Victorieuses du Danemark cet après-midi à Göteborg par 25-22 (14-9), les Handballeuses françaises ont décroché la médaille de bronze de l?Euro 2016. Seulement battues par les finalistes, les Pays-Bas et la Norvège, l?équipe de France a rentabilisé sa jolie quinzaine suédoise en remportant cette petite finale toute en maîtrise. La Norvège a remporté son 7e titre continental en battant les Pays-Bas par 30 à 29, dans un remake de la finale du Mondial 2015.Il s?agit de la troisième médaille de bronze dans un Euro, à ajouter au titre mondial de 2003 et aux trois finales (1999, 2009 et 2011) en plus de la médaille d?argent olympique de Rio 2016. L?Euro 2018 se tiendra en France avec Nancy comme ville hôte des Bleues au 1e tour qui auront pour objectif de rejoindre Nantes puis Paris. L?étape du Mondial 2017 est déjà inscrite à l?agenda d?Olivier Krumbholz puisque son équipe est également qualifiée, grâce à sa présence dans le dernier carré, pour la compétition qui se déroulera en Allemagne.

L’AVANT-MATCH : C’est la 3e fois que l’équipe de France se présente dans ce qui est communément appelé la « petite finale. » Deux fois déjà, elles ont remporté ce match qui permet d’embellir considérablement un parcours plus qu’honorable. En 2002, les Bleues avaient dominé la Russie (27-22) puis en 2006, déjà en Suède, l’Allemagne (29-25). Siraba Dembélé et Alexandra Lacrabère connaissent la recette : elles étaient déjà de l’aventure en 2006 pour remporter leur première récompense. Sira et Alex ne manqueront pas rappeler les ingrédients – force, persuasion, compétence – à leurs coéquipières, notamment aux plus jeunes, les ailières droites, Amanda Kolczynski et Laura Flippes, dont le palmarès international est vierge.

COMPTE-RENDU :
Amandine Leynaud, Siraba Dembélé (capitaine), Gnonsiane Niombla, Estelle Nze-Minko, Béatrice Edwige (+ Laurisa Landre), Camille Ayglon-Saurina et Amanda Kolczynski. Le coup d’envoi est donné par les Danoises qui butent à deux reprises sur Amandine Leynaud. Siraba Dembélé en a profité pour ouvrir le score. Elle est bientôt imitée par Estelle Nze-Minko : 2-0 après 3 minutes. Les Bleues effectuent un début de match remarquable. Estelle Nze-Minko se met encore en lumière : elle passe en revue la défense danoise pour offrir un 3-0 aux Bleues. La capitaine Sira catapulte le ballon une 4e fois au fond des filets de Sandra Toft, élue meilleure gardienne de l’Euro. Amandine Leynaud a déjà réalisé 3 arrêts en 5 minutes. Quelle feinte de passe ! Gnonsiane Niombla se joue de la défense danoise et marque le 5e but (7e). Klavs Bruun Jorgensen pose logiquement son 1e temps-mort.

Leynaud donne le ton
Après 7 minutes dans cette petite finale, Trine Jensen ouvre le compteur danois. Marie-Paule Gnabouyou a effectué son entrée, ainsi que Grace Zaadi. Les Danoises bénéficient d’un jet de 7m, marqué par Stine Jorgensen (5-2, 9e). Sandra Toft bloque un tir d’Estelle Nze-Minko qui marquera sur l’action suivante après qu’Amandine Leynaud ait réalisé un 5e arrêt (6-2, 10e). Superbe mouvement tricolore : bien servie, Laurisa Landre manque son face-à-face avec Sandra Toft. Du coup, c’est Maria Fisker qui réduit la marque. Comme prévu, le Danemark s’avance avec sa défense étagée. Marie-Paule Gnabouyou puis Gnonsiane Niombla donnent de l’ampleur au score : 8-3. Mais Gnons s’est blessée sur le tir : elle semble touchée à la cheville droite. Peut-être un coup dur pour les Bleues parfaitement en place depuis le début du match. Bien lancée sur grand espace, Amanda Kolczynski signe le 9e but tricolore. Amandine Leynaud est tout simplement phénoménale avec 8 arrêts à 73 %. Allison Pineau a effectué son entrée. Olivier Krumbholz pose son 1e temps-mort du match. Son équipe récite une partition sublime dans le Scandinavium qui attend la Norvège pour vibrer totalement. Et 10-3 pour les Bleues et le joli but de Manon Houette. Le Danemark n’a plus marqué depuis 10 minutes : Anne-Cécile Dornonville de la Cour réduit la marque. Mette Tranborg est la première joueuse exclue de la partie.

