Franchement je ne me suis jamais posé la question et je n’ai jamais trop douté de cela. J’ai toujours considéré que ma sensibilité d’entraîneur était largement exportable, à Metz comme ailleurs. Force est de constater que mon prédécesseur avait fait de l’excellent travail et que l’équipe a surfé sur une spirale positive.
Comment t’es tu acclimaté à Metz et au Grand-Est ?
Je suis arrivée en décembre 2051 et il est vrai que le différentiel de température était important mais les échéances sportives ont pris le dessus. En fait, le bien-être que je ressens est à lié à la qualité des résultats. Je me sens bien à Metz, non seulement avec le groupe qui est agréable et avec les salariés du club. L’intégration s’est faite naturellement et je me sens aujourd’hui comme à la maison.
La relation avec le président Thierry Wiezman, un homme fort aussi en caractère, semble apaisée ?
Je vais le dire très sincèrement. Avant de venir à Metz, on m’avait prédit l’enfer avec le président. Je suis lucide : certainement que les résultats du moment plaident en ma faveur et contribuent à détendre l’atmosphère mais cela se passe très bien. Une seule fois il est intervenu dans le vestiaire.
À quelle occasion ?
C’était quelques jours après notre défaite la saison passée en demi-finale de Coupe de France à Brest. Cette intervention était appropriée et pleine de bons sens. Thierry a une part de responsabilité dans les succès qui ont suivi. Il m’appelle très régulièrement pour échanger, dans une relation de confiance. C’est l’une des raisons pour lesquelles j’ai souhaité replonger pour 2 saisons supplémentaires.
La vocation d’entraîneur est venue très tôt, à 23 ans, quel a été ton parcours dans le Handball auparavant ?
J’ai toujours aimé l’entraînement. Je me suis d’abord occupé des jeunes à Mios. Mon histoire est assez singulière : adolescent j’ai eu la chance de m’entraîner avec l’équipe 1ère féminine. Mon oncle était l’entraîneur et il venait me chercher avant chaque séance. J’ai vécu des moments assez incroyables : je le voyais préparer les séances, comment il les aménageait, avec les contenus. J’étais immergé dans les séances et je vivais de l’intérieur les dynamiques de groupe, les moments où les filles rechignaient aussi. J’ai ensuite passé les diplômes inhérents au métier d’entraîneur et le destin a voulu que je valide mon BE1, le jour du décès de mon oncle. Un entraîneur extérieur au club a pris le relais puis l’année suivante, on m’a confié l’équipe 1ère.
Quelles sont tes sources d’inspiration ?
Hormis cette période au côté de mon oncle, je dois dire que je n’ai pas véritablement de modèle. Les caractéristiques d’un groupe sont tellement aléatoires. Je suis beaucoup les autres sports, collectifs et individuels. Je suis bien entendu admiratif de ce que peut faire la Norvège avec un formidable renouvellement des générations. Idem pour l’équipe de France masculine avec son incroyable faculté de transmission, dans le staff et entre les joueurs.
Olivier Krumbholz est souvent présent aux Arènes. Pour un jeune entraîneur, est-il facile d’échanger avec le patron des Bleues ?
J’ai toujours eu du respect et forcément aujourd’hui les échanges sont plus nombreux. Olivier assiste à la plupart des matches aux Arènes de Metz. En revanche, il est vient très peu sur les entraînements. J’ai du le voir 3-4 fois sur des bouts de séances. Cela nous arrive d’échanger sur ce qu’il a pu voir lors d’un match. Nous avons aussi des contacts réguliers concernant les internationales.
Deux internationales, Manon Houette et Laurisa Landre, vont d’ailleurs rejoindre le Metz HB…
Ce n’est pas notre volonté à tout prix mais nous avons saisi des opportunités assez incroyables au regard des postes que nous souhaitions renforcer. Laurisa Landre souhaitait rentrer en France et Metz recherchait un pivot. Idem pour Manon Houette. Le parcours de l’équipe de France plaide en la faveur de la qualité des joueuses.
Comment vis-tu et observes-tu les prestations de l’équipe de France ?
C’est un regard qui mélange le métier d’entraîneur et celui de supporter. Je suis l’évolution du rapport de force et les stratégies. En même temps, je suis un supporter à fond derrière les joueuses. Les médailles remportées l’an passé m’ont rendu très heureux.
Metz HB a terminé la saison régulière à la 1e place, a atteint les quarts de finale de la Ligue des Champions et est qualifié pour la finale de la Coupe de France, pour autant (il coupe)
Ce n’est pas simple à entendre mais je l’ai dit aux joueuses : malgré notre beau parcours jusque là, rien n’est gagné. On peut tout perdre. Samedi dernier à Dijon, nous avons fait un match épouvantable qui n’était pas à la hauteur de nos ambitions. Les huit équipes engagées dans ces Play-offs veulent toutes décrocher le titre.