La finale régionale féminine a vu la victoire du HBC Meursault face au Rouen 76 Université HB au terme d’un match haletant. Véronique Pecqueux-Rolland et ses coéquipières ont mieux négocié une fin de match cruelle pour les jeunes normandes : 26-25 (12-13)

Véronique Pecqueux-Rolland avait disputé son dernier match dans l’antre parisienne, à l’occasion du Mondial 2007, lors d’un match de classement face à la Corée-du-Sud. Neuf années, plus tard, c’est face aux Normandes du Rouen 76 Université club que Véro a retrouvé la folie des grandeurs et une rage de vaincre bien utile à ses coéquipières du HBC Meursault. Car avant de grimper sur le podium et soulever la Coupe de France régionale, le HBC Meursault a souffert. Beaucoup souffert. Les Bourguignonnes prenaient un meilleur départ (3-1, 3e) mais la jeunesse normande n’était pas décontenancée par l’enjeu et le cadre magnifique de l’AccorHôtels Aréna. Les sociétaires du Rouen 76 Université HB restaient au contact et grâce à un doublé d‘Émilie Gerbron, elles passaient devant pour la première fois (9-8, 22e). Les Normandes clôturaient même le 1e acte avec un but d’avance (12-13) et le rêve de l’emporter devenait plus concret.

L’expérience supplante la jeunesse
La 35e minute marquait le 1e tournant de cette finale régionale féminine : les Normandes, par l’intermédiaire d’Émilie Gerbron, s’offraient le 1e écart significatif depuis le début de la partie (17-14, +3). Les ex-Femmes de Défis, Ludivine Jacquinot (deux fois) et Véronique Pecqueux-Rolland, comblaient l’écart en moins de 3 minutes. Cette dernière dirigeait ses coéquipières mais la jeunesse normande continuait son travail de sape : efficacité en attaque et mobilité en défense. À 10 minutes du terme, la marque promettait du suspense : 23-23. Les Normandes ne profitaient pas de leur supériorité numérique (exclusion temporaire de Céline Murigneux) et Ludivine Jacquinot marquait deux fois d’affilée pour donner l’avantage (24-23, 53e) aux Bourguignonnes derrière depuis la 24e minute ! Nathalie Vocoret-Carbillet (ex-sociétaire de D1) résistait en défense. Tiffany Garnier était invitée à rejoindre définitivement le banc pour une 3e exclusion. Alors privé de son meilleur élément, l’ensemble rouennais allait céder sous la pression. Saxo Grux marquait depuis l’aile gauche pour offrir un +2 aux Bourguignonnes, à l’entrée du money-time (55e). Un tir sur le poteau (58’), un jet de 7m stoppé par Alexandrine Leroy (59’) , un arrêt de Caroline Clerc (60’) : les Bourguignonnes tenaient bon et, à 30 secondes du terme, Céline Murigneux (aussi ex-sociétaire de D1) inscrivait son 4e but personnel : celui de la victoire pour le club de la Côte d’Or

Finale régionale féminine : HBC Meursault – Rouen 76 Université HB : 26-25 (12-13)
Arbitres : Rémi Demagel et Loïc Espinasse

HBC Meursault : Gardiennes : Clerc (60’, 12/36) et Leroy (04, 1/2) – Joueuses de champ : Murigneux (4/5) – Revil (2/3) – Petit (1/4) – Dupre (1/5) – Pecqueux-Rolland (5/6) – Ledoux (1/2) – Cocoret-Carbillet (0/1) – Jacquinot (8/15) –Michelin (2/5) – Grux (2/2) – 2’ : Murigneux – Petit – Pecqueux-Rolland (2) – Ledoux – Jacquinot – Michelin – Grux

Rouen 76 Université HB : Gardiennes : Martin (60’, 14 arrêts) – Joueuses de champ : Clavel (2/3) – Honel (2/5) – Carricart (1/6) – Gerbron (6/7) – Zmuda (3/5) – Garnier (6/7) – Bazid (2/9) – Guetari (2/2) – Guihard (0/1) – (Morello (1/1) – 2’ : Honel – Bazid – Guetari (2) – Thomas (1) – Carton rouge : Garnier (3)

Déclarations :
Céline Murigneux (joueuse Meursault) : Elles ont vraiment proposé un beau handball et sont beaucoup mieux rentrées dans la partie que nous. Nous avons ramé tout le match. Mais bon, il fallait atteindre le résultat et c’est bien là l’essentiel. L’objectif est atteint. On est très heureuse. On a quand même eu beaucoup de difficultés aujourd’hui. Même nos petites jeunes ont été mises sérieusement à contribution. Elles ont parfaitement répondu présent. Il ne faut pas se voiler la face. Rouen a dominé tout le match et on s’en tire très bien. Nous avons joué à l’expérience à la fin. C’est ce qui a fait la différence. Car physiquement et dans l’abnégation, nos adversaires ont répondu plus présent que nous. Nous avons enfin gagné une finale. On va pouvoir fêter cela dignement.

Typhanie Garnier (capitaine de Rouen) : Nous avons été solides défensivement. On savait que c’était par là que ça devait passer. On ne peut qu’en ressortir grandi. Nous avons affronté des anciennes joueuses de D1 voire championne du Monde. On peut être fier de nous. Je suis déçue d’avoir vécu la fin de match sur le banc de touche après mon carton rouge. D’autant que le premier « deux minutes » n’était pas pour moi. Mais les copines ont été à la hauteur jusqu’au bout.

Emilie Gerbron (joueuse de Rouen) : On savoure chaque instant. Toutes les secondes de ce match étaient juste trop bien. Certes, nous avons failli gagner. Mais ce n’est que du bonheur malgré tout. Nous étions trop contentes d’être là. Et nous avons joué à notre image, collectivement. Nous avons presque gagné ensemble. Nous avons quand même rivalisé avec de très grandes joueuses de handball !

Laurent Thiery (entraineur Rouen) :
Je suis frustré. Nous devions la gagner. Cela s’est joué à peu de chose. Peut-être un peu d’expérience… et quelques décisions arbitrales qui me restent en travers de la gorge. Ce match était dans la continuité de notre saison. Nous savions que sur le défi physique, on était mal. On a accentué encore plus notre jeu porté vers l’avant. Nous voulions les faire courir et les fatiguer. Cela a presque marché. Je suis trop fier de mon groupe ce soir. Elles ont joué leur jeu et il faut continuer là-dessus. A travailler les relations dans ce groupe qui va passer désormais en Nationale 3. J’avais peur que l’on passe à travers. Je pense plutôt que c’était un match agréable à voir pour tout le monde.