Quelle maîtrise !
Grace Zaadi a retrouvé la confiance sur la 2e partie de l’Euro : la Messine plante un but de 9m. Anne-Cécile Dornonville de la Cour se met encore en valeur mais les Bleues maintiennent un écart conséquent par Siraba Dembélé (12-5, 23e). Marie-Paule Gnabouyou est exclue pour 2 minutes. Bonne nouvelle pour l’équipe de France : Gnonsiane Niombla est de retour sur le terrain. Le score est maintenant de 12-7 en faveur des Bleues, à 5 minutes de la fin du 1e acte. MP Gnabouyou est à nouveau exclue : le jet de 7m est stoppé par Amandine Leynaud qui réalise une première mi-temps stratosphérique (10 arrêts). Alexandra Lacrabère est rentrée en jeu. Après les buts d’Amanda Kolczynski et Stine Nielsen, le score est de 13 à 9 en faveur des vice-championnes olympiques. L’équipe de France rejoint les vestiaires avec un avantage plus conforme à sa 1e mi-temps : Amanda Kolczynski (3 sur 3) réussi un lob sublime sur Sandra Toft : 14-9.

Résister
C’est Laura Glauser qui débute dans les cages. Elle signe un premier arrêt mais ne peut rien sur le jet de 7m réussi par Fie Voller. Les supporters français donnent de la voix. Les Danoises jettent toutes leurs forces pour combler l’écart : Fie Woller marque sur jet de 7m puis Maria Fisker trouve aussi la solution pour battre Laura Glauser légèrement gênée par une autre joueuse danoise. Estelle Nze-Minko et Stine Jorgensen marquent aussi : 15-12 en faveur de l’équipe de France. Laura Glauser est aussi sublime que son aînée : déjà 6 arrêts en 8 minutes dont quelques-uns exceptionnels. Alexandra Lacrabère inscrit son premier but sur jet de 7m. Attention, le Danemark revient à -2 à la 41e minute (14-16) par l’intermédiaire de Stine Jorgensen. Grace Zaadi déclenche un tir qui atterrit sur le poteau de Sandra Toft. Malgré une défense bien en place, Mette Tranborg marque de 9m (16-15, 43e). Les Danoises effectuent une défense tout-terrain qui perturbe les vice-championnes olympiques. Le Danemark a l’occasion d’égaliser mais la perte de balle est aussitôt exploité par Manon Houette : 17-15. Sur la possession suivante, Laura Glauser se distingue encore. Les buts de Mette Tranborg et de Laurisa Landre gèlent les positions : 18-16 pour la France. Trine Jensen est exclue pour 2 minutes : la même sanction tombe peu après sur Alexandra Lacrabère. Les Danoises évoluent sans gardienne et poussent les Blues à la faute. Le jet de 7m de fie Woller est arrêté par la gardienne du temple bleu : Laura Glauser. Toujours 18-16 (49e). Nouveau jet de 7m pour les Scandinaves : Stine Jorgensen le réussit.

