à Vardar Skopje (Rép. de Macédoine), l’ensemble des Balkans, voisin de la Serbie, se présente comme le favori du groupe A. Et un prétendant légitime à la couronne mondiale. La cote : 9/10

Pays-Bas
On pensait le handball néerlandais au creux de la vague. La retraite de sa star Pearl Van der Wissel, le retrait tardif de l’organisation de l’Euro 2012 n’étaient pas des indicateurs favorables. Les Hollandaises sont pourtant historiquement des fidèles des grandes compétitions. Bien qu’elles n’aient pas participé aux éditions 2007 et 2009 des championnats du Monde. Quinzièmes au Brésil il y a deux ans, absentes du dernier Euro, elles ont visiblement mis à profit ce temps pour se reconstruire. C’est un collectif rajeuni et encadré par des joueuses d’expériences qui ? murmure-t-on dans les coulisses handballistiques, fait figure de commando. Sera-t-il capable de bouleverser la hiérarchie internationale pour se faufiler vers les derniers matches à élimination directe ? On ne peut imaginer les Pays-Bas se défiler avant les huitièmes de finale… Et après ?
La cote : 7/10

République Démocratique du Congo
On se délecte déjà d’observer la joie des Congolaises samedi soir prochain. Face à la France, les joueuses africaines effectueront leur baptême au plus haut niveau international. Leur qualification ? Elles l’ont obtenue en terminant troisièmes de la CAN en 2012. Emmenée par leur star, la joueuse de Toulon Saint-Cyr Christianne Mwasesa, la RDC ne prétendra pas aux premiers rôles. Mais devrait tout mettre en ?uvre pour exploiter au maximum cette première expérience.
La cote: 4/10

République Dominicaine
Deuxième participation au Mondial pour les joueuses des Antilles. La première remontait à 2007 et le championnat du Monde en France qu’elles avaient achevé à la 22e place. On sait peu de choses sur un collectif dont toutes les joueuses évoluent au pays. La formation ne devrait pas se mêler à la lutte pour les huitièmes de finale.
La cote : 2/10

Corée du Sud
Elles étaient passées à côté du tournoi mondial en 2011 en terminant à la onzième place. Mais on devinait que, comme souvent, les Coréennes n’avaient qu’un objectif en tête : les JO de Londres. Une compétition qu’elles ont achevée au pied du podium à l’été 2012. Un an et demi après, c’est un collectif rajeuni qui va se présenter ce week-end à Belgrade. Un ensemble déjà tourné vers Rio qui profitera sans aucun doute de l’occasion pour s’éprouver.
La cote : 6/10

GROUPE B
Serbie
Elles avaient échoué au pied du podium il y a un an lors du championnat d’Europe. Bourreaux de la France dans l’ultime match du tour principal pour l?accessit au dernier carré, les Serbes seront sans doute encore redoutables cette année. Leurs points forts ? Des joueuses qui s’exportent bien dans les meilleurs championnats. A l’image d’Ognjenovic et de Liscevic, les Messines, fers de lance du collectif lorrain depuis plusieurs années ou de Damnjanovic, la coéquipière de Cléopâtre Darleux à Viborg. Dans un groupe ouvert, elles pourront prétendre à la première place et se placer, ainsi, en position favorable dans l’optique des matchs à éliminations directes.
La cote : 7/10

Danemark
Cela fait quelques années maintenant que les Danoises courent après une récompense au plus haut niveau. La période de disette dure depuis 2004. Titrée à Athènes aux JO puis argentée à l’Euro de décembre, la troupe était alors à son apogée. Avant de vivre une traversée du désert. Longtemps meilleur championnat du continent, la ligue danoise se voit désormais concurrencée aux quatre coins d’Europe. Mais demeure un fabuleux laboratoire pour la sélection. La qualification pour les huitièmes de finale ne devrait pas être un problème pour les joueuses de Jan Pytlick qui pourraient même briller longtemps dans la compétition.
La cote : 8/10

