Alors que l’équipe de France féminine s’avance avec ambition vers le dernier carré du Mondial IHF 2025 et la demi-finale face à l’Allemagne (vendredi à 17h45, en direct sur beIN Sports et TFX) , les filles de Sébastien Gardillou devront montrer un visage conquérant si elles veulent conserver le titre acquis il y a deux ans. Le même visage qu’elles ont montré face au Danemark en quart de finale.

« La victoire est une grande menteuse. » La citation est signée Sébastien Gardillou mais ne vous trompez pas. Si le sélectionneur de l’équipe de France féminine est « très heureux » que les Bleues se soient qualifiées pour le dernier carré du Mondial IHF 2025 en battant le Danemark en quart de finale (31-26), il ne veut surtout pas que le collectif tricolore s’endorme sur ses lauriers. « J’ai coutume de dire que la défaite, comme la victoire, sont des ennemies. Ou on s’émerveille, ou on se désole d’un résultat. La seule chose que je vois, c’est que l’équipe de France est une nouvelle fois dans un dernier carré, mais que y être est une étape. Y exister et arriver à, peut-être, gagner une médaille, en est un autre », avance le sélectionneur. A qui plusieurs statistiques n’ont pas échappé. C’est la première fois que les Bleues remportent un match à élimination directe dans une grande compétition depuis son entrée en fonction à l’automne 2024, mais c’est surtout la onzième fois en dix ans, toutes compétitions confondues, que l’équipe de France atteint les demi-finales. « Et ça, surtout dans un contexte de groupe renouvelé, ce n’est pas à minimiser. »

Les signes, pourtant, n’étaient pas très encourageants après la défaite dans le dernier match du tour principal face aux Pays-Bas (23-26). Une attaque en berne, une défense en difficulté à l’heure d’aider les gardiennes, des pertes de balle en veux-tu, en voilà. Mais l’équipe de France, comme souvent, a su se forger dans l’adversité. « Tamara a déclenché une réunion mardi soir. Depuis que je suis arrivée en équipe de France en 2019, il y a toujours un moment où on est moins bien dans le jeu, et où la capitaine réunit tout le monde », explique Méline Nocandy, revenue de blessure mercredi. « Dans ces réunions, tout le monde parle, jeunes comme anciennes. Il y a des pleurs, tout le monde lâche ce qu’il a sur le coeur. Et on a vu qu’on n’était pas la même équipe face au Danemark que contre les Pays-Bas. » Et Hatadou Sako d’ajouter : « On avait conscience d’avoir déjoué sur certains plans, de ne pas avoir été assez sérieuses sur d’autres. On a remis les choses en place en se parlant.» C’est donc avec « un gros supplément d’âme » que les Bleues ont fait déjouer une équipe danoise qui, jusque là, marchait sur l’eau. « Quand tu es dans cet état là, tu fais des choses sur le terrain dont tu n’as même pas conscience. Mais on avait besoin de ça pour repartir de l’avant », continue Nocandy.

On a, alors, retrouvé l’équipe de France conquérante, dont l’ADN a toujours été bâti autour de la défense. « Parce que c’est toujours de là que ça part, ça donne le don dès les premières minutes, » note Hatadou Sako, la gardienne bleue. Comme ses coéquipières, la vainqueure de la dernière Champions League avec Györ a répondu présente face au Danemark, avec neuf arrêts. Mais non seulement les Françaises ont annihilé l’attaque adverse, mais elles ont aussi livré une partie offensive de grande qualité. Et elles ne comptent surtout pas s’arrêter en si bon chemin. « A nous, les filles les plus expérimentées, de dire aux autres: attention ! On a gagné le Danemark, mais on ne doit pas se mettre en position de vulnérabilité. Il ne faut surtout pas baisser la garde, parce que l’Allemagne, ça ne va pas être plus simple, » prévient la gardienne. Hors de question, donc de laisser les démons revenir aussi vite qu’ils se sont envolés, dans la nuit de mardi à mercredi, dans la nuit de Rotterdam.

