L’information est restée plus ou moins confidentielle la semaine passée. Mais elle est un révélateur de la santé, tant physique que psychologique, d’Amandine Leynaud en ce début de saison. A l’occasion d’un tournoi de charité où étaient conviés de grands noms de la scène continentale (les Monténégrines de Buducnost, les Slovènes de Krim et les Autrichiennes d’Hypo), la gardienne des Femmes de Défis a été élue meilleure portière de la compétition. « C’est le genre de récompense qui te conforte dans tes impressions, tes sensations. Et qui prouve que je me sens bien. Bien dans cette nouvelle ville, dans ce nouveau club. »
Bien dans son corps et dans sa tête. Elle est loin, désormais, cette cauchemardesque rentrée 2012 qui avait vu son genou gauche la trahir et la priver de sa première expérience à l’étranger sous les couleurs du club roumain de Valcea. Convalescence et rééducation achevées au printemps dernier, Amandine Leynaud avait annoncé en février sa signature avec le club macédonien de Vardar. « J’ai eu la chance de pouvoir venir ici en fin de saison dernière. Cet été, je ne suis donc pas arrivée en terre inconnue ! J’avais déjà mon appartement quand nous avons entamé la préparation le 17 juillet, confie Amandine. Et puis, même si l’expérience avec Valcea a été écourtée, je savais déjà ce que représentait le fait de quitter la France pour l’étranger, un club pour un autre club« . C’est donc en toute sérénité que « Doudou », comme on la surnomme en équipe de France, s’est engagée dans cette nouvelle aventure.
D’autant plus que contrairement aux souvenirs laissés par l’Euro 2008 que les Françaises avaient disputé au sein de la petite République des Balkans, le nouveau pays d’adoption de la gardienne tricolore recèle d’atouts et de charme. « La ville de Skopje, je n’en gardais que de mauvais souvenirs, reconnaît Amandine Leynaud. Mais je peux vous dire désormais qu’elle est très jolie, très agréable. Les gens sont accueillants, chaleureux. Ils échangent beaucoup, c’est une culture très différente de la nôtre. Ca contraste avec tous les a priori que l’on peut se faire d’un pays comme la Macédoine. »
Rendez-vous en Ligue des Champions !
C’est dans ce contexte favorable qu’Amandine Leynaud a débuté une saison placée sous le signe de l’ambition. Invitée à disputer un tournoi qualificatif pour la Ligue des Champions, la formation macédonienne, forte de son recrutement pharaonique de l’intersaison, a fait de l’accès à la plus prestigieuse des compétitions de clubs, sa priorité. « C’était en effet le premier objectif, et le seul impératif de la saison. L’an passé, il fallait absolument que les filles remportent le championnat pour avoir une chance de disputer cette qualification. Le tournoi Wild-Card, nous l’avons préparé avec grand soin. On s’attendait à ce que le match face aux Italiennes soit plus facile parce que le perdre était impensable. Pour la finale, jouer Fleury, c’était déjà beaucoup plus compliqué. Même si on a de bonnes joueuses (Lekic, Radicevic, Fernandez, Khmyrova…) ça n’est pour ça que l’on va gagner. Ce ne sont pas que des grands noms les uns à côtés des autres sur le terrain, ce sont des filles qui doivent impérativement jouer ensemble. »
Pour l’heure, le mariage des multiples talents de Vardar fonctionne à plein régime. L’ensemble macédonien s’est bel et bien qualifié pour la Ligue des Champions qu’il débutera le 6 octobre prochain et où il affrontera au tour principal les Espagnoles de Bera Bera, les Norvégiennes de Larvik et les Croates de Podravka. Peu de temps avant qu’Amandine ne retrouve l’équipe de France pour sa rentrée internationale, à Rouen, à l’occasion d’un match de qualification pour l’Euro 2014. A ce sujet, Amandine Leynaud reste prudente et lucide. « Le départ d’Olivier et l’arrivée d’Alain Portes vont sans doute nécessiter un certain temps d’adaptation. Se fixer des objectifs précis à court terme, c’est, à mon sens, un peu précipité. Je pense que si la Fédération a fait le choix de changer d’entraîneur, c’est pour obtenir des résultats à long terme et plus particulièrement en perspective des Jeux Olympiques de Rio en 2016. »
« Très heureuse pour Camille »
En attendant, les tâches domestiques vont rythmer le quotidien de l’ex-messine. « Il n’y a que six ou sept équipes dans le championnat de Macédoine. Nous y prenons part et en parallèle, on participe à la Ligue Régionale qui réunit elle de grands clubs qui, comme nous, ne disposent pas d’un championnat très dense. » C’est dans le cadre de cette compétition qu’Amandine Leynaud, Allison Pineau et Siraba Dembélé affrontent les Monténégrines de Buducnost samedi. L’ex-gardienne de Metz ne s’en cache pas, pouvoir partager avec des compatriotes, qui plus est coéquipières de toujours en équipe de France, c’est un plaisir supplémentaire. « Même si au printemps dernier, quand j’étais seule ici, je dois reconnaître que je n’ai pas du tout eu le mal du pays, c’est évidemment un plus. Par exemple, dimanche dernier, on a regardé la finale de l’Euro de basket toutes les trois. Et ça nous permet aussi de discuter de l’actualité française. » Justement, sur ce point, une bonne nouvelle est arrivée de Nîmes mercredi matin. Camille Ayglon, grande amie d’Amandine Leynaud, a donné naissance à son fils. « Oui, c’est une nouvelle merveilleuse ! Je suis tellement heureuse pour Camille et pour Guillaume. Je leur souhaite tout le meilleur. Mais je voudrais lui dire, quand même, que j’ai hâte qu’elle revienne !« .