« Je pense qu’aujourd’hui les mentalités ont évolué et que les binômes féminins, de plus en plus nombreux, commencent à se faire une place sur les terrains de handball. Toutefois, cela dépend surtout du niveau auquel nous officions ainsi que des dirigeants et des joueurs que nous rencontrons.
Il y a des clubs très ouverts et bienveillants à notre égard qui nous encouragent à continuer et apprécient de voir des femmes sur les terrains. Parfois aussi, nous rencontrons des dirigeants ou des joueurs machos et qui ne supportent pas se faire diriger et rappeler à l’ordre par une fille qui plus est, plus jeune qu’eux.
Ces comportements encore trop souvent présents sur les terrains nous rendent la tâche sans doute plus difficile que pour les binômes masculins. Toutefois, le soutien des personnes qui nous entourent et qui nous font confiances nous aident à avancer et à relever la tête ».
Florine Martineau et Julie Tissier
Arbitres G4A Nord-Ouest
« Ce qui nous agace c’est le fait que l’on nous dise des choses du genre: « c’était drôlement bien pour des filles » ou, à l’inverse, « c’est normal, ce sont des filles, elles subissent la pression, elles sont plus fragiles. »
Il y a aussi ceux qui essaient de rouler des mécaniques et de nous impressionner à travers leur gabarit (forcément, sur cet aspect là, on ne « paye pas de mine » !) ceux qui, par un excès de testostérone pensent qu’il est nécessaire de nous « broyer » la main pour nous saluer, avec un regard du genre « alors, c’est qui l’patron ? »
L’arbitrage est en train d’évoluer, les binômes féminins sont de plus en plus respectés, les joueurs comprennent que ce n’est pas parce que nous sommes des femmes que nous ne sommes pas capables de gérer des situations de conflit et d’avoir une lecture de jeu pertinente. Que l’on soit homme ou femme, nous avons tous nos faiblesses, si nous sommes capables d’entendre les reproches qui nous sont faits en tant qu’arbitres tout court, nous ne les tolérons pas quand ils portent atteinte à l’arbitre en tant que femme ».
Karine Plouhinec et Stéphanie Derache
Arbitres G4B Nord-Ouest
« Nous pensons que le fait d’être des arbitres femmes implique de devoir davantage s’imposer sur un terrain, ou au moins d’une manière différente. Nous avons parfois l’impression d’avoir plus de choses à prouver sur le terrain, surtout lorsque nous officions sur des rencontres masculines.
Par ailleurs, il peut être parfois plus facile au contraire de créer le contact avec les joueurs, et de leur parler sur le terrain lorsque nous le devons via notre statut de « femme » ».
Mélanie Felder et Ornella Frantz
Arbitres G4B Nord-Est
En tant que « femme arbitre » dans un binôme mixte, je pense apporter un surplus de douceur et de tempérance quand certains Ego masculins s’emballent sur le terrain.
D’ailleurs, mon partenaire me laisse en règle générale la gestion du tirage au sort entre les capitaines/officiels pour leur glisser souvent le même message:
« Bon match à tous, viril mais correct ! «
Petite touche d’humour appréciée par les différents acteurs, qui en retour nous sourient ou nous clignent de l’œil !
En somme, l’arbitrage féminin c’est comme un café noir avec un soupçon de chantilly.
Aurélie Trouve Arbitre G4A du S.O
Demain, nos arbitres féminins nous raconteront quelques anecdotes de leur quotidien.