Il aura fallu dix tirs aux buts de chaque côté pour qu’un vainqueur se dégage de la finale de la coupe de France nationale. Alors que les deux équipes avaient terminé le temps réglementaire à égalité (28-28), un arrêt de Rémi Desbonnet face à Yahia Omar lors de la séance de jet de sept-mètres a offert le trophée au MHB, son premier depuis 2018. Le MHB n’avait plus soulevé la coupe de France depuis 2016.

Dans ce match des étoiles, le combat et l’envie seront incontestablement les clés de cette finale. À la suite d’une faute provoquée par le pivot parisien Kamil Syprzak, Ferran Sole allume la première mèche de cette partie grâce à un jet de 7 mètres. Ça y est, le match est lancé ! Les premières minutes témoignent d’un rythme complètement fou. Chacune poussée par leur KOP de supporters, les deux équipes tentent d’emballer le match. À la suite d’une bonne séquence défensive, Montpellier récupère la balle et Benjamin Richert se fait la malle en contre-attaque pour créer le premier break de cette rencontre (4-2, 5′). Malmenés, les Parisiens restent néanmoins dans le coup grâce à un sublime but à neuf mètres de Wallem Peleka (5-5, 10′). À ce moment de la partie, les deux équipes se rendent coup pour coup. Mais la partie va prendre une toute autre tournure pour Montpellier. Capital dans le secteur défensif du MHB, Karl Konan se blesse à la cheville après une mauvaise réception. Et comme les soucis n’arrivent jamais seuls, Veron Nacinovic voit son match s’arrêter quelques minutes plus tard après avoir écopé d’un carton rouge pour une intervention grossière sur le bras d’Elohim Prandi. Le pivot polonais Kamil Syprzak en profite pour faire basculer le PSG en tête grâce à une réalisation sur jet de sept mètres (8-7, 14′). Le MHB souffre et Erick Mathé convoque un premier temps-mort pour trouver des solutions. Ce qui n’empêche pas Elohim Prandi, au retour de la cellule de crise, de nous gratifier d’une superbe roucoulette pour redonner deux buts d’avance à Paris (11-9, 20′). Malgré toutes ces péripéties de la première période, Montpellier s’accroche et revient à égalité à la suite d’une double supériorité numérique avant de même basculer en tête grâce à un but de Rémy Desbonnet depuis sa surface (12-11, 24′). On dirait bien que les mouches ont changé d’âne… Raul Gonzalez ne s’y trompe pas et pose son premier temps mort pour le PSG afin de calmer les nerfs de son équipe après un 3-0 encaissé en à peine quelques actions. Malgré cette bonne période montpelliéraine, Paris n’abdique pas et revient même au contact grâce à un but de Luka Karabatic au pivot (16-16, 28′). A la suite d’une belle séquence défensive avec un Karl Konan sur une jambe – et à la cheville gauche abondamment strappé-,  Montpellier met en échec Elohim Prandi qui voit son ultime tir de la première période fracasser le poteau. A la pause, le MHB est devant d’un petit but (17-16, MT)

Le suspens jusqu’au tirs aux buts

Le début du deuxième acte est toujours aussi indécis. En revanche, les beaux gestes sont de sortie, à l’image de l’ailier parisien Ferran Sole qui lobe sublimement Charles Bolzinger sur un jet de sept mètres (19-19, 35′). À vingt minutes de la fin de cette finale, Montpellier est toujours dans le coup pour s’offrir la 14e Coupe de France de son histoire. Après un jet de sept mètres arrêté par Rémi Desbonnet, Montpellier reprend deux buts d’avance grâce à une réalisation en contre-attaque de Djordje Cikusa Jelicic (22-20, 40′). À ce moment-là, Paris est dans le dur. Le PSG se précipite pour revenir dans la partie et Elohim Prandi bute encore sur Rémi Desbonnet. En revanche, le bras d’Omar Yahia ne tremble pas depuis les neuf mètres pour permettre aux Parisiens de rester à portée de fusil du MHB (24-23, 45′). A l’approche du money-time, le match s’intensifie et les acteurs de la partie durcissent le jeu. Arthur Lenne écope d’un penalty, transformé par Benjamin Richert pour redonner un avantage de deux buts au MHB (27-25, 50′). La victoire semble se profiler en faveur des Héraultais, mais Andreas Palicka ne l’entend pas de cette oreille. Le gardien suédois hausse le ton et repousse deux tentatives d’Amed Hesham. Des arrêts importants, mais qui ne sont pas bonifiés par une attaque parisienne n’arrivant plus à marquer le moindre but. À l’entame des cinq dernières minutes, le PSG accuse toujours deux buts de retard (28-26, 55′). A la suite d’un énième arrêt d’Andreas Palicka, le Paris-Saint-Germain s’offre un ballon d’égalisation, converti par David Balaguer (28-28, 59′). Erick Mathé convoque une dernière cellule de crise pour préparer l’ultime attaque montpelliéraine. Sous la pression de la défense du PSG, Montpellier perd le ballon et c’est le PSG qui se retrouve avec une dernière munition et une poignée de secondes à jouer. Montpellier défend le fer et repousse les tentatives parisiennes. Le coup-franc d’Omar Yahia termine dans les bars du mur montpelliérain (28-28, FM), on assistera donc à une séance de tirs au but ! Après une égalité parfaite à l’issue des cinq premiers penalties (3-3), les deux équipes ont eu recours à la mort subite. Et à ce jeu-là, c’est Montpellier qui en sort grand vainqueur grâce à un ultime arrêt de Rémi Desbonnet sur une tentative d’Omar Yahia. Au bout du suspense, le Montpellier Hérault Handball décroche sa 14e coupe de France et son premier trophée depuis 2018.