Brésil
On a coutume de dire que le handball est un sport européen. Mais une nation défie de plus en plus l?hégémonie du vieux continent. Le Brésil truste les titres du championnat panaméricain. Les joueuses d’Amérique Latine progressent d’année en année lors des joutes internationales. Cinquièmes du Mondial organisé chez elles en 2011, elles ont achevé les JO de Londres à la sixième place l’an passé. On les sait solides lors des premiers tours, parfois plus fébriles en fin de tournoi. L?accession aux huitièmes de finale ne devrait pas leur échapper. Qui sait si, ensuite, elles ne pourraient pas jouer les trouble-fête et créer, une nouvelle fois, la surprise.
La cote : 7/10


Japon

Elles sont habituées à rejoindre le gratin planétaire tous les deux ans. Mais n’ont jamais brillé au plus haut niveau. Oscillant depuis une quinzaine d’années entre la 15e et la 20e place des Mondiaux. Quatrièmes du dernier Tournoi Razel-Bec Paris Ile-de-France, battues par la Tunisie, les joueuses des confins de l’Asie développent un jeu atypique, vif et très schématique. Parviendront-elles à disputer le quatrième billet pour les huitièmes de finale ? La cote : 5/10

Chine
Leurs meilleurs résultats au plus haut niveau ? En 2009, avec un 12e place au Mondial et en 2008 au terme des JO achevés à la 6e place. Les deux fois, les compétitions se tenaient en Chine. L’avantage du terrain a été favorable. Mais pas suffisant pour percer de façon significative. Absentes des JO de Londres, les Chinoises ont l’occasion de disputer une place pour les huitièmes de finale. Il faudra pour cela dominer l’Algérie et la Japon.
La cote : 4/10

Algérie
Elles sont de retour au championnat du Monde après plus de quinze ans d’absence. Composé de joueuses évoluant au pays et d’autres en France, à l’image de la brestoise Nabila Tizi, le collectif algérien ne pourra pas prétendre à tenir un rôle déterminant et devrait logiquement être reversé dans la Coupe du Président.
La cote : 2/10

GROUPE C
Norvège
Le palmarès des Scandinaves rend tout commentaire inutile. Doubles championnes olympiques en titre, championnes du monde en titre, elles n’ont été bousculées de leur piédestal que l’hiver dernier, en finale du championnat d’Europe par le Monténégro. Pas suffisant pour remettre en question le modèle norvégien. Un système qui s’appuie sur des joueuses expérimentées et sur une jeunesse qui sait les rouages du plus haut niveau. Favori des favoris ? Le collectif scandinave jouera sans aucun doute les premiers rôles en Serbie.
La cote : 9/10

Espagne
On les a crues, un temps, distancées. Dépassées. Victimes de la crise économique qui a touché leur pays et ? dommage collatéral ? leur championnat. Mais les Espagnoles sont des guerrières. Elles ont depuis trouvé refuge au-delà de leurs frontières. En particulier en France. Revigorées, elles se sont illustrées lors des dernières compétitions. Médaillées de bronze il y a deux ans au Brésil, puis bronzées, également, aux JO de Londres à l’été 2012. Un retour sur le devant de la scène qui s’est interrompu l’hiver dernier lors de l’Euro en Serbie où les hispaniques ont terminé à la 12e place. Reste que dans un groupe C très ouvert, elles devraient se tracer un chemin avantageux vers les hauteurs.
La cote : 8/10

Pologne
La Pologne, c’est en grande partie le handball de la ville de Lubin. Ossature de la sélection. C’est aussi une présence discontinue au plus haut niveau. Absentes des deux derniers Mondiaux et des trois dernières éditions de l’Euro, les Polonaises vont signer leur retour au plus haut niveau. La composition du groupe pourrait leur permettre d’atteindre les huitièmes de finale. Mais sans doute pas d’exister très longtemps lors des matchs à élimination directe.
La cote : 5/10

Paraguay
Une participation au Mondial (2007) et une 23e place. Une seule joueuse qui évolue en Europe. Les Paraguayennes font figure de petit poucet du groupe C. Il n’en demeure pas moins que le théâtre du Mondial représente un terrain idéal pour emmagasiner de l’expérience.
La cote : 2/10

Angola
Ce sont les reines du continent africain. Vainqueur indétrônable de la CAN depuis 1998, l’Angola est le digne représentant du continent africain lors des compétitions internationales. La France n’a pas oublié l’affront de 2007, à Metz, lorsque les Marcelina Kiala, les Naïr Almeida avaient fiévreusement fêté leur victoire sur les Femmes de défis lors du tour principal. Eliminé en quart de finale du dernier Mondial au Brésil, le collectif s’appuie majoritairement sur les joueuses du Petro de Luanda. Un billet pour les huitièmes de finale leur est destiné. Et qui sait si, ensuite, elles ne défieront pas encore une fois les pronostics.
La cote : 5/10

