Ce samedi à Cologne, en demi-finale du Final Four de la Ligue des champions, le HBC Nantes est tombé face à Berlin par 34 à 24 (18-12). Jamais les Nantais n’ont paru en capacité de rivaliser avec les Renards du Füchse Berlin pourtant privés dès la 9e minute (carton rouge) de Mathias Gidsel, le meilleur joueur du monde. Ce dimanche (15h), Nantes tentera de réaliser une prestation plus reluisante dans la conquête de la 3e place, face à Barcelone, le tenant du titre défait par Magdebourg (31-30).
Matias Gidsel s’élimine tout seul…
Les Nantais donnent le coup d’envoi mais ce sont les Berlinois qui prennent les commandes du match. Les vice-champions de France s’avancent timidement dans la première demi-finale. La défense allemande facilité le travail de son gardien qui pousse les artilleurs nantais à la faute. Menés 6 à 3 après 9 minutes, les supporters nantais vocifèrent pour un invraisemblable fait de jeu. Matias Gidsel s’est précipité, à l’opposé de sa position habituelle en défense, pour réaliser un tacle glissé sur l’aile droite – tel un défenseur au football – sur Kauldi Odriozola qui réceptionnait une passe longue de Thibaud Briet. Après le visionnage de la vidéo dans une Lanxess Arena stupéfaite, les arbitres islandais n’ont pas tremblé au moment d’exclure le meilleur joueur du monde qui s’est éliminé tout seul alors que sa formation dominait les débats. Les faits de jeu tournent en faveur des partenaires de Valero Rivera mais l’attaque est grippée avec un taux de réussite à peine supérieur à 30 % lors du premier quart d’heure. Les deux exclusions consécutives de Wiede et Darje ne profitent pas aux Nantais qui sont toujours menés de 4 buts après 15 minutes.
Les buts consécutifs des ailiers Rivera et Odriozola relancent la formation française qui effectue un rapproché (8-11) mais Dejan Milosavljev (8 arrêts sur 16 après 20 minutes) poursuit son festival, cette fois devant les deux premiers tirs de Nicolas Tournat, pour maintenir son équipe devant. Et quand ce ne sont pas les arrêts du gardien serbe, ce sont les poteaux qui repoussent les tirs des hommes de Gregory Cojean pas tout à fait encore entrés dans la partie. Julien Bos et Aymeric Minne ajustent le portier des Regards mais Nantes doit évoluer en infériorité après l’exclusion de Thibaud Briet. Comptablement, la sortie de Mathias Gidsel n’a pas impacté les Berlinois qui possèdent 5 buts d’avance, à cinq minutes du terme (10-15, 25e) et bientôt 6 après la contre-attaque conclue par Lasse Andersson. Tim Freihofer, sur jet de 7m, réplique à Kauldi Odriozola. Nicolas Tournat aura patienté jusqu’à la 28e minute pour marquer, sur, seulement, son 3e ballon ! Thibaud Briet quitte ses partenaires après un choc au genou avec Lasse Andersson. Le Danois intercepte ensuite une passe d’O’Brian Nyateu et s’en va donner un avantage très conséquent de 6 buts avant le retour aux vestiaires (12-18). Avec une poche de glace proéminente sur le genou gauche, Thibaud Briet regagne les entrailles de la Lanxess Arena pour 15 minutes décisives afin de revenir à hauteur des Allemands.
Berlin trop fort
Thibaud Briet est bien présent dans le sept qui débute le deuxième acte. Après la réduction du score par Nicolas Tournat, le MVP 2025 de la Liqui Moly Starligue écope de 2 minutes d’exclusion. Et Berlin en profite pour enfoncer les Nantais avec désormais un écart abyssal de 8 buts (13-21), après 35 minutes. Et quand les Nantais marquent, les Berlinois enchainent parfaitement sur grand espace. Pour ébranler le tout récent champion d’Allemagne, le H devra retrouver plus de continuité et commettre moins d’erreurs dans les transmissions. Rok Ovnicek et Valero Rivera marquent coup sur coup (17-24, 42e) mais les Berlinois remettent toujours le couvert, tuant le suspense et l’enthousiasme d’un public pourtant prompt à vibrer, y compris les supporters de Magdebourg plutôt enclins à soutenir les joueurs de la cité des Ducs. Berlin joue à sa main et les Nantais trainent leur peine tout au long de ce 2e acte ou le score a pris une ampleur vexante, à ce stade de la compétition. Les 10 buts d’avance obtenus par les partenaires de Matias Gidsel ont permis au Danois de savourer le succès des siens : de plus, il sera tout frais demain pour disputer la finale (18h) face aux voisins de Magdebourg. Nantes, et ce ne sera pas facile, tentera de se remobiliser pour boucler la ligue des Champions sur une note plus optimiste (dimanche à 15h) face à Barcelone. Il n’y aura pas de joueurs français en finale demain.
