Si l’équipe de France masculine a déjà repris le chemin de l’entraînement pour préparer l’Euro 2016 en Pologne, la trêve des confiseurs est l’occasion de revenir sur les faits marquant de l’année 2015 en sept chapitres, tous historiques.


1er février 2015 – La cinquième étoile

À Doha, dans le magnifique complexe de Lusail, les Experts remportent le Mondial 2015 en battant en finale le pays hôte, le Qatar et sa bardée d’internationaux naturalisés. Le capitaine Jérôme Fernandez soulève le trophée convoité depuis 2 semaines par 24 équipes. Invaincus sur le tournoi, les Bleus ajoutent une 5e étoile à leur toison d’or. « Il y a quelques années j’étais content d’avoir gagné une médaille car je sentais que c’était compliqué. Aujourd’hui ce n’est pas une de plus. Chaque fois c’est une aventure nouvelle, une construction », confie Claude Onesta, l’entraîneur qui a mené l’équipe de France trois fois sur la plus haute marche mondiale (2009, 2011 et 2015). Daniel Narcisse marque pour la 4e fois dans cette finale, à moins de 3 minutes du coup de la délivrance. Thierry Omeyer stoppe la tentative d’Abdulla Al-Karbi et le score n’évoluera plus : 25 à 22 pour les Bleus sacrés champions du monde pour la 5e fois et qualifiés pour les Jeux olympiques de Rio.

31 mai 2015 – Fleury-Loiret HB sacré champion de France

Quelques semaines après avoir remporté la Coupe de la Ligue, l’équipe dirigée par Frédéric Bougeant décroche pour la première fois le titre le plus convoité : champion de France de LFH 2015. Au terme d’une finale de play-offs disputée en formule aller-retour, les Fleurissoises prennent la mesure des Parisiennes d’Issy-Paris. Défaites 22 à 21 lors de la manche aller, les joueuses du Loiret maîtrisent le deuxième épisode en s’imposant 30 à 24, le temps de savourer ce premier titre de champion. « Je suis heureuse et soulagée du devoir accompli. Nous avons effectué une bonne saison et notre titre est mérité », confie Gnonsiane Niombla, une jeune capitaine (25 ans) comblée, un an après décroché la Coupe de France. En tout juste une année, le club du Loiret a garni sa vitrine des trois titres majeurs que compte le handball français féminin.

4 juin 2015 – Paris SG HB champion avant l’arrivée de Nikola Karabatic

Après l’édition 2015 de la Coupe de France, les joueurs de Philippe Gardent s’adjugent leur 2e titre de champion. Montpellier a longtemps occupé la tête de la LNH mais le club héraultais échoue à un petit point de Daniel Narcisse et de ses coéquipiers. L’armada parisienne a dû attendre l’ultime journée, la 26e de LNH, pour célébrer son titre après sa victoire contre Tremblay-en-France. Paris aura fait la différence lors des deux duels face à son dauphin. Le lendemain, Luka Karabatic annonce son départ d’Aix-en-Provence pour rejoindre Paris. À peine un mois plus tard, son frère, le meilleur joueur du monde, met fin à la rumeur qui l’annonce à Paris depuis plusieurs semaines : Nikola Karabatic officialise son arrivée dans la Capitale après avoir conquis la Ligue des Champions avec Barcelone.

1er août – Les Cadets champions olympiques

Ce samedi soir à Tbilissi, soutenue par une large partie de la délégation tricolore, l’équipe de France cadets remporte le Festival Olympique de la Jeunesse Européenne (FOJE), soit le trophée le plus prestigieux de la catégorie. Les jeunes pousses ont forcé leur destin pour s’imposer dans le money-time de la finale (30 à 28) face à une équipe slovène prometteuse. Déjà victorieuse du Trophée Méditerranéen, cette génération 1998-1999 (U17) conclut une saison remarquable de 25 matches où elle est restée invaincue. « Je savais que ce serait difficile car les joueurs manquent d’expérience internationale. La préparation du match a consisté à le présenter comme s’il se situait en dehors de la compétition. Et pour leur enlever la pression, leur rappeler que ce match faisait partie de la préparation à l’Euro jeunes de l’an prochain », raconte Pascal Person déjà prêt à passer le relais à Éric Quintin.

1er août – Les juniors en OR

26 à 24 où le score qui permet à l’équipe de France de remporter la finale du Mondial 2015 face au Danemark. Cette nuit là à Uberlandia au Brésil, la génération 94-95 a écrit une ligne dorée et unique sur le palmarès du handball français. C’est en effet la première fois qu’une équipe junior est sacrée championne du monde. Florian Delecroix est élu MVP et meilleur arrière droit de la compétition ainsi que Julien Meyer, meilleur gardien… Et dire que ce dernier pourrait encore évoluer dans la catégorie jeunes garçons avec laquelle il a conquis en 2014 le titre européen… « C’est une émotion indescriptible, qu’on ne pouvait pas deviner, confie Yohann Delattre, champion du monde 95, qui fait équipe avec Jacky Bertholet à la tête de l’équipe de France junior. Forcément, je suis particulièrement sensible aux prestations de Julien Meyer qui a été élu meilleur gardien de la compétition. Sans sa présence, il n’y aurait pas de titre ce soir. C’est la différence avec l’an passé à l’Euro. Son arrivée a bonifié le groupe et peut-être aidé cette génération 94-95 à prendre confiance. »

20 août 2015 – Le doublé des Jeunes

Champions d’Europe l’été précédent, les Minots d’Éric Quintin assument leur rang de favoris pour réaliser un doublé inédit : à Ékaterinbourg ils s’imposent en finale du championnat du monde par 33 à 26 face à la Slovénie. Mieux, ils parachèvent un formidable été qui a vu triompher toutes les sélections masculines six mois après le 5e titre planétaire remporté par les Experts. Ludovic Fabrégas, convoqué par Claude Onesta au printemps dernier pour rejoindre les Experts, est élu meilleur pivot de la compétition. Melvyn Richardson est désigné meilleur joueur (MVP) et meilleur demi-centre… Alors qu’il est arrière droit de formation ! « Ce n’est pas loin d’être un chef d’œuvre mais c’est surtout le bonheur suprême. Je suis heureux car tous les joueurs ont mérité de sortir de la compétition avec une bonne image », apprécie Éric Quintin, l’entraîneur sacré aussi champion du monde 20 ans plus tôt avec les Barjots.

20 décembre 2015 – La 7e place des Femmes de Défis

La 7e place des Femmes de Défis évoque encore des regrets. Depuis 2011, l’équipe de France bute systématiquement sur le dernier carré. À Herning, les Françaises sont battues en quarts de finale par une superbe équipe néerlandaise. Trois jours après, les joueuses d’Alain Portes terminent sur une bonne note en chipant la 7e place au Monténégro. « On espérait mieux que de disputer les matches de classement. La septième place reflète probablement notre niveau, » constate le coach Alain Portes. En décrochant la 7e place, l’équipe de France s’offre un TQO (Tournoi de Qualification Olympique) abordable pour décrocher l’un des deux billets pour les J.O. de Rio. Les Bleues auront l’avantage du terrain puisque l’IHF a confié l’un des trois TQO à la Ligue de Lorraine qui organisera l’événement à Metz (18 au 20 mars) avec les Néerlandaises, vice-championnes du monde, les Tunisiennes et les Japonaises.