Vous êtes conseiller du Président et plus particulièrement président de la commission de développement ? Quelles sont exactement les prérogatives de cette commission ?
C’est une commission « historique » de la FFHB qui définit la stratégie fédérale autour du développement et de la promotion de toutes les activités hors du domaine compétitif ce qui suppose aussi de travailler à la structuration de nos clubs et la formation des bénévoles. Le service s’appuie sur le soutien financier du Ministère chargé des Sports et de partenaires privés comme la Fondation de la Française des Jeux. La commission est composée d’élus administrateurs de la Fédération, de membres de la DTN et de salariés spécialistes de ces questions. Mais le développement, c’est aussi l’affaire des vingt-six chargés de développement au sein des Ligues et des élus de nos territoires. C’est aussi l’affaire des agents de développement dans les clubs, des nombreux bénévoles qui font un travail de titans pour notre sport. Il faut savoir que c’est dans l’ADN du handball que de proposer une pratique compétitive de très haut niveau tout en offrant une vie associative et éducative, de groupe, de qualité.
« PLUS TU ACCUEILLES DE LICENCIÉS, PLUS LEURS PROFILS SONT VARIÉS »
La FFHB a franchi il y a peu la barre des 500 000 licenciés. L’augmentation est en hausse constante. Comment expliquez-vous ce capital séduction ?
Les nouveaux handballeurs viennent dans nos 2400 clubs d’abord pour faire de la compétition, pour partager un bout du rêve des équipes de France. Mais il ne faut pas perdre de vue que plus tu accueilles de licenciés, plus leurs profils sont différents et hétéroclites. C’est pour ça que l’offre de pratiques se doit d’être la plus large possible, variée et pertinente. Aujourd’hui, on peut jouer au handball quasiment tout au long de la vie depuis l’âge de trois ans, alors même que le hand est un sport de contact et de compétition. Ce n’est possible que grâce à une gamme de « produits handball » séduisante et intéressante parce que bien structurée (en termes d’éducateurs et d’outils) et adaptée aux attentes des publics. Je pense au Handensemble pour les personnes en situation de handicap, aux « Grands Stades » pour les jeunes enfants en écoles primaires, au handball « premiers pas » qui s’adresse aux enfants à partir de 5/6 ans, à la pratique loisirs, aux activités organisées autour de la santé et du bien-être comme le Handfit que nous allons déployer à la rentrée. Aujourd’hui, on est sur un marché concurrentiel des sports de salle, on assiste à une véritable lutte des places au sein des gymnases. L’avenir appartient donc à ceux qui sont capables de maintenir et de développer leurs acquis, qui sont chez nous, je le redis, une vie associative dense et conviviale, le souci de l’Autre, avec le goût de la performance sportive, tout en élargissant la gamme de pratiques quels que soient les territoires et les publics. On doit prendre en compte l’évolution des comportements des jeunes et de leurs familles qui sont aujourd’hui davantage dans une posture et des pratiques de consommateurs, de leurs besoins, attentes qui ont évolué et y répondre du mieux possible.
Dans quelques jours, auront lieu les Nationales du Handensemble…
En effet, au Kremlin-Bicêtre, et notre ambition, c’est que ce rendez-vous devienne l’équivalent de d’un mini-Bercy autour du Handicap. On essaie d’en faire un événement majeur de la saison. Le Handensemble permet aux valides et aux personnes en situation de handicap, qu’il soit moteur ou mental, de jouer ensemble. C’est un moment qui se veut et qui sera festif ; 400 personnes seront réunies le week-end prochain. On jouera ensemble, on s’amusera et on espère que les clubs auront envie de mettre en place des régionales construites sur ce modèle dans leurs territoires.
« LE HANDBALL DOIT ASSUMER SON RÔLE DE CORPS INTERMÉDIAIRE DE LA COHÉSION SOCIALE »
Cela sous-entend la mise en valeur des clubs qui s’efforcent de développer ces pratiques variées ?
Oui, à travers des labellisations que nous sommes en train de simplifier et de valoriser afin que les familles et les élus des villes, intercommunalités ou départements sachent dans quels clubs il fait bon venir jouer. Le développement, c’est aussi une affaire de communication voire aujourd’hui d’abord une question de communication entendue comme la mise en valeur de savoir-faire. Il faut montrer ce que l’on fait dans nos clubs en prenant appui par exemple sur les usages et les outils numériques. On en est au début. C’est une nécessité, un chemin que nous devons prendre. Ce qui veut dire qu’il faut trouver des moyens et créer des liens entre pratiques sportives et numériques pour toucher par exemple le jeune public. Le développement ne s’arrête pas au simple cadre du 40×20. Le handball est un acteur ancré dans la société qui doit assumer son rôle de corps intermédiaire et nous devons nous investir encore plus dans le champ de la cohésion sociale. Il faut que l’on soit très fort en matière d’emploi et de formation car c’est une condition sine qua non de notre développement. C’est sans doute le chantier le plus difficile étant donné le contexte actuel. Nous avons nos 200 emplois d’avenir comme nous nous y étions engagés auprès de l’Etat mais aussi des plans sport emploi, des jeunes en contrat d’apprentissage ; nous nous appuyons aussi sur « profession sports », nos formations fédérales ; et tout ça doit nous amener à améliorer l’emploi en nombre et en qualité. Il va toutefois falloir être capable de résoudre cette délicate équation : financements + emplois = développement.
Quels types d’actions avez-vous mis en place pour résoudre cette équation?
Avec l’aide de nos ligues, comités et clubs, en diversifiant nos offres de pratiques pour avoir plus de licenciés donc plus de recettes fédérales…et des partenaires qui investissent sur notre discipline ! Et bien sûr en structurant davantage nos clubs.
La Fédération a dernièrement proposé une journée d’initiation à la pratique du Handfit à ses salariés. Quels sont les contours de cette nouvelle discipline ? Le coeur de cible et les objectifs de la FFHB ?
Cela fait partie d’une commande ministérielle autour de la santé et du bien-être. On est le premier sport collectif à proposer une activité autour de ce thème. Elle est destinée aux entreprises, aux parents, aux personnes qui veulent entretenir leur santé dans le cadre de la vie associative handball. Le Handfit consiste en une forme de préparation physique adaptée à des publics en entreprise par exemple et surtout qui veulent manier le ballon dans une optique de bien-être, en musique et de façon ludique.
« TOUT CE QUE L’ON IMAGINE AUJOURD’HUI, C’EST DANS LA PERSPECTIVE DE 2017 »
L’investissement a également été porté sur le Service Civique. Pouvez-vous nous en dire plus ?
On a un agrément national et un soutien avec Unicité et la FDJ. Cela permet à un service traditionnel de mettre en place des projets autour de l’activité handball en se rapportant aux thèmes comme handball et citoyenneté, handball et handicap par le biais d’intervenants dans les clubs autour de ces thématiques.
Quels sont les événements majeurs programmés et les objectifs visés dans les prochains mois ? Et les prochaines années ?
À moyen terme, les clubs vont poursuivre les opérations Grands Stades pour les jeunes d’écoles élémentaires avec les associations de sports à l’école. Il y aura la Tournée FDJ cet été et ces podiums dans les stations balnéaires et bien sûr on a la perspective de 2017 et les activités périphériques autour du Mondial. Tout ce qu’on imagine aujourd’hui, c’est pour être prêt à ce moment-là et en faire une fête populaire qui va au-delà des frontières du handball.