De mémoire, aucune compétition majeure de l’ère moderne ne s’est tenue sans qu’une paire arbitrale française ne soit présente. De Gilles Bord et Olivier Buy à Nordine Lazaar et Laurent Reveret, en passant par Charlotte et Julie Bonaventura entre autres jusqu’à Denis Reibel et Thierry Dentz, qui participent au Danemark à leur première compétition internationale, le sifflet tricolore marque l’histoire de sa fidélité. Résultat d’une formation de qualité et d’exigences nécessaires pour exister au plus haut niveau. Mais aussi de la volonté fédérale de promouvoir le rôle de l’arbitrage et d’inviter les jeunes à endosser le rôle pour assurer le renouvellement. Avant d’être désigné pour siffler les duels de l’élite planétaire, il faut évidemment franchir plusieurs étapes d’un système solide et garant de la qualité des arbitres. A l’échelle de la France, le circuit se décline en trois niveaux : départemental, régional et national. «
Les choses ont beaucoup évolué sous l’ère de François Garcia, président de la commission arbitrale« , déclare Joëlle Marteau, responsable de la CCA à la FFHB. Les prétendants suivent en effet des stages et doivent passer des tests écrits et physiques. Le processus est le même au niveau européen et international. Si ce n’est qu’il est plus concurrentiel. La fédération propose des binômes aux hautes instances qui, à leur tour, jugent des compétences en langue anglaise et physiques avant d’accorder des « grades ». «
Depuis 2009, ils ont fait évoluer les procédures pour introduire petit à petit plus de jeunes, précise Joëlle Marteau.
Ce qui n’empêche pas pour autant de leur soumettre des paires plus expérimentées s’ils n’ont pas plus de 30 à 32 ans« .
« On se prépare un peu comme les joueurs ! »?
Thierry Dentz et Denis Reibel ont respectivement 46 et 47 ans. Leur grade EHF, ils l’ont obtenu en 2003. Reconnus et respectés sur le territoire national, après plus de quarante ans d’amitié, les deux amis ont donc le plaisir de représenter l’arbitrage français au Danemark. Une première pour le duo qui a déjà sifflé un Final Four de Ligue des Champions et des matchs de Coupes d’Europe, mais jamais un grand tournoi continental. «
On est le binôme français le plus âgé mais, oui, c’est notre première grande compétition ! », sourit Thierry Dentz. La bonne nouvelle, les deux compères l’ont apprise courant octobre après avoir effectué un stage parmi seize duos présents au cours duquel seuls douze ont été retenus. «
La Fédération européenne détermine ses choix en fonction des performances de l’année, voire des deux ou trois qui précèdent l’évènement », reprend Thierry. Et la saison passée, les deux Alsaciens avaient déjà été conviés au Final Four de la Ligue des Champions à Cologne pour y siffler le choc des demi-finales entre Kiel et Hambourg. «
C’est un souvenir énorme », confie Denis Reibel. Une belle reconnaissance qui les a menés jusqu’à ce mois de janvier danois. Désignés sur des rencontres à Aalborg et Herning, c’est avec soin qu’ils ont préparé leur tournoi. «
Physiquement, d’abord, parce qu’il y a beaucoup de tests physiques. Ensuite, on a vu des vidéos et pris en compte les consignes de l’EHF », glisse Thierry. Voilà pour l’amont de la compétition. Et avant les matchs ? «
Une sieste de deux ou trois heures (rires) !, lâche Denis.
Thierry, lui, il joue à Candy crush. Plus sérieusement, du repos et ensuite, on arrive sur les lieux du match une heure trente avant le coup d’envoi, on se change, on s’échauffe et on se concentre. Un peu comme les joueurs finalement ! » Et comme les équipes de France, l’arbitrage tricolore est lui aussi au top !