Comment faire abstraction d?une telle ambiance dans le Stade Pierre Mauroy avec ses 28 010 spectateurs dans un match, un huitième ou un quart de finale aussi important ?
Le frisson on l?a en rentrant sur le terrain et après le coup de sifflet final. Nous sommes restés maîtres de nos émotions et nous n?avons pas baissé les bras dans ce quart de finale.
L?équipe de France est qualifiée pour les demies où ne figurent pas trois nations fortes : l?Allemagne, le Danemark et l?Espagne ?
Beaucoup de favoris ont perdu en huitièmes et cela démontre la densité du niveau mondial, aussi la difficulté pour se hisser en demies. Nous avons fait quelque chose d?énorme mais nous n?avons encore rien autour du cou. On va vite se remettre au travail.
Tu sembles tout en maîtrise, dans une forme de plénitude sans que la pression ne t?atteigne ?
Malgré l?enjeu de l?événement, je joue avec moins de pression. La pression est mon amie : elle est là pour moi et pour tous les joueurs. Et je sais comment évoluer avec elle. Cela me permet de prendre du recul et pas qu?un dehors de matches. Je joue plus relâché, je m?amuse avec les défenseurs et avec mes coéquipiers. J?essaie de faire des matches pleins à tous les niveaux, en attaque, en défense, au tir et à la passe. Voilà, je prends beaucoup de plaisir. C?est jouissif de gagner en réalisant de grosses performances.
Avec le staff tu as géré ton temps de jeu pendant la phase préliminaire?
Cela m?a fait du bien de ne pas jouer face à la Pologne car j?ai des petits bobos pour espérer être bien jusque la fin. J?ai une blessure au pied depuis le mois de décembre dont je me ressens toujours et que je dois surveiller.
Comment as-tu vécu le départ de Luka au lendemain du match face au Japon ?
Sur le coup j?ai été très triste et très touché. Lorsque tu te prépares toute une vie pour vivre de tels moments et que tout s?arrête sur une action à la con, face au Japon? Tu te dis que cela peut arriver à n?importe qui et à tout moment. En même temps, cela m?a fait plus prendre conscience encore de la chance que nous avions de vivre cet événement et qu?il fallait en profiter.
Comment vit-il ce Mondial ?
C?est sûr que c?est difficile pour lui de ne pas pouvoir nous aider, de regarder les matches à la télé et de se sentir impuissant. Tant qu?on n?a pas vécu cela, on ne peut pas le comprendre. La blessure c?est le plus difficile dans le sport. Mais il faut l?accepter et aller de l?avant. On n?a pas le choix.
Penses-tu souvent à ces deux ballons perdus dans le money-time de la finale olympique ?
Au fur et à mesure de sa carrière, on apprend à relativiser et à voir plus loin. J?aurais aimé plus que tout remporter cette médaille d?or olympique. En même temps, j?ai repensé aux autres finales gagnées et alors j?ai songé à la tristesse qu?avaient dû ressentir les autres équipes en perdant face à nous nous. Et puis après tout, pourquoi n?aurions nous pas le droit de perdre une finale ? Et pourquoi serions nous toujours supérieurs aux autres ?
J?ai revu cette finale et nous n?avons pas eu la réussite de notre côté. C?est vrai aussi qu?il y a cette perte de balle à la fin mais j?ai revu le match et en 1e mi-temps, les Danois avaient la tête sous l?eau, on aurait alors du faire l?écart. Et la défaite est arrivée.
Cette médaille d?argent olympique a été perçue comme une contre-performance, c?est injuste non ?
Avant cette finale, nous avions gagné huit finales et quand tu la perds on ne te parle que de cela. Il ne faut pas croire qu?on est supérieurs à cause de notre histoire. Tout ce que tu as fait avant est remis en question. À part Teddy Riner, tous les sportifs français auraient bien aimé repartir avec une médaille d?argent. Les basketteurs ou les volleyeurs qui n?ont pas réussi à passer alors que c?était la meilleure équipe au monde sur l?année. Nous avons sûrement habitué les spectateurs et les médias à rapporter des médailles d?or et à gagner toutes les finales. C?est une médaille olympique, il faut être fier.
Tu vas retrouver tout à l?heure sur le terrain un ami proche, Vid Kativnic. En quoi est ce particulier à un tel niveau ?
Je suis heureux qu?il soit en demies car c?est plus qu’un pote.
Tableau final : Les résultats et le programme
AccorHotels Arena à Paris
– Demi-finale – jeudi 26 janvier à 20h45 : France – Slovénie sur TF1 et beIN SPORTS 1
– Demi-finale – vendredi 27 janvier à 20h45 : Norvège – Croatie
LES SEIZE JOUEURS : Gardiens : Vincent GÉRARD (Montpellier HB) – Thierry OMEYER (Paris SG HB) / Ailiers gauches : Michaël GUIGOU (Montpellier HB) / Ailier gauche – Demi-centre : Kentin MAHÉ (SG Flensburg-Handewitt) / Arrières gauches : William ACCAMBRAY (Paris SG HB) – Olivier NYOKAS (HBC Nantes) – Timothey N’GUESSAN (FC Barcelone) / Demi-centres : Nikola KARABATIC (Paris SG HB) – Daniel NARCISSE (Paris SG HB) / Pivots : Ludovic FABREGAS (Montpellier HB) – Cédric SORHAINDO (FC Barcelone) / Arrières droits : Adrien DIPANDA (St-Raphaël Var HB) – Dika MEM (FC Barcelone) – Nedim REMILI (Paris SG HB) / Arrière droit – Ailier droit : Valentin PORTE (Montpellier HB) / Ailiers droits : Luc ABALO (Paris SG HB) – LE 17E JOUEUR : Ailier droit : Yanis LENNE (Sélestat AHB)
LE STAFF : Manager Général : Claude ONESTA / Entraîneurs : Didier DINART et Guillaume GILLE / Préparateur physique : Alain QUINTALLET / Manager : Michel BARBOT / Responsable vidéo : Vincent GRIVEAU / Médecin : Pierre SÉBASTIEN / Kinésithérapeutes : Jean-Christophe MABIRE et Jacques MIQUEL / Chef de délégation : Jacky BETTENFELD / Attachée de presse : Pauline LAMBERTINI