DÉCLARATIONS
Grégory Cojean : Il n’y a rien de pire que de ne pas réussir à montrer son vrai visage dans un match aussi important. Je pense qu’on était assez stressés au début. On n’a pas joué sur le bon tempo, on n’était pas dans le bon rythme. Il nous a fallu trop de temps pour nous relâcher. L’objectif, c’était de rentrer dans le match rapidement et d’évacuer la pression, mais on n’y est pas parvenus.
Le carton rouge de Gitsel a eu un impact. Ça a peut-être ajouté une pression supplémentaire sur nous. Mais au-delà de ça, on n’a tout simplement pas joué le match qu’on devait jouer. On a commis trop d’erreurs, et dans un événement de ce niveau, il faut être beaucoup plus efficace.
La défense de Berlin a été très solide, et leur gardien a fait un match exceptionnel. Combiné à nos erreurs répétées, ça a pesé très lourd. On n’a pas existé dans ce match. On a aussi pris beaucoup de sanctions de deux minutes, à des moments clés. À chaque fois qu’on pouvait espérer revenir un peu, on se mettait nous-mêmes en difficulté.
Thibaud Briet : On n’a malheureusement pas existé ce soir, et c’est dur à accepter à ce stade de la compétition. Franchement, Berlin a été impressionnant. Félicitations à eux. On n’a pas su répondre présent, ni en attaque, ni en défense. Quand on a enfin trouvé des solutions offensives, leur gardien nous a tués. Défensivement, on a perdu tous nos duels, du début à la fin, alors que c’était censé être notre force.
Physiquement, je ne pense pas qu’on ait été en dessous. Le coach avait bien insisté sur l’importance du début de match, mais ils ont su exploiter nos pertes de balle et enchaîner derrière.
Mentalement, demain, ce sera compliqué. Mais il nous reste un match, et on se doit d’y montrer un meilleur visage. On veut finir cette saison avec dignité, pour le club, pour nous, pour nos supporters.
Nicolas Tournat : Il faut être honnête : il y avait une grosse différence de niveau entre les deux équipes aujourd’hui. Même sans Gitsel, ils nous mettent plus de dix buts. Ça fait mal. On n’était pas dans une forme exceptionnelle ces dernières semaines. Il y a eu plusieurs petites contre-performances, et aujourd’hui, tout ça s’est accumulé. Le résultat est là : on a pris une belle claque à Cologne.
Finir 4e, ce n’est pas honteux, mais aller chercher la 3e place, ce serait une vraie récompense pour le travail accompli. Et je pense qu’on le mérite. On va affronter une équipe qui, elle aussi, sera forcément très déçue. Alors ce sera celle qui aura le plus envie qui ira chercher la victoire. J’espère que ce sera nous, parce qu’on a montré tout au long de la saison qu’on avait les ressources. Ce ne sera pas facile.
STATISTIQUES
À Cologne, Lanxess Arena – 20074 spectateurs
Füchse Berlin – HBC Nantes : 34-24 (18-12)
Arbitres : J. Eliasson & A. Palsson (Isl)
Füchse Berlin :
Entraîneur : Jaron Siewert
Gardiens : Ludwig & Milosavljev (15 sur 39)
Wiede (4/7) – Darj (1/1) – Prantner – Strlek – Andersson (7/14) – Lichtein (5/7) – Gidsel (2/2) – Freihofer (10/11) – Langhoff (1/1) – Beneke (0/1) – Grüner – Herburger – Av Teigum (2/2) – Marsenic (1/1)
HBC Nantes :
Entraîneur : Grégory Cojean
Gardiens : Pesic (5 sur 26) & Biosca (4 sur 17)
Briet (1/3) – Minne (2/7) – Yoshida – Rivera (4/6) – Abdi (2/4) – Avelande-Demouge (0/2) – Ovnicek (2/3) – Tournat (6/8) – Bos (3/10) – Gaber – Nyateu (0/1) – Leopold (1/1) – Lagarde – Odriozola (3/5)
LIGUE DES CHAMPIONS 2025 – FINAL FOUR À COLOGNE
Demi-finales – Samedi 14 juin :
À 15h : Füchse Berlin – HBC Nantes : 34-24 (18-12)
À 18h : FC Barcelone – SC Magdebourg 30-31 (18-18)
Finales – Dimanche 15 juin :
Places 3-4 à 15h : HBC Nantes – FC Barcelone
Places 1-2 à 18h : Füchse Berlin – SC Magdebourg