Deux mois après sa blessure au pied droit, le deuxième pépin physique sérieux dont elle a souffert cette saison, Grâce Zaadi Deuna a fait son retour sur les terrains ce dimanche, lors de la rencontre face à la Corée du Sud (33-19). Si elle ne se fixe aucun objectif, la demi-centre championne olympique avec les Bleues en 2021 espère bien peser sur la compétition.
Le speaker du Palais des Sports La Mer de Caen n’a pas réclamé une ovation, ni même annoncé son retour sur le terrain. Pourtant, le retour sur les parquets de Grâce Zaadi Deuna ce dimanche était un petit événement. Deux mois que la joueuse du CSM Bucarest se soignait, ennuyée par une rupture partielle de l’aponévrose du pied droit. « C’est la première fois que je me faisais une telle blessure, et je n’avais aucune visibilité sur le temps de repos. J’ai très vite compris que les délais de guérison dépendaient beaucoup de chacun, que c’était très variable d’une personne à l’autre, et c’est ce qui a été un peu dur au début » expliquait la n°10 de l’équipe de France en début de préparation avant le championnat du monde. « Je ne pouvais pas me dire que dans trois semaines, je serais là. Ça a été long, je ne pensais pas que ça prendrait deux mois, mais désormais tout va bien, et j’espère que mon pied ne va plus m’embêter. »
Il faut dire qu’après avoir été touchée au pied gauche au mois de mars dernier, Grâce Zaadi souffrait là de son deuxième gros pépin physique de l’année civile. Si le pied gauche lui avait fait manquer les rencontres face au Brésil au mois d’avril, le pied droit a privé la demi-centre des deux rencontres face à l’Italie et la Lituanie de début novembre, comptant pour les qualifications pour l’EHF EURO 2024. Face à des adversaires abordables, Olivier Krumbholz a trouvé les solutions pour la remplacer, tandis que la joueuse du CSM Bucarest regardait les deux rencontres devant sa télévision. « Il ne faut pas se mentir, il n’y a pas grand enseignement à en tirer, mais c’est toujours un peu frustrant de regarder les copines jouer et de ne pas être là pour leur filer un coup de main, ou même partager des moments de vie sympas avec elle », résume-t-elle.
Pleine d’enthousiasme depuis son arrivée à la Maison du handball, c’est le staff qui essaye de gérer au mieux une joueuse qui – et ça se voit sur le terrain – a envie de mordre dans le ballon. « Mon but, à l’heure actuelle, c’est de monter en puissance, jour après jour. D’être capable de faire tous les jours plus que la veille, même si je dois des fois me freiner. C’est le corps qui dirige mais la tête est à 100%. »
ll faut souligner que, même à 100%, Grâce Zaadi Deuna reste une pièce maitresse du collectif d’Olivier Krumbholz. Son expérience et son vécu dans le groupe sont précieux, à l’heure où les cadres sont appelées à se renouveler et où sa grande amie Béatrice Edwige n’a pas été retenue pour le championnat du monde. Allez demander, au hasard, à Méline Nocandy, si l’équipe de France est la même sans sa compère demi-centre, et la réponse fuse : « Grâce c’est la grande soeur, celle qui va te donner un conseil important ou qui va te sortir une action quand on est dans le dur. C’est une présence rassurante pour nous, même si elle n’est pas sur le terrain. »
Depuis le début de la préparation, Grâce l’ambitieuse ne réclame rien et ne revendique rien. Son statut est une chose, son manque de rythme en est une autre, et il parait évident que la meneuse de jeu ne sera pas capable de tenir soixante minutes tous les deux jours. « Il y a forcément une interrogation sur la capacité de mon corps à tenir un tel rythme alors que je n’ai pas joué depuis deux mois, mais je n’ai pas peur » appuie l’ancienne Messine, avant de conclure : « Mon but est d’être là pour aider au maximum l’équipe. Je suis prête à tout donner, que ce soit pour dix ou cinquante minutes. Je ne me mets aucune pression et le staff non plus. » Ses deux buts face à la Corée dimanche n’étaient que l’allumage du premier étage de la fusée Zaadi Deuna. Deuxième mise à feu prévue à Stavanger, jeudi soir, face à l’Angola.