Après une première période compliquée, Metz Handball a accéléré en seconde période pour remporter la douzième coupe de France de son histoire (29-20). Si l’écart est large, la JDA Dijon n’a pas à rougir de sa prestation, tant les Bourguignonnes ont tenu la dragée haute à leur adversaire pendant quarante-cinq minutes.

Et de 12 ! Grandissime favori à sa propre succession, le Metz Handball (Ligue Butagaz Énergie) s’est offert le scalp de la JDA Dijon (Ligue Butagaz Énergie) lors de la finale de la Coupe de France féminine, ce samedi soir sur le terrain de l’Adidas Arena. Grâce à ce succès, le club messin décroche le douzième sacre de son histoire dans cette compétition, le troisième de suite. Pourtant, le début de match est clairement à l’avantage des Dijonnaises, bien emmenées par Celine Sivertsen (2-4, 5e). Peut-être crispées par l’enjeu, malgré leur expérience, les joueuses d’Emmanuel Mayonnade haussent le ton pour récupérer de nombreuses cartouches offensives. Lancées par une Chloé Valentini très en verve en première période (5 buts), les Messines claquent un cinglant 4-0 en l’espace de quelques minutes pour prendre le large (8-4, 12e). En prenant un premier un temps mort, le coach dijonnais Anthony Favier décide de réunir ses troupes pour remettre de l’ordre dans le jeu de la JDA. Un recadrage permettant aux partenaires de l’arrière gauche Claire Vautier de rester à portée de fusil du Metz Handball (9-7, 16e). Avec une défense agressive et une Manuella Dos Reis en verve dans sa cage, les Dijonnaises font vaciller l’attaque adverse. À la suite de nombreux ballons perdus, l’entraîneur du Metz Handball Emmanuel Mayonnade décide à son tour de convoquer une cellule de crise (12-10, 21e). Alors que Metz a eu des opportunités pour mener de cinq buts, les partenaires de l’arrière danoise Kristina Jorgensen ne comptent qu’une unité d’avance à la pause, ayant été punies sur montées de balle par les Dijonnaises. Grâce à un dernier jet de sept mètres de Sivertsen, meilleure buteuse bourguignone avec six réalisations, la JDA revient au vestiaire avec une seule longueur de retard (15-14)

Metz fait le trou après le repos

Si le premier acte est accroché, la deuxième période est beaucoup plus débridée. Appliqué des deux côtés du terrain, le Metz Handball récite enfin son handball, avec l’arrière danoise Kristina Jorgenson à la baguette. Plus concentrée en défense, les Dragonnes passent un 5-0, forçant le coach dijonnais Anthony Favier décide d’interrompre le jeu avec un temps mort (19-14, 35e). Après presque six minutes sans marquer, Dijon parvient enfin à stopper l’hémorragie avec un jet de sept mètres de Stine Lonborg (19-15, 36e). Malheureusement pour les Bourguignonnes, cela semble insuffisant pour desserrer l’étreinte que Metz semble avoir sur la rencontre depuis le retour des vestiaires (20-15, 40e puis 21-17, 45e). En retard au tableau d’affichage, Dijon tente alors le tout pour le tout, mais la portière messine Hatadou Sako veille au grain. À la suite de plusieurs parades – elle en réalise 17 au total- , la gardienne internationale française offre de nombreux ballons de relance pour ses coéquipières. La demi-centre allemande Alina Grijseels ne se fait d’ailleurs pas prier pour offrir un bon matelas d’avance à son équipe (27-18, 52e). Après une première mi-temps brouillonne, Metz a offert un véritable récital à ses supporteurs venus en nombre dans l’Arena de la Porte de la Chapelle. Au terme d’un second acte à sens unique, les Lorraines repartent avec le premier trophée de leur saison (29-20, FM) en attendant peut-être le championnat, puis la Champions League.

DÉCLARATIONS

Emmanuel Mayonnade (Entraineur Metz) : Contrairement à ce que certains pouvaient penser, on s’attendait à un match compliqué, puisqu’elles nous avaient secoués en championnat il y a un mois. Ce soir, notre première période est hachée, avec beaucoup d’échecs au tir et de pertes de balle. La deuxième, où on encaisse seulement cinq ou six buts, est beaucoup plus dans notre standard. On a pu mettre un rythme plus important, qui correspond plus à nos ambitions. Surement que le match de championnat nous a servi, on a abordé cette finale en étant sans doute plus vigilant que si on avait gagné de quinze buts en championnat. Quand tu joues une finale, il faut que tu la joues comme si c’était ta dernière, même si tu en as déjà joué quinze. Alors cette médaille, c’est peut-être la plus belle, parce que c’est celle de l’instant présent. On rentre à la maison avec quelque chose, c’est un premier titre qui, je l’espère, en appelle d’autres. Quelque part, c’est un début, mais pas une fin, on ne compte pas se reposer sur nos lauriers.

Sarah Bouktit (Metz) : On est très heureuse d’avoir gagné cette finale, face à une des équipes les plus agressives du championnat. C’est un premier titre qui, je l’espère, va nous aider pour la suite. En tout cas, ce soir, on a été accrochées en première période, où on fait beaucoup d’erreurs mais on n’a jamais perdu confiance. On sait qu’on est capable d’enchainer physiquement, on a confiance en notre jeu. C’est bien d’obtenir un premier titre, on bosse depuis juillet et enfin on a quelque chose de concret dans les mains pour se récompenser. On va pouvoir savourer dix minutes et se remettre au boulot dès lundi pour jouer un nouveau match le plus important de la saison, dès mercredi à Paris.

Anthony Favier (entraîneur JDA Dijon Handball) : J’ai essayé de positiver avec les filles dans l’optique du match de Toulon. Il nous reste deux finales pour attraper Chambray et les coiffer sur le poteau en championnat. Même si on est déçu de la défaite, on peut avoir la fierté d’avoir pris moins de trente buts contre Metz. Je ne pense pas que beaucoup d’équipes l’aient fait cette saison. Mais on a bafoué notre jeu offensif. On savait que l’on devait rentrer fort dans la deuxième mi-temps. On avait pris un écart en première mi-temps et l’on avait cravaché pour revenir. Notre entame de deuxième mi-temps n’a pas été suffisante pour perturber une équipe de ce calibre. Je leur souhaite d’ailleurs de remporter la Ligue des champions.

Claire Vautier (JDA Dijon) : En deuxième mi-temps, on a subi leur rouleau compresseur. On a toujours du mal à se mettre dedans en deuxième période et on l’a pris directement dans la figure. J’ai des regrets personnellement sur ce que j’ai produit sur le terrain, mais je suis très fier de mes coéquipières. On s’est donné à fond, car on voulait rendre fiers nos supporters, mais ça n’a pas suffi. Arrivé ici, c’est énorme, personne ne nous attendait là. On n’a pas de regrets, parce qu’on repart avec une médaille.

RÉSULTATS DES FINALES 2024

13h15 : Finale fédérale féminine 

UNION PAYS D’AIX BOUC HANDBALL / PALENTE BESANCON HANDBALL 18-33 (9-15)

15h15 : Finale fédérale masculine 

US SAINTES HANDBALL / ELITE VAL D’OISE 33-40 (17-18) 

17h15 : Finale HandFauteuil 
ST LOUBES HANDBALL / HANDBALL CLUB CANTELEU 1-2

19h00 : Finale nationale féminine 

METZ HANDBALL / JDA BOURGOGNE DIJON HANDBALL 29-20 (15-14)