Ils ont porté haut les couleurs de l’équipe de France mais leur retraite internationale, puis la fin d’activité en club, les ont placés devant leur avenir : Que faire ? Comment le réaliser ? Avec quels dispositifs ? Avec quel accompagnement ? Avec quelle motivation et quels ressorts ont-ils basculé dans une nouvelle voie professionnelle ? Barjots, Costauds, Femmes de Défis, témoignent ici de la délicate transition entre une carrière sportive accomplie et un nouveau dessein professionnel.

Le Grand Nancy ASPTT Handball était à la recherche d’un nouvel entraîneur après le départ de Thierry THONI. Les dirigeants ont choisi le néophyte Stéphane Plantin, champion du monde en 2001. L’ancien joueur de Toulouse a pris en main les destinées d’une formation de Handball ProD2 après avoir entraîné l’équipe de Tournefeuille en Nationale 3. L’ancien ailier droit raconte ici son parcours après avoir été longtemps directeur sportif du club toulousain.

À Bercy en 2001, les handballeurs français décrochaient un 2e titre mondial : il figure parmi les douze joueurs choisis par Daniel COSTANTINI pour le Mondial disputé en France. Stéphane PLANTIN fait partie des Costauds mais il ne dispose pas d’une notoriété à la hauteur des ANQUETIL, RICHARDSON, KERVADEC et consorts. Stéphane PLANTIN joue déjà à Toulouse depuis 1994, avec lequel il a remporté son seul titre national : la Coupe de France en 1998 sous les ordres de Claude ONESTA qu’il retrouvera en équipe de France jusqu’en 2003. Il a aussi croisé la route de Sylvain NOUET au sport-études de Châtenay-Malabry puis au Bataillon de Joinville, de Jean-Michel GERMAIN et de Thierry ANTI à la Stella Saint-Maur. « Pour continuer sur la liste des entraîneurs, lorsque j’avais onze ans, Philippe CARRARA m’a offert le livre des records en me disant qu’il espérait qu’un jour j’aurais mon nom dedans. » Mais c’est bien plus tard, alors qu’il a déjà 23 ans, qu’il rencontre son mentor. « À mon arrivée à Toulouse en 1994, Jean WEBER était l’entraîneur. Il m’a appris à être un homme, moi qui étais un petit banlieusard. Il me flattait en me qualifiant de petit Mozart. Monsieur WEBER était très ambitieux au niveau sportif, je me souviens notamment de la qualité des défenses mises en place avec l’idée qu’il fallait attaquer l’attaque. » Et d’apprécier son management : « Il était très proche de ses joueurs et s’intéressait à nous en dehors du terrain. Parfois dans le milieu professionnel, on crève d’une certaine forme d’indifférence. » Avec Jean WEBER, aussi adoubé par Claude ONESTA, le lien ne sera jamais rompu : « ma femme est amie avec sa fille et son petit-fils joue avec mon fils. »

Bardé de diplômes

Stéphane PLANTIN effectuera l’essentiel de sa carrière professionnelle à Toulouse « j’avais un CDI, l’illustration d’une époque révolue. » Après 12 saisons, il raccroche en 2006 à 35 ans pour devenir directeur sportif et directeur du centre de formation du club de Toulouse Union Handball qui depuis a changé plusieurs fois de nom (désormais Fenix Toulouse Handball). Titulaire d’un DUT techniques de commercialisation obtenu à la faculté de Créteil, Stéphane PLANTIN a toujours eu un pied dans les études ou dans le privé avec la création d’une société de communication (Adéquate). « Je crois que j’ai été le premier à candidater pour le diplôme universitaire de manager général de club sportif professionnel du centre de droit et d’économie du sport à Limoges. Bruno MARTINI s’est présenté aussi et sa notoriété a permis de crédibiliser notre démarche. » Philippe BANA pour la FFHB, et Alain SMADJA pour la LNH, signent la convention qui permet aux premiers handballeurs d’intégrer la prestigieuse formation. En 2010, le club toulousain, sous la présidence de Patrick SALLES, licencie Stéphane PLANTIN. « J’ai toutefois gardé d’excellentes relations avec le club. Je suis vice-président de l’association Fenix Handball qui gère l’activité handball du club, jusqu’à la N2. » Sans emploi salarié, Stéphane reprend le chemin des universités, pour obtenir un double diplôme : un Master 2 de droits. économie et gestion à Paris la Défense, et un MBA de Marketing stratégique à Poitiers. « J’ai beaucoup appris au cours de cette période. En sortant du milieu de sport, cela m’a permis d’appréhender la vision du sport des entreprises. » Puis l’ancien ailier droit a parfait sa formation, cette fois sportive, en obtenant le diplôme d’entraîneur supérieur (DESJEPS) à l’INSEP qui permet de diriger une équipe professionnelle. « Dès la fin de la saison 2013, j’ai eu un contact sérieux avec les dirigeants de Cherbourg mais je n’étais pas encore prêt à franchir le cap car je n’avais jamais entraîné des adultes », rapporte Stéphane PLANTIN qui fera ses armes avec la N3 de Tournefeuille, un club situé dans la périphérie de Toulouse. « On est descendus mais c’était une première expérience pour rentrer dans le métier même si j’étais frustré de ne disposer des joueurs que deux fois par semaine. C’est ce club qui m’a mis le pied à l’étrier et je lui en suis reconnaissant. » Et de s’enquérir d’un club pour assouvir son ambition: « je me suis mis à chercher un club et j’ai envoyé des CV plutôt dans le sud de la France. J’ai présenté une candidature spontanée au club de Grand Nancy ASPTT Handball car j’ai appris qu’il se séparait de son entraîneur. Le contact avec le président Philippe FABRIS a été excellent et je crois que ma carrière et la diversité de mon parcours l’ont convaincu. »

Inspiré par Jean Weber

Après un bon début de saison, les Nancéiens et son effectif de neuf joueurs professionnels se situent dans le ventre mou de la Handball ProD2. Et d’évoquer encore son mentor, Jean WEBER : « La saison passée, il y avait un manque d’ambition dans le jeu. L’objectif est de gérer l‘équipe avec une autre approche mais il y a des choses sur lesquelles on ne peut pas mettre de mot. Mon boulot est de fédérer et jusqu’à présent les joueurs ont adhéré. » Stéphane PLANTIN considère « qu’atteindre les play-offs serait synonyme d’excellente saison tandis que le parcours serait correct entre la 6e et la 8e place. Une place au-delà ne serait pas satisfaisante. » Mais la tâche ne s’annonce pas des plus aisées. Le jeune entraîneur a perdu son défenseur central, le Tchèque Radek HORAK, qui a subi une rupture des ligaments croisés lors du rassemblement de l’équipe tchèque avant d’affronter l’équipe de France en octobre, pour ce qui devait être sa 1ère sélection.

Stéphane PLANTIN
Né le 16 décembre 1971 à Vitry-sur-Seine

CLUBS SUCCESSIFS :
– Stella Saint-Maur (club formateur)
– USM Gagny (1986-1994)
– Toulouse Union Handball (1994-2006)

PALMARÈS :
– 72 sélections en équipe de France (168 buts) de 1997 à 2003
– Meilleur ailier droit de D1 (1997-1998)
– Champion du monde 2001
– Vainqueur de la coupe de France 1998 avec Toulouse
– Champion de France Espoir 1988 avec l’USM Gagny