Le choc a tenu toutes ses promesses, au plus haut niveau régional, entre Le Kremlin-Bicêtre et Nim’Arguerittes. Les deux collectifs, qui montent en Nationale 2 à l’issue de cette saison, se sont répondu du tac au tac durant une heure. Le Nîm’Arguerittes a fait parler son expérience, sa fougue et son talent pour stopper le Kremlin-Bicêtre.

Après les finales départementales, l’ambiance est encore montée d’un cran en ce début d’après-midi avec la première des finales régionales. Il faut dire que l’affiche avait fière allure chez les filles, entre deux armadas déjà en route vers un plus haut niveau national. D’un côté en effet une équipe du Val de Marne, nouvelle égérie de l’emblématique club omnisports du CSA Kremlin-Bicêtre, et représentatif du puissant vivier de notre discipline en région parisienne. En face, la nouvelle entité qui vise à redonner au handball féminin nîmois son lustre d’antan, depuis la disparition du HBC Nîmes en 2016. Association en effet toute récente (2022) de la section féminine du CS Marguerites et de l’USAM Nîmes Gard, le Nîm’Arguerittes ambitionne clairement de retrouver au plus vite au moins la D2. Grâce à l’apport des joueuses formées localement, telles la gardienne Laurie Carretero-Fontaine, l’arrière Johanna Lombardo, les soeurs Biscuit et d’autres belles promesses comme Noémie Artaud. En attendant, il s’agissait de marquer son territoire face à la fougue locale, illustrée par Anouk Gatoux et Sonia Ferhaoui. Le bras de fer était entamé dès les premières secondes et aucune équipe ne parvenait à prendre le dessus sur l’acte initial (9-9, mi-temps).

Le handball nîmois en reconquête

Au retour des vestiaires pourtant, ce sont les Gardoises qui portaient le premier coup d’accélérateur. Après encore sept minutes d’égalité (12-12, 37e), la capitaine Bleu Ciel montrait la voie à ses partenaires, en transformant un sept mètres et décalant son ailière Pauline Gal pour maintenir sa troupe en tête (14-13, 38e). Dans la foulée, Johanna Lombardo faisait preuve d’altruisme pour servir coup sur coup Melissa Curabec et Elisa Biscuit. Le break était fait (16-13, 40e). Et si les franciliennes se rebiffaient un temps sur un doublé de Ferhaoui aux sept mètres (16-15, 44e), on sentait que le match était en train de choisir son camp et que l’expérience nîmoise commençait à porter ses fruits. Même les blessures de la capitaine Léa Biscuit et de l’arrière Curabec, ne pouvaient altérer la dynamique des partenaires de Laurie Carretero-Fontaine, devenue impassible, derrière une défense qui contenait désormais la fougue adverse, encore pleine d’entrain mais de plus en plus désordonnée. Cette dernière, sacrée en Europe avec Nantes en 2021, se rappelait au bon souvenir du très haut niveau. Comme sa comparse Karine Zucker, qui la relayait brivèeent pour repousser un sept mètres. Nim’Arguerittes tenait sa coupe de France de haute lutte. Une belle revanche en souvenir des vaincues du HBC Nîmes en 2015. A l’instar d’une Johanna Lombardo qui assurait le spectacle jusqu’au bout. Nîmes, sur la voie d’un retour au premier plan, profitait pleinement du moment présent !

DÉCLARATIONS

William AFONSO (entraîneur du Kremlin-Bicêtre) : Nous avons commencé à louper des tirs et la gardienne en face faire des arrêts, forcément cela s’est compliqué à partie de là. Nous avons perdu le fil du match à partir du milieu de la seconde période. Nous sommes une équipe assez jeune et nous avons subi lorsque le match a commencé à chauffer. Nous avions pourtant des solutions et des ballons pour se remettre la tête à l’endroit, mais il nous manquait de l’expérience. Nous partons sur un nouveau projet avec la montée en N2, nous avons encore une coupe de la Ligue de l’Ile-de-France à disputer la semaine prochaine, il nous manque juste la cerise sur ce beau gâteau. Nous n’avons pas eu l’habitude des matchs compliqués, et mentalement c’est tout un apprentissage. Il faut garder tout le positif de cette finale et s’en servir pour la suite.

Julie DEFRANCE (capitaine Kremlin-Bicêtre) : Il y a beaucoup de déception, désolé de dire ça comme ça, mais on a fait n’importe quoi. On fait une bonne première période, on est devant, et on perd la tête. On est resté au vestiaire, notre attaque a dérapé et à partir de là, plus rien. C’est d’autant plus rageant qu’on a l’impression qu’elles ne sont pas meilleures que nous. Mais le résultat est là, elles ont su sauter sur l’occasion et bravo à elles. Je suis vraiment fâchée contre nous-mêmes. Tout le parcours nous laissera de beaux souvenirs, on a été soudé toute la saison pour arriver jusque là. L’épopée a été magnifique et on est contente de faire rayonner le club en l’amenant sur une finale de coupe de France. Le public s’est déplacé, merci à lui, et on l’espère, à bientôt.

Thierry PACHAIRE (entraineur Nim’Arguerittes) : C’est énorme, on a réalisé un des deux objectifs de la saison, avec la montée en N2. On avait ciblé ces deux choses l’été passé, et les réaliser toutes les deux, c’est incroyable. On n’était déjà pas loin de gagner avec Marguerrites il y a quelques années, cette fois c’est la bonne, même si l’équipe a été montée l’été passé. On a su créer une belle dynamique avec des anciennes comme Johanna Lombardo ou Laurie Carretero qui ont encadré les plus jeunes. La mayonnaise a pris, et c’est ce qui a amené les résultats. Il y a eu plein de beaux moments collectifs cette saison qui ont mené à ce succès. Je ne sais pas si on revivra ça un jour, alors aujourd’hui, on va savourer.

Laurie CARRETERO-FONTAINE (gardienne Nîm’Arguerittes) : C’est vrai que j’avais déjà perdu deux finales de coupe de France, avec le HBCN puis Nantes, mais jamais à Bercy. Il n’était pas question cette fois de repartir sans la coupe. Nous avions ciblé en début de saison la montée en N2 et Bercy, on est allé au bout avec en prime le trophée. J’ai eu peur en première période, mais à partir de la 39e, je ne sais pourquoi, je me suis dit que nous n’avions plus rien à craindre. Tout le monde a apporté quelque chose sur ce match, même les petites jeunes qui auraient pu être prises par l’enjeu. Je suis tellement fière de tout le monde. Je suis une partenaire comme les autres, j’essaie juste de leur apporter mon expérience, j’espère que l’on va continuer à grandir. Je ne pensais pas revivre de telles émotions au travers de ce parcours en coupe de France. Quelque soit le niveau, le sport est un tel vecteur de sensations fortes.

Johanna Lombardo, la coupe et Nîmes à coeur, a parfaitement montré la voie à ses partenaires. (Photo FFhandball /Icon Sport)

programme ET RÉSULTATS DES FINALES 2023

Départementale féminine : HBC La Fare (13) – Paris XO Handball (75) 17-24 (7-11)
Départementale masculine : Handball Club Grabellois (34) – Entente Cellois Louveciennes 23-30 (10-17)

Régionale féminine : Nim’Arguerittes HB (30) – CSA Kremlin Bicêtre (94) 24-17 (9-9)
16h00 – Régionale féminine : Sud Action Marseille (13) – Amicale Épernon (28)
18h15 – Nationale féminine : Metz HB (57) – Paris 92 (75)
20h30 – Nationale masculine : Montpellier HB (34) – HBC Nantes (44)