La liste que vous conduisiez pour la présidence à la nouvelle Ligue d’Île-de-France a recueilli près de deux tiers des voix. Est-ce aujourd’hui un atout pour mener à bien la fusion entre deux entités historiques ?
Nous sommes actuellement sur une étape d’apaisement et de dialogue tandis que les clubs se sont mis au diapason. Nous avons aplani un certain nombre de dossiers et la fusion avance correctement. La vie de la Ligue se poursuit (nous avons déjà tenu huit bureaux directeurs, mené deux Conseils d’Administration et sorti une dizaine de numéros du journal de la Ligue, dialogué avec les personnels…), les commissions territoriales sont en place et vont présenter leurs projets, notamment autour de l’organisation des compétitions, de l’arbitrage, de la discipline. Au plan sportif, la fin de la saison a permis à Tremblay-en-France et à Massy de rejoindre la cohorte des clubs professionnels en Lidl StarLigue et en LFH.
Quels rapports une Ligue peut entretenir avec le monde professionnel ?
Si a priori le Handball professionnel peut paraître éloigné, en réalité il fait totalement partie de l’activité des 250 clubs de notre Territoire. Notre Handball francilien s’étend du Baby Hand et des écoles de Handball jusqu’aux équipes qui disputent jusqu’à la Ligue des Champions. Les résultats de l’élite rejaillissent sur les résultats des plus modestes petits et encouragent la prise de licences qui, elle-même enrichit le vivier dans lequel nos clubs découvriront des potentiels. Ils font tellement partie de notre vie associative que nous avons entamé une tournée des clubs professionnels : nous avons rencontré le PSG, Saint-Gratien, Massy, Issy-Paris, Ivry et Tremblay-en-France et bientôt Créteil ainsi que Pontault-Combault.
En quoi la vitrine de l’élite et les résultats de l’équipe de France sont-ils précieux ?
La présence de cette élite permet de donner du sens au PPF (Plan de Performance Fédérale). Ainsi les joueuses et les joueurs de nos pôles ont la possibilité de s’épanouir dans des clubs locaux. Le retour des performances aux Jeux Olympiques est clair sur nos clubs avec un afflux de 14-15 % de licenciés. Même s’il y a un ressac naturel les saisons suivantes, le bilan est extrêmement positif. Cette saison, nous avons atteint la barre symbolique des 50000 licences compétitives avec un bond de près de 4000 licences sur la communauté francilienne.
Physiquement, comme s’opère la fusion des anciennes Ligues PIFO et IFE ?
Depuis la fusion en début d’année 2017, les deux anciens sièges, Bondy pour la Ligue IFE et Malakoff pour la PIFO, sont toujours opérants. Lors de l’Assemblée générale du 17 juin, nous allons proposer le transfert du siège de Malakoff à celui de Bondy qui deviendrait le nouveau siège de la Ligue Île-de-France.
Quelles sont les raisons de ce choix ?
La Ligue est propriétaire du siège de Bondy alors qu’elle est locataire à Malakoff avec des locaux qui ne sont pas en capacité de réunir le personnel. L’économie sera d’environ 24 000 Euros par an. Aussi, en terme de management et d’efficacité, il n’est pas bon de laisser perdurer cette situation avec une équipe séparée.
Le choix de Bondy n’est pas définitif…
Le 17 juin nous allons aussi soumettre au vote la décision d’intégrer la future Maison du Handball actuellement en construction à Créteil. Le 2e transfert interviendrait au cours de l’été 2018. Intégrer cette belle Maison du Handball recense plusieurs avantages avec une proximité évidente avec les dirigeants et les services fédéraux. Les possibilités d’hébergement et de restauration ainsi que l’ensemble des outils de la Maison du Handball en feront un lieu incontournable.
L’effectif de la Ligue est-il amené à évoluer ?
Il n’y aura pas de casse sociale puisque les effectifs des deux Ligues historiques seront conservés. Aujourd’hui, avec les conseillers techniques sportifs et les permanents, la Ligue compte une vingtaine de personnes. Nous allons très bientôt recruter un directeur de Ligue pour gérer notamment l’ensemble des ressources humaines et le pôle administratif et financier, ce qui libérera les élus pour leur permettre de jouer un rôle plus politique.
