Opposition de style à la première heure, dans le cadre de la finale départementale, entre les revenantes et expérimentées joueuses de La Fare, dans les Bouches-du-Rhône, et les novices parisiennes du Paris XO. Pas de doublé pour Jennifer Pierre et consorts. Magnifique lancement à contrario pour le Paris XO.

Cinq ans après leur première finale sous les couleurs de Côte Bleue, Jennifer Pierre et plusieurs de ses fidèles étaient de retour en finale départementale à l’Accor Arena. Cette fois dans les rangs du club de la commune de la Fare-les-Oliviers, au-dessus de l’Étang de Berre. Un second titre à conquérir pour huit filles du collectif sudiste, à l’instar des soeurs Petit, d’Audrey Galey et Aurore Mari, dans le sept de départ au coup d’envoi. Alors qu’en face, c’était une grande première pour une section qui a juste vu le jour… au début de cette saison. Le début de match est à l’avantage des parisiennes, qui ouvrent le score sur un jet de sept mètres transformé par leur capitaine Mathilde Varoquier (0-1, 1e). Mais en dépit de son manque de réussite en ce début de match, les joueuses de la Fare s’appuient sur leur expérience de l’évènement pour garder le contact au tableau d’affichage (4-4, 13e). Au coeur de ce premier acte cependant, ce sont les franciliennes qui vont prendre petit à petit l’ascendant, dans le sillage de leur arrière Nadja Zimmermann, imitée par l’ailière Quiterie Landeche (4-7, 18e). Et si Jennifer Pierre, l’entraîneure joueuse sudiste essayait bien d’haranguer sa troupe et de montrer l’exemple, l’écart se maintenait et se creusait même à l’approche de la mi-temps. Au gré des réalisations de l’intenable suissesse du Paris XO (7-11, mi-temps).

Le début d’une histoire

Changement de décor dans un premier temps au retour des vestiaires. Malgré un débours de quatre unités, les partenaires de Sabrina Petit revenaient sur le parquet avec le plein d’énergie pour inverser la tendance. En trouvant enfin le plus souvent sa pivot, Marion Arrighino Delubac, dans l’axe ou à la conclusion aux jets de sept mètres, La Fare recollait rapidement à une seule longueur (10-11, 35e). En dépit de plusieurs occasions d’égaliser, les Farenques manquaient pourtant ensuite le cadre et les opportunités. Il n’en fallait pas plus pour que les filles de Loïc Boutonnet ne reprennent leur distance, grâce à leur indispensable couteau suisse (12-15, 40e puis 14-18, 48e). Nadja Zimmermann se démultipliait en attaque et dans toutes les positions. Bien campé sur sa défense, le Paris XO prenait définitivement le large dans une fin de match à sens unique, avec le renfort de ses avants et une Emmanuelle Sicard qui fermait assurément la boutique (15-20, 55e). L’émotion prenait le dessus sur le banc de touche, dans des ultimes minutes où les parisiennes mesuraient leur performance. Un joli coup de maître pour une première saison d’existence. Le Paris XO handball est bien né, sur le parquet de l’Accor Arena SVP. Un inédit titre forcément à la clef. Il ne pouvait rêver meilleur baptême du feu. Le show de la coupe de France était ainsi bien lancé !

DÉCLARATIONS

Jennifer PIERRE (entraîneur joueuse La Fare) : Il y a de la déception parce que j’ai l’impression qu’on n’a pas joué notre jeu. On avait déjà gagné en 2018, on était attendu et je pense qu’il y avait beaucoup de pression que l’on n’a pas su gérer. On n’a pas été au rendez-vous, j’avais dit que notre pire ennemi c’était nous-mêmes, ça s’est vérifié. J’ai quand même dit à la fin du match aux filles que ce qu’on avait vécu était incroyable. On est un petit village de 8 000 habitants, monter jouer une finale de coupe de France à Paris, avec 300 supporters, c’est quelque chose de gigantesque. Même si on a perdu, on sait que ça restera un super souvenir, une super expérience, surtout pour nos jeunes joueuses.

Sabrina PETIT (capitaine La Fare) : C’est en effet notre seconde expérience après Côte Bleue en 2018. Nous étions huit filles de l’aventure à l’époque encore là aujourd’hui. Nous avions un peu de pression finalement du fait de cette histoire passée et ce vécu partagé. Nous avons commis trop d’erreurs pour rivaliser jusqu’au bout, mais nous avons donné le meilleur de nous malgré tout. Comme il y a cinq ans, nous sommes au début d’une nouvelle histoire. On s’aime beaucoup entre nous dans cette équipe, nous avions envie de partager ses émotions. Maintenant, c’est la déception qui prime sur le coup. Mais on va pleinement savourer cette journée si particulière. Elles étaient plus fortes simplement.

Loïc BOUTONNET (entraîneur Paris XO) : Avant l’été dernier, les filles se connaissaient du Paris UC et elles ont décidé de créer ensemble leur club dans le 18e arrondissement. Il y en a beaucoup qui ont joué en nationale, même une professionnelle, cela s’est vu j’espère en dépit d’une certaine retenue. Elles nous ont proposé en septembre de les accompagner sur l’objectif coupe de France, elles cherchaient des coachs. Et moi qui arrivait du rugby, cela m’a fait rêver tout de suite. C’est un groupe d’amies avant tout. Pour des amateurs, jouer à Bercy, et gagner en plus, c’est le Graal. On va garder le même groupe l’année prochaine pour continuer l’aventure. Nous avons largement le niveau d’aller encore plus haut. Le club va continuer à se construire. Les filles ont envie de le développer. Cela ne pouvait pas mieux commencer. Nous sommes arrivés sur la pointe des pieds, un peu cachés, et je préférais ne pas avoir l’étiquette de vainqueur en arrivant en finale. Il fallait juste qu’elles comprennent que le plaisir devait primer sur l’enjeu. Elles l’ont très bien mis en pratique.

Mathilde VAROQUIER (capitaine Paris XO) : C’est une grande fierté, on est évidemment super contente. Gagner la coupe de France, ici à Paris, c’est complètement. On a fondé le groupe l’année passée, c’est notre première saison ensemble, et on fait la saison presque parfaite. Invaincues en championnat, on gagne la coupe de France…On y croyait un peu au début de l’année et plus les choses ont avancé, plus on s’est dit qu’on pouvait le faire. On jouait toutes en N2 ou en N3 avant donc à l’époque, jouer une finale de coupe de France à l’Accor Arena, c’était mission impossible. Le secret, c’est qu’on est un groupe de vraies copines, qu’il y a une vraie dynamique dans le club avec les autres sections. Gagner ici, devant nos supporters, ça restera un moment magique, gravé à jamais. On est 24 ou 25 dans le groupe, on sait qu’on s’en souviendra toujours de cette journée.

Jennifer Pierre face à Nadja Zimmermann, le duel de cette finale départementale a tourné en faveur de la numéro 15 de Paris XO. (Photo FFhandball /Icon Sport)

programme ET RÉSULTATS DES FINALES 2023

Départementale féminine : HBC La Fare (13) – Paris XO Handball (75) 17-24 (7-11)
12h00 – Départementale masculine : Handball Club Grabellois (34) – Entente Cellois Louveciennes (78)

14h00 – Régionale féminine : Nim’Arguerittes HB (30) – CSA Kremlin Bicêtre (94)
16h00 – Régionale féminine : Sud Action Marseille (13) – Amicale Épernon (28)
18h15 – Nationale féminine : Metz HB (57) – Paris 92 (75)
20h30 – Nationale masculine : Montpellier HB (34) – HBC Nantes (44)