Avant même que ne débute la préparation à l’Euro, comment jauges-tu ton équipe ?
Avec curiosité. En valeur absolue, cette équipe est moins homogène que la précédente. Elle a certes moins de puissance mais on va rester sur les même principes. Des joueurs ont du talent et il faudra rechercher de la complémentarité et de l’intensité.
Au regard de la concurrence, quel résultat peut-on espérer ?
Peut-être que nos victoires finissent pas exaspérer certains adversaires ? Je l’ai déjà dit : je me moque un peu de nos concurrents. Toutes les équipes sont plus que respectables mais je me préoccupe seulement de notre capacité à donner le meilleur de nous-mêmes pour gagner. Ce sera probablement un poil plus difficile qu’avec la génération précédente qui était exceptionnelle. Les joueurs actuels ont le niveau requis et on va tout faire pour que la sauce prenne.
Crois-tu qu’une forme de pression du résultat va désormais entourer les sélections qui passeront derrière les générations sacrées championnes d’Europe et du monde ?
C’est aussi une situation nouvelle pour moi. Ce qui a été fait auparavant est un élément de confiance et de crédit. On n’espère ne pas les épuiser dès la compétition suivante et il faut en prendre le caractère positif. J’aime à penser qu’on gagne quand on joue bien mais à bientôt 50 ans, je ne suis pas né de la dernière couvée. Il faudra être concentré sur l’approche technique et sur l’intensité et l’engagement à mettre, sur le don de soi. Le Handball français à un niveau de représentation à défendre et à préserver. Les joueurs doivent vivre avec cette pression. Et c’est aussi notre porte d’entrée technique : qu’ont fait nos aînés pour gagner ? Certes il faut de la réussite mais ils sont passés par des moments de difficultés et rien ne garanti qu’on saura encore les passer sur le plan des émotions, de la conviction et de l’engagement. On sait ce que le Handball français peut développer comme force de travail. On ne va pas trembler.
Saint-Malo et Tignes sont devenus des lieux fétiches de l’équipe U19 pour la préparation des grandes compétitions….
Il y a la volonté de ne pas toujours vouloir découvrir. Nous disposons de peu de temps pour nous mettre au niveau et nous réduisons le niveau d’incertitude en allant dans des endroits où ça fonctionne super bien. À Saint-Malo puis à Tignes, les Minots bénéficient d’un cadre magnifique et de conditions d’accueil de haut niveau où les températures sont aussi plus agréables à ce moment là de l’année. En Bretagne nous allons retrouver l’équipe de bénévoles des clubs de Saint-Malo et de Tintegnac qui est extraordinaire.
Comment s’est déroulée la réception pour l’anniversaire des 40 ans du pole espoir Provence Alpes basé à Aix-en-Provence ?
Notre estime pour ce type de structures est forte car elle a eu de l’impact sur toutes les personnes qui sont passées au sein du pôle. Je revendique et je milite pour ces structures qui développent l’homme par le prisme de l’exigence et de l’excellence. À travers de genre de cérémonie, c’est une façon de se faire retrouver les gens et de faire du lien intergénérationnel. Daniel Costantini est aussi venu : il avait l’air singulièrement heureux et il était à l’aise avec tout le monde.
Le Mondial 2017 est d’actualité… C’est l’occasion d’évoquer le Mondial B de 1989 disputé à Marseille. Quels souvenirs en conserves-tu ?
J’ai encore beaucoup de souvenirs. C’était ma première compétition à l’étage senior et il s’agissait de la première grande compétition organisée dans le Palais des Sports de Marseille. Il n’y avait pas de pression particulière et c’est l’aventure vécue avec les coéquipiers qui reste gravée. Je suis heureux et fier d’avoir joué dans cette équipe avec les grands noms qui la composaient.
L’équipe de France avait terminé 5e, la dernière place pour accéder au Mondial A de 1990 qui allait la propulser aux J.O. de Barcelone…
Parfois de grands destins débutent sur des moments qui sont à la limite de l’aléatoire. Pour aller chercher cette fameuse 5e place face aux Danois, nous menions de 5 buts et l’écart se réduisait inexorablement. Un passage en force a été sifflé alors qu’une faute aurait pu être sifflée contre Thierry Perreux. Cette décision arbitrale fait peut-être basculer le match du bon côté. Daniel Costantini avait bossé sur l’image de l’équipe de France, pas seulement sur le terrain. Cette décision était une forme de témoignage de tout son travail.
Quels sont tes liens aujourd’hui avec les Minots passés en catégories supérieures ?
J’ai beaucoup d’affection pour eux et c’est toujours un bonheur de les revoir, de suivre aussi la façon dont ils évoluent. J’ai toujours ressenti que ces garçons allaient faire aimer le Handball et peut-être même au delà de ce qui a été fait jusque là.
Quel lien technique vous unit avec Pascal Person et Yohann Delattre ?
C’est la diversité à la Française. Une forme de liberté est donnée aux responsables des dossiers, avec de la confiance et de l’autonomie. On fait de façon différente mais c’est complémentaire et enrichissant.
Le championnat d’Europe en Croatie se déroulera exactement pendant les Jeux Olympiques de Rio. Comment vas-tu gérer cette tentation pour toi, le staff et les joueurs ?
Franchement je suis dégoûté que cela tombe pile poil en même temps et je ne sais pas comment on fera. C’est le boulot et la qualité de notre chef de village, Jean-Louis Guichard. Il sait optimiser les conditions environnementales.
Avant cet Euro U19, tu vas rallier Montalivet pour endosser ton rôle de coordinateur technique du Beach…
Tout est à construire. Avec les entraîneurs Mickael Illes et Valérie Nicolas, nous allons surtout découvrir et réfléchir à comment travailler ce jeu car les règles sont différentes du Sandball. L’idée est que la France puisse devenir une nation capable de jouer au Handball aussi de cette façon là. Les équipes de France seront présentes face à une espèce de Draft. Les clubs professionnels nous ont témoigné leur estime et leur affection en laissant les joueurs participer à ce rendez-vous. Il nous faut voir à quel point on peut développer le Beach en France et trouver la complémentarité avec le Sandball, tout cela pour mieux rendre service encore au Handball. Nous irons au championnat d’Europe 2017 de Beach pour participer à la fête internationale.