Dans le cadre du PPF la carte des pôles d’accession et d’excellence a été remaniée au niveau national. Quelle est la nouvelle carte de l’Île-de-France ?
Concernant les féminines, nous disposons d’un site d’accession et d’excellence à Chatenay-Malabry (92) et d’un site d’accession à Fontainebleau. Nous ouvrons en septembre un second site d’accession féminin qui sera basé à Châtenay-Malabry. À Eaubonne, le pôle d’excellence masculin est l’un des mieux structurés au niveau national. C’est aussi à Eaubonne qu’est installé le pôle d’accession, ex centre d’entraînement régional.
En quoi l’entité unique de la Ligue d’Île-de-France de Handball est-elle plus forte ?
Forcément le poids est le plus important. Pour autant, 1+1 ne font pas forcément 2. Je pense notamment aux subventions des institutions territoriales qui ont fortement baissé. Une baisse compensée financièrement grâce aux 4000 licenciés supplémentaires que nous avons enregistrés. Comme le niveau de nos fonds propres nous le permet, nous allons présenter un budget (3 millions d’euros) déficitaire de 130000 Euros car nous nous étions engagés à aligner, par le bas, les tarifs, notamment le prix des licences pour l’ensemble des clubs de la Ligue sur les tarifs de l’ancienne Ligue LIFO.
Cette semaine à la Halle Carpentier, la Ligue Île-de-France est mobilisée par l’organisation des finales nationales et ultra-marines…
Auparavant les finales nationales, garçons et filles, n’étaient pas organisées sur un lieu unique. Depuis quelques années, cette formule originale permet de rassembler et de mobiliser. Cette manifestation est un bel exemple de travail collectif avec des enjeux forts comme la valorisation du championnat de France et celle des territoires ultra-marins. C’est un événement extrêmement important au niveau de la communauté nationale qui démontre bien que nous sommes dans la même vie et que nous avons les mêmes objectifs. Cela illustre aussi le respect de la Fédération pour le handball ultramarin. La Fédération nous fait confiance pour porter ce message dans une organisation menée en étroite symbiose avec les dirigeants ultramarins et de la COC fédérale. Pour notre Ligue, c’est aussi une opportunité de former des jeunes dirigeants, autour de Nicolas Hachette, avec des prises de responsabilités sans trop de contraintes.
C’est une manifestation qui dépasse le cadre sportif…
Ce n’est plus un simple tournoi : il s’agit de la distribution des titres fédéraux, trois niveaux féminins et deux masculins avec l’objectif à terme d’en faire un événement à l’instar de la Coupe de France. Le mercredi après-midi nous animons une séquence autour de l’arbitrage et en soirée, les Territoires ultra-marins témoignent de la façon dont ils travaillent dans leurs Territoires. Une soirée festive réunit tous les acteurs, bénévoles et sportifs, à la fin de cette grande semaine. C’est à la fois convivial et démontre la capacité d’échanges et d’empathie avec des Territoires dont on connaît l’importance au niveau des équipes nationales.
Comment imaginez-vous la Ligue du futur ?
Le Handball vit entre la Mairie et le clocher. Incontestablement les maillons essentiels sont les clubs qui vont chercher les gamins et les gamines. La Ligue (comme les Comités) est l’émanation du terrain et son rôle est aujourd’hui de créer du lien entre les clubs de fédérer les comités avec elle. Une de nos missions est de chercher des ressources auprès des institutions. La Ligue a aussi un rôle de booster et doit impulser la mise en place des nouvelles pratiques. Elle concentre un lot de compétences pour conseiller et accompagner les clubs qui ont vocation à se développer et à gagner en autonomie. La Ligue doit aller vers plus de professionnalisation encore. C’est aujourd’hui une PME avec un budget de 3 millions d’euros, 20 salariés, 250 clubs, 8 Comités, plus de 50 000 licenciés et des milliers de bénévoles. En somme, une véritable entité économique qui doit être gérée comme telle.