Money-time pour le métal
Manon Houette semble flotter au-dessus de la zone mais son tir glisse sur le poteau gauche de la gardienne danoise qui est plus en réussite en 2e période. Les Bleues sont en difficulté à l’attaque : cette fois c’est Alexandra Lacrabère qui voit son tir stoppé. Les Danoises ont une nouvelle balle d’égalisation mais Estelle Nze-Minko intercepte pour filer au but. La demi-centre subit une grosse faute qui aurait sûrement mérité plus que 2 minutes : Trine Jorgensen rejoint le banc et voit Alex Lacrabère inscrire le 19e but tricolore sur jet de 7m (19-17, 53e). L’équipe de France se donne de l’air avec un lob superbe de Siraba Dembélé (20-17). Anne-Cécile Dornonville de la Cour marque le 18e but pour sa formation. Elle écope ensuite d’un carton rouge. Alex Lacrabère marque sur jet de 7m puis Estelle Nze-Minko expédie un tir dan sle but déserté par les Danoises : 22-18 pour l’équipe de France à exactement cinq minutes du terme. Nouveau jet de 7m pour les Danoises, marqué cette fois par Stine Jorgensen. Laurisa Landre manque l’occasion d’asseoir peut-être la victoire d’autant que Trine Jensen rapproche sa formation : 22-20 (57e). À la limite du refus de jeu, Gnonsiane Niombla trouve une lucarne parfaite. Les Danoises ne renoncent pas : Kathrine Heindahl marque dans un Scandinavium largement acquis aux Danoises. Maria Fisker est exclue : les Danoises termineront le mach en infériorité numérique. Stine Jorgensen maintient le suspense. Les Bleues ont la balle de la victoire : celle qui a été élue meilleure défenseuse de l’Euro 2016, Béatrice Edwige, marque deux fois pour conclure la marque. Un joli symbole pour la Messine. La médaille de bronze est remportée par les Bleues qui s’imposent 25 à 22. Après l’argent des J.O., cette équipe a confirmé son nouveau statut.

DÉCLARATIONS : À COMPLÉTER
Olivier Krumbholz (entraîneur) : Oui c’était serré mais c’est la caractéristique de quasiment tous les matches de l’Euro. Nous avons bien maîtrisé en 1e mi-temps et nous aurions dû être un peu plus devant. Ensuite elles sont revenues mais on a su rester solides dans la tempête et dans l’adversité. Les joueuses de champ peuvent payer une bière à leurs gardiennes : je n’avais jamais vu un duo aussi bon tout au long d’une compétition. J’ai aussi beaucoup aimé le comportement des jeunes. Ce collectif va se construire avec une quinzaine de joueuses. J’adore cette médaille, je la trouve extraordinaire car c’est la confirmation que le travail paie.

Alexandra Lacrabère : Je suis contente que ce soit terminé. Je suis épuisée et fière de remporter cette médaille de bronze. Pour Sira et pour moi, cela fait 10 ans que nous avons remporté, déjà en Suède, cette médaille de bronze. La défense danoise a l?air pleine de trous mais individuellement les Danoises défendent hyper bien. Elles sont revenues mais on n?a pas paniqué. C?est une nouvelle marche dans notre progression. Clairement on se prépare pour l?Euro 208 à la maison et j?espère qu?on va continuer. Depuis 2011, nous n?avions plus remporté deux médailles et là nous gagnons deux récompenses en quatre mois. Qui l?eût crû ?

Joël Delplanque (Président) : D?abord c?est un nouveau moment de bonheur. Depuis que je suis président de la FFHandball, j?ai eu la chance d?en vivre un certain nombre et je ne m?y habitues pas. J?ai savouré les médailles d?argent de l?été passé et je savoure pleinement cette médaille de bronze remportée de main de maître. La double performance de l?équipe de France féminine valide pleinement le choix d?organiser l?Euro 2018 en France. Les filles viseront l?or avec le soutien du public.

Philippe Bana (DTN) : L?idée de gagner une seconde médaille après celle olympique, c’est très fort. En plus, il y a a du fond. Les filles, notamment les jeunes, ne sortent pas de nulle part. Nous avons commencé à travailler sur la planification des deux prochaines années. Il faudra occuper intelligemment les semaines internationales et estivales, avec du temps de compétition et d?entraînement. Au moment des qualifications du Mondial 2017, en juin prochain, l?Allemagne a accepté notre invitation pour disputer 2 matches. Nous n?aurons pas le droit de rater cette compétition qui sera le pendant du Mondial masculin, 22 mois après.

Amanda Kolczynski : Je savais qu?ensuite c?était le retour à la maison et les vacances. Il fallait donc jeter toutes nos forces dans la bataille. Au niveau des émotions, je suis au top.

Camille Ayglon-Saurina : C?est ma première médaille à l?Euro. Réussir cela dans l?enchaînement me rend tellement heureuse. Le staff est aussi ultra-performant et ça paie.

Béatrice Edwige : Il y a eu les J.O. où on a montré que la défense française était revenue à son meilleur niveau. Malgré la défaite sur la Norvège, je pense que nous possédons la meilleure défense du monde. Il y a un an de cela nous étions plus dans le Top 10 et nous sommes installées dans le Top 3. C?est beaucoup de travail et je suis heureuse que mon compagnon et ma famille soient aussi heureux que moi derrière la télévision.