Argentine
Dans l’ombre du Brésil, l’Argentine trace pourtant sa route et marque sa présence régulière au Mondial. Boostées par le développement autour de l’équipe masculine, les Argentines ne sont malgré tout pas destinées à survivre au-delà du premier tour en Serbie.
La cote : 3/10

GROUPE D
Hongrie
Elles avaient manqué le rendez-vous de 2011. Eliminées au stade des qualifications par l’Allemagne. Orgueilleuses, les Hongroises avaient pris leur revanche un an plus tard en décrochant le bronze au terme de l’Euro serbe. Une breloque qui a aussi permis à Anita Gorbicz et ses coéquipières de ne pas passer, cette fois, par les qualifications pour prendre part au Mondial version 2013. Toujours compétitive, la Hongrie aura malgré tout fort à faire dans un groupe où rien n’est écrit.
La cote : 7/10

Allemagne
Il y a deux ans, le rendez-vous planétaire ne leur avait pas souri. Lors de l’inauguration de la formule premier-tour/huitièmes de finale, les Allemandes s’étaient faites sortir par l’Angola lors du dernier match de poule. Un résultat qui les avait, d’abord, privées de la chance de se qualifier pour les JO de Londres et qui n’avait pas trouvé de sursaut lors de l’Euro Serbe. C’est sans doute l’esprit revanchard que les Allemandes vont se présenter dans le groupe D. Avec, surtout, la ferme intention de ne pas revivre les déboires du passé proche.
La cote : 7/10

Roumanie
On les a vues à la peine lors du Tournoi Razel-Bec Paris Ile-de-France organisé en amont du Mondial à Paris. Treizièmes du dernier Mondial, absentes des JO de Londres et éliminées au stade du tour principal lors du dernier Euro, les joueuses des Carpates. Moins armées que par le passé, les Roumaines souffrent évidemment du dépôt de bilan du club de Valcea et de la perte de compétitivité du championnat national. L’ensemble pourra tout de même s’appuyer sur des joueuses d’expérience comme Bradeanu ou Manea.
La cote : 7/10

République tchèque
Cela fait dix ans que les Tchèques n’avaient plus participé à un championnat du Monde. Malgré cette absence prolongée, l’équipe qui va se présenter en Serbie ne manque pas d’arguments. Si seul un petit contingent de joueuses sélectionnées évoluent dans les meilleurs championnats d’Europe, ses représentantes affichent des CV compétitifs. On pense en particulier à la joueuse de Toulon, Sterbova, mais surtout à la gardienne de Metz, Barbora Ranikova qui fait des merveilles depuis le début de la saison en Lorraine. Cela suffira-t-il à passer le cap du premier tour ?
La cote : 5/10

Tunisie
Si la Tunisie déguste régulièrement sa part du gâteau lors de la Coupe d’Afrique des Nations en grimpant sur les podiums, elle rencontre toujours des difficultés pour percer au niveau international. Les joueuses qui composent la sélection disposent pourtant de qualités indéniables et ont su puiser, dans leur expériences européennes, la rigueur qu’exige le plus haut niveau. La sélection du Maghreb pourra comme souvent compter sur sa pépite Mouna Chebbah, pensionnaire du prestigieux club danois de Viborg. Mais devra réaliser un exploit pour se hisser en huitièmes de finale.
La cote : 4/10

Australie
Elles tiennent les positions depuis quatre éditions du Mondial. Celles de dernières nations au classement du championnat planétaire. On ne peut reprocher aux joueuses des antipodes de ne pas réussir à grappiller des places. Tant les conditions mises en place par le handball australien sont trop légères pour franchir des paliers. Et on ne peut que louer le courage de joueuses qui, pour la plupart, ont fait le déplacement depuis leur immense île pour rejoindre le vieux continent. Destiné à disputer la Coupe du Président, l’Australie pourrait cette année tenter d’abandonner la lanterne rouge à une nation moins expérimentée.
La cote : 2/10