Elle n’arbore plus, depuis déjà quelques années, sa queue de cheval blonde à la pointe de la mythique défense 1-5 de l’équipe de France. Devenue directrice d’un centre commercial près de Dijon, après avoir tenu une boutique de vêtements, Véronique Pecqueux-Rolland a néanmoins le regard toujours pointé sur sa passion de toujours.
Son activité professionnelle et ses deux enfants lui remplissent déjà allègrement son emploi du temps, mais elle ne rate rien des grands championnats des Femmes de Défis. Elle était même, cet été, du côté de la Copper Box de Londres pour encourager aux Jeux Olympiques une équipe de France à laquelle elle a tant apporté. Et puis, cet automne, elle a accepté deux nouvelles sollicitations : Handensemble et BeIN Sport.
Les Nationales du Handensemble, programme de développement de la FFHB pour les personnes en situation de handicap, avaient lieu ce week-end à Lons-le-Saulnier (Jura). Pour cette cinquième édition, « Véro » s’est déplacée en voisine afin de parrainer l’évènement. « C’est une très belle initiative, qui vise à utiliser le handball comme vecteur d’intégration, explique-t-elle. J’ai assisté à la cérémonie d’ouverture et à des rencontres de hand fauteuil, de hand adpaté et de hand loisir. Le hand fauteuil implique, comme son nom l’indique, que les joueurs évoluent en fauteuil roulant, sur un terrain normal, avec des gardiens qui peuvent être soit debout, soit en fauteuil. Tous ne sont pas nécessairement handicapés ; une équipe était ainsi formée par un groupe d’amis qui s’est mis au hand fauteuil pour pouvoir continuer à jouer avec l’un d’entre eux qui a perdu une jambe après un accident. Cela joue très vite, c’est impressionnant car très physique ! Le hand adapté se joue lui avec les règles habituelles et concerne plutôt les personnes en situation de handicap mental, plus ou moins léger. Il n’y a aucune animosité entre adversaires, un vrai respect et une grande solidarité. Et quand ils marquent, c’est une explosion de joie ! Enfin, le hand loisir s’adresse davantage aux personnes de leur entourage, à leurs éducateurs, et permet ainsi à certaines personnes handicapées de jouer avec des valides. »
« J’ai beaucoup aimé l’ambiance, l’état d’esprit, et le degré d’investissement »
L’ancienne Femme de Défis est repartie enchantée par le spectacle auquel elle a assisté : «J’ai beaucoup aimé l’ambiance, l’état d’esprit, et le degré d’investissement des gens. Ils ont fait des centaines de kilomètres, en provenance de toute la France, et sur le terrain ils se défonçaient vraiment. Ils étaient à fond, très impliqués, pas du tout dans le sens de la compétition à tout prix, mais dans le seul but de passer un super moment. Cela a créé une véritable émulation, et un état d’esprit génial. »
La Dijonnaise a eu d’autres occasions de s’extasier au bord d’un parquet depuis cet été, dans un univers différent : celui de la LFH. Recrutée par BeIN Sport comme consultante pour les matches de la Ligue féminine, elle est à l’antenne environ une fois par mois, soit trois rencontres depuis le début de la saison.
« J’ai toujours bien aimé cette activité. C’est une bonne chose que le handball féminin soit médiatisé et diffusé, mais avec mon emploi chargé, je ne traverserai pas la France pour commenter des matches si je n’y trouvais aucun plaisir ! Je suis ravie de le faire, d’autant plus que j’ai été très bien accueillie dans l’équipe, et que cela permet de garder le contact avec le milieu. Je ne suis pas là pour parler de mon expérience passée, mais pour faire vivre le match, parler des filles sur le terrain et revenir sur certaines actions avec un regard plus technique. Ce n’est pas mon métier non plus, mais j’essaie de bien faire, et j’apprends ! »
Les téléspectateurs apprennent beaucoup, eux aussi, à l’écoute de Madame Pecqueux-Rolland, l’inoubliable n°8 au cœur toujours aussi grand !