Car toute faille sera exploitée car une équipe allemande qui atteint le dernier carré d’un championnat du monde pour la première fois depuis 2017. « Annika Lött, qui joue avec moi à Brest, m’en parle depuis quatre mois de ce Mondial. Ce n’est pas juste une compétition, c’est quelque chose qui transcende les joueuses allemandes. Comme ça a pu être le cas pour nous avec les Jeux », continue Méline Nocandy. D’ailleurs, en évoquant les Jeux Olympiques de Paris, on a forcément le souvenir d’un match poussif, gagné au forceps de trois buts (26-23) par une équipe de France qui avait lutté contre les grands gabarits adverses. « L’Allemagne est une équipe avec beaucoup de qualité, mais c’est surtout le contexte qui rend cette équipe dangereuse. Elle joue cette compétition à domicile. En plus, elle est capable de mettre beaucoup d’impact physique, avec des profils très différents sur la base arrière », décrypte le sélectionneur. Dont les joueuses ne se projettent surtout pas sur la suite, alors que l’ogre norvégien semble déjà destiner à atteindre la finale. « Il n’y a rien qui ne m’énerve plus que ces gens qui me disent qu’on est programmé pour retrouver la Norvège. On va déjà penser à vendredi, et on fera les comptes après », termine la pivot Sarah Bouktit.

Le groupe

Gardiennes : Floriane ANDRÉ (Brest Bretagne Handball) – Camille DEPUISET (Brest Bretagne Handball) – Hatadou SAKO (Gyor Audi ETO KC)

Ailières gauches :  Nina DURY (JDA Bourgogne Dijon Handball) – Suzanne WAJOKA (Metz Handball)

Arrières gauches : Orlane KANOR (FTC Rail Cargo) – Clarisse MAIROT (Brest Bretagne Handball) – Méline NOCANDY (Brest Bretagne Handball)

Demi-centres : Léna GRANDVEAU (Metz Handball) – Tamara HORACEK (RK Krim, cap)

Pivots : Sarah BOUKTIT (Metz Handball) – Pauletta FOPPA (Brest Bretagne Handball) – Oriane ONDONO (Brest Bretagne Handball)

Arrières droites : Emma JACQUES (Esztergom Handball) – Fatou KARAMOKO (Stella Saint Maur) – Marie-Hélène SAJKA (OGC Nice Côte d’Azur Handball)

Ailières droites : Lucie GRANIER (Metz Handball) – Alicia TOUBLANC (Debrecen) 

Défenseure : Lilou PINTAT (JDA Dijon Handball)

LE STAFF

Sélectionneur : Sébastien GARDILLOU / Adjoints : David BURGUIN, Amandine LEYNAUD / Entraîneur : Franck PROUFF / Préparation physique : Clément LAMBERT / Médecin : Cindy CONORT / Kinésithérapeutes : Cesare COCUZZA, Julien KAMM, Stéphane ROBIN / Analyste vidéo : Lucile BRUXELLES / Psychologue : Pascal NIGGEL / Responsable communication et relation médias : Coline BILLOT / Responsable administrative et logistique des équipes de France : Aurélie HARROUET / Intendant : Guillaume SIMON / DTN : Pascal BOURGEAIS / Chef de délégation : Rémy LÉVY / Photographe : Connor Owens / Vidéaste : Guillaume Truillet

Alicia Toublanc fait partie des joueuses qui avaient affronté l’Allemagne en quart de finale des Jeux Olympiques de Paris // Photo FFHandball – Icon Sport

le PROGRAMME DEs bleues

Mercredi 26 novembre au dimanche 14 décembre 2025 – Mondial IHF 2025

Tour préliminaire du 26 novembre au 2 décembre : à suivre en intégralité sur beIN SPORTS
* Vendredi 28 novembre à 21h00 – S-Hertogenbosch : France
 – Tunisie : 43-18 (21-12)
* Dimanche 30 novembre à 18h00 – S-Hertogenbosch : Chine – France : 21-47 (12-26)
* Mardi 2 décembre à 21h00 – S-Hertogenbosch France – Pologne 42-28 (18-17)

Tour principal du 4 au 8 décembre à Rotterdam / Groupe III 

* Jeudi 4 décembre à 18h00 : France – Autriche : 29-17 (14-12)
* Samedi 6 décembre à 18h00 : Argentine – France : 17-29 (8-14)
* Lundi 8 décembre à 20h30 : France – Pays-Bas : 23-26 (13-14)

Tableau final du 9 au 14 décembre
Tableau final du 9 au 14 décembre
* Mardi 9 décembre à 17h15 – Dortmund : Allemagne – Brésil 30-23 (17-11)
* Mardi 9 décembre à 20h30 – Dortmund : Norvège – Monténégro 32-23 (19-11)
* Mercredi 10 décembre à 18h – Rotterdam : Pays-Bas-Hongrie 28-23 (14-9)

* Mercredi 10 décembre à 21h – Rotterdam : Danemark – France 26-31 (12-17) 

        * Vendredi 12 décembre à 17h45 – Rotterdam : France – Allemagne (en direct sur beIN Sports et TFX)

* Vendredi 12 décembre à 20h45 – Rotterdam : Norvège – Pays-Bas
        * Places 3-4 et finale : 14 décembre à Rotterdam