Appliquer les consignes sans pour autant contrarier l’instinct. Si les Françaises ont peiné samedi face à la Tunisie, c’est qu’elles avaient peut-être trop cette envie de bien faire qui peut, parfois, vous enfermer dans des schémas. Dimanche, à la veille de leur départ pour la Serbie où elles disputeront le Mondial dès le 7 décembre, les Bleues ont retrouvé cette spontanéité, cette fraîcheur qui leur permet de s’exprimer sans limite. Et de se rassurer. A l’image d’Alexandra Lacrabère et d’Allison Pineau, les filles d’Alain Portes ont abordé la finale face à la Roumanie du bon pied. Précise, solidaire et solide, la France a mis la main sur le tableau d’affichage, s’octroyant, dès la dixième minute de jeu, une marge confortable (6-2). Imprenables en défense, les Françaises poursuivent sur la même voie. S’arrachent et accentuent peu à peu leur avance (10-4 ; 17ème). Rien ne semble pouvoir résister aux Tricolores en première mi-temps. Amandine Leynaud, la main ferme, se charge de contrer les rares ballons que les Roumaines parviennent à glisser entre les mailles microscopiques de la défense. La portière du Vardar se permet même le luxe de servir sur un plateau une Siraba Dembélé intenable. En attaque placée, c’est Mariama Signaté qui a pris le relais d’Alexandra Lacrabère. Par dessus ou par dessous, la grande arrière fait parler sa puissance de frappe. Les Bleues rejoignent les vestiaires avec un matelas confortable à la pause et sur des statistiques reluisantes (72% de réussite face au but, 53% d’arrêts pour Amandine Leynaud).
Un temps faible bien négocié
Il fallait s’y attendre. Si elles patientent pendant dix minutes supplémentaires, les Roumaines finissent par amorcer un sursaut d’orgueil et reviennent à cinq longueurs des Tricolores. Une légère bise de panique chatouille alors les Femmes de Défis. Suffisamment pour laisser les joueuses de l’Est relancer le match (18-15 ; 43ème). Il faut une Cléopâtre Darleux autoritaire pour éviter à la troupe française de se mettre définitivement sous pression. La tendance s’inverse à nouveau après que Nina Kanto, Grace Zaadi et Paule Baudouin aient rajouté trois points au compteur bleu (21-17 ; 48ème). C’en est alors terminé des derniers espoirs roumains. Les Bleues décollent à nouveau et délectent même le public de Coubertin. Victorieuses 27 à 22 après dix dernières minutes sereinement menées, les Françaises remportent par la même occasion leur tournoi. Lundi, elles quitteront le territoire national pour la Serbie en ayant, dans leurs valises, quelques certitudes. Il leur restera un dernier duel sans enjeu mercredi soir face à l’Angola à Belgrade avant de rentrer dans le Mondial samedi contre la République Démocratique du Congo.