Estelle Nze-Minko : ll y a beaucoup d?émotion. Cette médaille me va très bien, je ne suis pas triste. Nous sommes sur une bonne lancée avec des progrès depuis des J.O., c?est super. Je me suis bien sentie sur cette compétition. J?ai beaucoup travaillé sur mon rapport à la confiance et j?ai décidé de prendre des responsabilités.

STATISTIQUES :
Places 3-4 Euro 2016 à Göteborg (Suède) :
France – Danemark : 25-22 (14-9) – 8 500 spectateurs – Arbitres : Diana Florescu et Anamaria Stoia (Rou)

France – Gardiennes : Glauser (30′, 8 arrêts) et Leynaud (30′, 10 arrêts) – Joueuses de champ : Glauser – Kolczynski (3/3) – Ayglon-Saurina 0/1) – Pineau (0/1) – Landre (1/3) – Zaadi (1/2) – Leynaud – Houette (2/6) – Dembélé (4/5) – Flippes (0/1) – Horacek – Edwige (2/2) – Nze-Minko (5/7) – Gnabouyou (1/4) – Niombla (3/4) – Lacrabère (3/4 dt 3/3 pen) – Exclusions temporaires : Gnabouyou (2) – Lacrabère – Entraîneur : Olivier Krumbholz

Danemark – Gardiennes : Toft (60′, 12 arrêts) – Reinhardt – Joueuses de champ : Toft – Okkels (1/3) – Fisher (2/3) – Hansen (0/3) – Woller (1/2) – Heindhal (2/2) – Grigel (1/2) – Nielsen (1/2) – Tranborg (2/5) – Kristiansen – Dornoville de la Cour (3/5) – Jensen (3/4) – Spellerberg – Jorgensen (6/11) – Haugsted (0/2) – Reinhardt – Exclusions temporaires :Carton rouge : Dornoville de la Cour Entraîneur : Klacs Bruun Jorgensen

Programme de l’Euro 2016 en Suède : tous les résultats
Finalités du 16 au 18 décembre à Göteborg
Vendredi 16 décembre :
Places 5 et 6 :
Allemagne – Roumanie : 22-23 (11-11)
Demi-finales :
Pays-Bas – Danemark : 26-22 (13-13)
France – Norvège : 16-20 (9-11)

Dimanche 18 décembre :
Places 3 et 4 : France – Danemark : 25-22 (14-9)
– Finale : Pays-Bas – Norvège : 29-30 (15-15)

Le groupe (16 +2) : Gardiennes de but : Laura GLAUSER (Metz HB) – Amandine LEYNAUD (Vardar Skopje) / Ailières gauches : Siraba DEMBÉLÉ (Rostov) – Manon HOUETTE (Thuringer) / Arrières gauches : Gnonsiane NIOMBLA (Bucarest) – Tamara HORACEK (Metz HB) / Demi-centres : Estelle NZE-MINKO (Siofok) – Allison PINEAU (Brest Bretagne HB) – Grace ZAADI (Metz HB) / Pivots : Béatrice EDWIGE (Metz HB) – Laurisa LANDRE (Craiova) / Arrières droites : Camille AYGLON-SAURINA (Bucarest) – Marie-Paule GNABOUYOU (Viborg) – Alexandra LACRABÈRE (Vardar Skopje) / Ailières droites : Laura FLIPPES (Metz HB) – Amanda KOLCZYNSKI (ES Besançon)Remplaçantes : Julie FOGGEA (Fleury-Loiret) et Astride N’GOUAN (Brest Bretagne HB)

Le staff :
Olivier KRUMBHOLZ (Entraîneur principal) – Sébastien GARDILLOU (Entraîneur adjoint) – Christophe CAILLABET (Entraîneur vidéo) – Pierre TERZI (Préparation physique) – Gérard JUIN (Médecin) – Annick LE NAOUR et Jean-Michel CARASSONE (Kinésithérapeutes) – Richard OUVRARD (Préparateur mental) – Noémie SUBIRANA (Attachée de presse) – Philippe RAJAU (Assistant)