Retrouvez la feuille de match de la rencontre ici.

DÉCLARATIONS

Erick Mathé (entraineur Montpellier) : Il y a énormément de fierté, évidemment, de ramener cette coupe à la maison. Le match n’a pas été sympa avec nous, on perd Karl sur blessure rapidement, on perd Veron sur un carton rouge, mais au courage, on est resté dans le match. Ca a été compliqué de rester au contact, mais on voulait montrer qu’on était pas la meilleure défense du championnat pour rien. Après, les tirs aux buts, c’est un peu la loterie, quand on est entraineur, on ne peut pas faire grand-chose. Mais au final, c’est une immense joie, évidemment.

Karl Konan (Montpellier) : J’ai un sentiment de fierté. C’est un travail de longue haleine depuis trois ans personnellement et plus de huit ans pour les autres. On a préparé ce match-là pendant longtemps, en long et en large. On l’a revu dans tous les sens avec les séquences vidéo. Tout le monde a joué sa partition et on peut être fier. On est soulagé d’offrir ça au club. Sur une finale comme ça, tu oublies la douleur. Je pense que demain, je vais morfler un peu plus (rires). Mais, on s’était dit entre nous que quelle que soit la blessure, on y va. On n’avait que cette chance-là et il fallait tout donner ce soir. Tout le monde était à 110% et on peut être fier. C’est mon premier titre en club. J’avais vraiment à cœur d’avoir ça ici avant de partir. Je suis soulagé de ce que l’on a fait et j’ai une pensée pour Patrice Canayer qui a tout donné pour avoir ça et qui nous a donné tous les ingrédients pour avancer. On lui dédie ce titre et on a une pensée pour lui. 

Raul Gonzalez (entraineur Paris) : C’est la catastrophe, car on avait la chance de gagner, mais on a perdu. On pouvait marquer le dernier but, on pouvait aussi marquer le dernier pénalty, mais on a raté. Le match a beaucoup changé, on commence bien, on fait le trou et ils reviennent. Mais au final, c’est presque une chance d’avoir la possibilité de gagner le match dans le temps réglementaire. Montpellier, c’est une belle équipe, avec de la qualité, bien préparée, et forcément c’est compliqué de jouer contre eux. On va tout faire pour essayer de les battre la semaine prochaine en championnat, parce qu’on ne veut pas finir la saison sans titre. On sait que ça va être compliqué, qu’on ne voulait pas ça en début de saison, mais c’est comme ça.

Elohim Prandi (Paris) : Je suis frustré car j’ai l’impression qu’on n’a pas mis tout ce qu’on avait, ils ont été plus agressifs que nous. On a un peu subi le jeu, on n’a pas mis notre rythme de jeu en place. C’est frustrant, décevant aussi parce qu’on avait envie d’aller chercher la coupe de France, mais ce sont les aléas. Ca fait longtemps qu’ils ont un peu de mal, mais il faut les féliciter pour aujourd’hui. Ils ont été la chercher, bravo à eux. Contre Nantes en quart, ça nous avait été favorable, ce soir les tirs aux buts nous font du mal. Charles et Rémi nous ont mis le doute, Rémi fait une super partie. C’est un mec que j’apprécie beaucoup et depuis le temps qu’il voulait accrocher des trophées, bravo à lui.

PROGRAMME et resultats des finales

9h00 : Finale Départementale Masculine​ : Handball Club Bourgetain / Handball Orvault : 34-24 (17-14)
Arbitres : Sorin-Gabriel GEORGESCU / Kamel GHOZAL (Groupe T1N)

11h00 : Finale Départementale Féminine​ : CS Marguerittes Handball / Villeparisis : 28-22 (14-10)
Arbitres : Céléna DEVOITINE / Flora MAIRE (Groupe T1N)

13h00 : Finale Handsourd : Association Sportive des sourds de Lyon / Pontault-Combault Handball : 37-23 (15-11)
Arbitres : Wilfried PAPINEAU / Frédéric CARITE (Groupe T1) 

15h00 : Finale Régionale Féminine​ : Aunis Handball La Rochelle Perigny – AS Pagny Handball : 24-31 (14-13)
Arbitres : Jade MEDOUARD / Pauline LACROUX (Groupe Excellence 3)

17h00 : Finale Fédérale Masculine – Metz Handball / Élite Val d’Oise : 25-27 (15-12)
Arbitres : Melvyn CROIZIER / Farid MEDJOUB (Groupe Excellence 1) 

19h30 : Finale Nationale Féminine – Metz Handball / Paris 92 : 32-18 (16-10)
Arbitres : Maïlys CARMAUX / Yasmine DIAR (Groupe Elite)

10h30 : Finale Régionale Masculine​ : St Genis Laval AL Handball / Jeunesse Athlétique Isle : HB 36-30 (16-15)
Arbitres : Saïd EL-MADHOUN et Mehdi-Kaled LABED (Groupe Excellence 2)

12h45 : Finale Handfauteuil – Union Sportive Ledonienne / HB Club Canteleu : 2-0 (4-1, 4-4)

Arbitres : Christopher LAHACHE / Germain SOUBRIE (Groupe Elite)

14h30 : Finale Fédérale Féminine – USAM Nîmes / La Motte Servolex : 34-28 (14-12)

Arbitres : Baptiste JOBLON / Obrad IVEZIC (Groupe Joueurs Pro)

17h00 : Finale Nationale Masculine – Montpellier Handball / Paris Saint-Germain Handball : 36-35 (17-16, 28-28)
Arbitres : Saïd BOUNOUARA / Stevann PICHON (Groupe Elite).