Les interligues 2018 se sont achevés à Saint-Dié-des-Vosges avec le succès large de la sélection locale, le Grand Est, aux dépens de l’Île-de-France, par 23 à 15 (9-6). Les Pays de la Loire et Les Hauts de France complètent le Final Four. Pascal Bourgeais, responsable du Parcours de Performance Fédéral, livre les enseignements de l’édition 2018 disputée dans un nouveau format. Daouda Karaboué, évoque aussi le travail d’évaluation auquel il s’est livré trois jours durant.

La réforme du format des interligues convient-il aux experts de la filière masculine ?
Cette compétition plus compacte répond à nos attentes et elle est en lien avec la réforme des territoires. J’observe que la densité d’équipes plus fortes élève le niveau d’adversité. Auparavant nous avions 4 compétitions sur 4 sites éclatés puis une finale à quatre équipes. Désormais, le nouveau format permet d’assister à la compétition en intégralité. Les 2 terrains contigus de Saint-Dié-des-Vosges ont garanti une unité de lieur précieuse pour tous les acteurs.

C’est un rendez-vous incontournable pour les cadres de la filière masculine…
L’ensemble des cadres de la filière sont présents et c’est en effet un lieu d’échange pour tous ceux qui oeuvrent dans les pôles. Ce type de compétition permet de regarder l’émergence des meilleurs athlètes et de se pencher sur les déficiences des joueurs et des structures. C’est en quelque sorte, une veille proactive dans le PPF.

Comment évaluer des joueurs qui encore en période de croissance ?
Pour cette catégorie des moins de 15 ans, il faut trouver les équilibres entre les qualités des joueurs qui ont de l’avance et leur capacité à l’entretenir dans la durée. C’est un exercice difficile car il s’agit d’une démarche prospective sur plusieurs années. En même temps, il faut rechercher les potentiels parmi ceux qui ne présentent pas encore l’ensemble des qualités requises.

Alors quelle méthode appliquer ?
Nous utilisons aussi un logiciel développé par une université québécoise. Il permet de déterminer le pic de croissance de manière assez fiable, afin d’extrapoler la taille adulte prépondérante à certains postes. Nos outils statistiques permettent de constater que 50 % des joueurs de la catégorie sont issus du premier tiers de l’année (janvier à avril). Cela ne signifie pas que tous ces joueurs sont nés sous une bonne étoile mais que la maturité est prépondérante pour l’expression immédiate des qualités. Il faut avoir un regard différencié et évidemment pondérer les statistiques avec le critère de croissance et de date de naissance sur les deux autres tiers de l’année.

Outre la compétition, quels étaient les autres rendez-vous de ces interligues ?
Une formation territoriale encadrée par les CTS du Grand Est était mise en place pour les entraineurs locaux. Pendant ces trois jours, il y avait également une formation des jeunes arbitres prometteurs. La formation s’effectuait dans les conditions de compétition avec des outils de pointe : des oreillettes et des retours vidéo. Les réunions avec les responsables des PPF territoriaux ont pendant ces trois jours également permis de faire le point sur les actions dans leur Territoire respectif, de se projeter vers le futur, et d’affiner l’écriture des contenus de formation à prodiguer dans la filière d’accession de nos pôles.

Encadré : le regard de Daouda Karaboué
Dans cette analyse, je mets l’accent sur les fondamentaux de base, acquis ou en cours d’acquisition. J’observe chez chacun des gardiens engagés dans la compétition afin de disposer d’une photographie de cette catégorie d’âge. Certains gardiens disposent de qualités mais ils sont trop peu nombreux, nous manquons de densité. Nous avons la volonté que la filière dispose d’un bagage suffisant. C’est indispensable de donner des repères à ces jeunes garçons, sans en faire des robots. Ils doivent en effet les acquérir et les utiliser dans leur gestuelle et leur savoir-faire. Je ne suis pas favorable au formatage. Il n’y a pas de dogme sur la taille, il s’agit d’un indicateur mais pas une vérité. Idem pour la souplesse qui est utile mais pas si indispensable : l’important est de continuer à la travailler et de s’adapter à sa physionomie. Le bon gardien est celui qui part du bon côté et qui arrive à mettre le doute dans l’esprit du tireur.

Interligues masculins :
Demi-finales :
Grand Est
– Pays de la Loire : 25-23
Hauts de France – Île-de-France 1 : 15-20

Finales :
Places 3-4 : Pays de la Loire –
Hauts de France : 22-16
Places 1-2 : Grand Est – Île-de-France 1 : 23-15 (9-6)

Classement final : 1/ Grand Est 2/ Île-de-France 1 3/ Pays de Loire 4/ Hauts de France 5/ Occitanie 6/ Île-de-France 2 7/ Normandie 8/ PACA 9/ AURA 10/ Bretagne 11/ Réunion 12/ Bourgogne – Franche-Comté 13/ Centre Val de Loire 14/ Antilles 15/ Nouvelle Aquitaine 16/ Belgique

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