On sait son esprit de compétiteur. Sa soif insatiable de conquête. Mais qui aurait pu deviner qu’après trois mois à récupérer d’une blessure au coude, il serait en mesure de faire basculer un match face à la Croatie. Personne, ni même lui, n’osait l’espérait. Et pourtant… Les Croates l’ont constaté à leur dépens. Thierry Omeyer est là. Et bien là !


Les observateurs non avertis n’ont sans doute pas été surpris. Ceux, mieux informés, ne l’ont pas été non plus. Et qui que vous soyez, une nouvelle fois, la prestation de Thierry Omeyer a soulevé l’admiration. Le gardien du Montpellier Agglomération HB avait habitué son monde à de tels éclats. A tel point que cela était devenu la norme. Dimanche, face à la Croatie, rien n’était différent. Hormis le fait que l’Alsacien de Mulhouse sortait de trois mois sans compétition, en raison d’une blessure au coude qui l’a gardé éloigné des terrains. Sa présence à l’Euro est même, un temps, laissé en suspens. « Je me suis battu pour revenir. Et être là ne pouvait pas être un fin en soi« , a confié l’intéressé quelques minutes après la victoire acquise sur la Croatie. Une victoire à laquelle il a largement contribué. Sa rentrée en jeu un quart d’heure face à la Serbie ne l’avait pas satisfait. « Très honnêtement, je ne savais rien du tout pour Thierry. Je suis comme vous, par moment j?espère !, lâche Claude Onesta. Je savais quand même que d?avoir fait un petit quart d?heure l?autre jour où il n?était pas content de lui pouvait le mettre en condition et que le fait de ne pas le faire rentrer dès le début du match mettrait un peu plus d?agressivité dans son jeu. » La joie d’être là
Et ce fut le cas. Elu meilleur joueur français de la rencontre, la portier termine à 48% de réussite face aux artilleurs adverses. Mais, bien aidé par sa défense, c’est bien lui qui a écoeuré les Croates et les a contraints à n’inscrire qu’un but en quinze minutes en milieu de seconde période. Cléopâtre Darleux, la gardienne des Bleus et du club danois de Viborg, était présente pour assister au succès des Français. Et en connaisseuse, elle loue le travail de son homologue masculin : « Titi a fait un super match. Le voir à ce niveau alors qu’il revient d’une blessure de plusieurs mois… C’est super de le voir comme ça. A ce moment-là. Mais, finalement, ça n’est pas très étonnant. » Le gardien, lui, savoure, humblement. « J’essaie simplement de profiter de chaque instant. Simplement parce que c’est une joie immense d’être ici« . Comme si c’était la première fois…